jeudi 21 avril 2011

Raphael Saadiq, Le Trianon, 20 avril 2011.


Un concert de Raphael Saadiq et c’est tout le professionnalisme à l’américaine qui déboule dans la magnifique salle du Trianon. Raphael Saadiq, musicien multi-instrumentiste surdoué, capable à lui tout seul (ou presque) d’enregistrer un album de la trempe de « The way i see it », super songwriter, chanteur à la voix d’or, producteur côté (allez demander à Joss Stone ce qu’elle en pense), toujours sapé avec classe et qui en plus bouge et danse comme un Dieu. Question, faut-il adorer ce type ou le détester par pure jalousie ? Et, ce qui ne gâche rien, Raphael sait s’entourer. Le groupe qui l’accompagne ce soir, deux guitares, basse, batterie, clavier et deux choristes : un homme et une femme, est excellent et développe un groove sobre mais ultra efficace. Franchement, il n’y a rien à redire, musiciens top niveau. Compact et soudé, le groupe est à même de briller dans plusieurs styles. Car on a tendance à cataloguer Raphael Saadiq un peu trop vite dans la catégorie des soulmen vintage. Certes il brille dans ce style mais c’est oublier sa production du siècle passé, les groupes Tony!Toni!Toné! et Lucy Pearl. Parti sur d’excellentes bases, avec de très bonnes interprétations des récentes « Heart attack » et « Radio », beaucoup plus soulful et moins rock que les versions studio (en dépit des trois guitares), le concert a pourtant vite dérapé, Raphael Saadiq s’amusant un peu trop avec son répertoire. Je suis désolé de le dire, mais ce n’est pas la première fois que cet artiste me laisse le goût, un peu amer, d’être passé à côté de quelque chose de grandiose sur scène. Le medley « 100 yard dash / Keep marchin’ / Sure hope you mean it» est joué sur un tempo effréné. Les chansons sont à peine jouées dans leur intégralité et Saadiq donne l’impression d’expédier en vitesse les compositions qui sont pourtant parmi ses meilleures. Et à côté de cela, le groupe se lance dans des jams interminables (seraient-ils en train de meubler ?) où même avec la meilleure volonté du monde, on finit par décrocher emporté par une désagréable sensation de flottement. N’oublions cependant pas une chose, avec un talent pareil même le « moyen » est à un niveau très élevé. Alors, Raphael on l’aime où on le déteste ?

www.raphaelsaadiq.com


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