Voici venu le temps du pèlerinage annuel au New Morning pour
fêter l’anniversaire d’Elliott Murphy… Mais comme l’année dernière, la soirée
commence avec Duplex, le groupe mené par son fils Gaspard Murphy
« surexcité mais un peu stressé », auquel il revient l’honneur
d’assurer la première partie. Depuis un an, on avait eu peu de nouvelles de
Duplex. Les musiciens mûrissent tranquillement leur projet qui a beaucoup évolué.
Déjà comme le dit Gaspard : « On a pris des cours de piano ». De
fait deux synthés ont fait leur apparition et apportent une touche à la fois
pop et électro. Les deux guitaristes se faisant parfois face chacun sur son
clavier. Pourtant Duplex reste un groupe de rock français (car Gaspard chante
dans la langue de Molière), les guitares ont pris de l’épaisseur, le ton
général s’est durci. Le batteur Tom en particulier n’avait pas fait une aussi
forte impression il y a un an. L’assise rythmique est phénoménale, plus rien
n’arrête le groupe ainsi lancé. Comme chez les Smashing Pumpkins, une jeune et
jolie jeune fille tiens la basse avec beaucoup de talent. Plusieurs nouvelles
compositions, assez chouettes, et comme l’an dernier, une reprise de Bruce
Springsteen pour finir, le groupe jette cette fois son dévolu sur « Adam
raised a Cain ». Grosse débauche d’énergie, c’est donc en nage que nos
musiciens quittent la scène avant de revenir remballer le matériel, car c’est
un peu le destin du rocker, devenir une superstar ou porter son ampli soi-même…
Duplex un projet en voie de maturation auquel il ne manque plus qu’une sortie
discographique pour valider le chemin parcouru en un an. Pour bientôt
peut-être, on l’espère en tout cas…
On retrouve ensuite le papa, Elliott comme d’habitude
entouré de ses musiciens français, le Normandy All-Stars, soit le guitar-hero
Olivier Durand, Laurent Prado à la basse et le batteur Alain Fatras. Mine de
rien, Elliott s’apprête à sortir son quarantième album, « It takes a
worried man », ce qui au final donne la moyenne insensée d’un album par an
depuis ses débuts en 1973. Incroyable. Compositeur fin et lettré (également
auteur de plusieurs romans) Elliott Murphy est toujours autant marqué par Bob
Dylan et évolue dans un registre un peu similaire entre folk et rock n’roll. Plusieurs
nouvelles compositions furent jouées, avec toujours, cette qualité de
composition qui le caractérise. On retrouve avec beaucoup de plaisir les
classiques anciens « The last of the rock stars » ou plus récents
« Take that devil out of me ». Pour la nouveauté, cette année on a
enfin eu la confirmation que le groupe sait danser. Sur la fin Gaspard vient
rejoindre son père sur scène et se lance dans de formidables chorus de guitares
en duo avec Olivier. Le concert se termine dans un unplugged absolu, avec un
chouette morceau country, Olivier à la mandoline (c’est une nouveauté) et une
reprise magnifique de Neil Young : « Rockin in the free world ».
L’avantage quand on a une notoriété assez réduite, comme Elliott, c’est de pouvoir
entretenir des relations humaines avec ses fans, les salles sont de taille
raisonnable, le public (souvent des habitués) répond présent chaque année et
est particulièrement réceptif. Le concert se déroule dans une ambiance bon
enfant, l’audience est comme emballée dans une sorte de vibration collective,
on lève les mains en l’air, on danse. C’est beau de voir un type fêter ses
quarante ans de carrière et rocker comme au premier jour. A des années lumières
de ces performances ou le professionnalisme prime pour ne laisser aucune place
à l’émotion. Ca fait du bien. Conseil, réservez votre week end pour l’année
prochaine.
https://www.facebook.com/duplexduplex
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