Pour son nouvel album, Joan of Arc a tourné le dos à ses expérimentations passées à base d’électro pour retourner aux sources : guitares, basse, batterie. Un nouveau membre fait également son apparition dans le paysage, en la personne du guitariste Victor Villarreal, renforçant le désormais quatuor. Ce nouvel effort, intitulé « Life like » a été enregistré dans des conditions particulières. Deux jours après la fin d’une tournée de vingt dates, en autant de jours, en Europe, le groupe est entré au studio Electrical audio de Chicago en compagnie de ce vieux barde de Steve Albini, qui a produit tout ce que les Etats-Unis comptent en matière de groupes indés. Des musiciens épuisés, un producteur intransigeant, les conditions étaient réunies pour aller droit dans le mur. C’est tout le contraire qui s’est produit. Le décalage horaire et la fatigue se ressentent dans la voix du chanteur Tim Kinsella qui pousse sa voix dans les extrêmes tout en restant mélodique par ailleurs. Le reste du groupe (le batteur Theo Katsaounis, le bassiste Bobby Burg en sus du guitariste Villarreal sus-visé) est à l’avenant, partant dans des expérimentations barrées où se télescopent rythmiques jazzy, attaques de guitares dignes du métal et arpèges particulièrement mélodiques adoptant une démarche proche du free jazz. Le tour de force de cet opus tient probablement dans les dix minutes d’« I saw the messed binds of my generation », ou le groupe passe d’un style à l’autre accouchant d’un morceau tellement riche qu’il contient quatre chansons en une seule. Comme quoi, même en utilisant une formule des plus basiques, ce groupe ne peut rester dans les clous, et préfère sortir des sentiers battus pour explorer les à côtés. C’est probablement à ça que l’on reconnaît les vrais artistes.
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