Il faisait partie de cette catégorie d’Américains (Elliott Murphy, Seasick Steve, Paul Collins), dont le talent restait ignoré sur leur terre natale étasunienne et qui, à force de persévérance, ont fini par se faire une petite place au soleil en Europe. Né un soir d’Halloween (le 31 octobre) au Texas, Calvin Russell s’est éteint, dans un relatif anonymat, le week end dernier dans son fief d’Austin des suites d’une longue maladie, qui l’avait déjà contraint à annuler la tournée faisant suite à son excellent dernier album « Dowg eat dowg ». Avant la musique, Calvin Russell a connu un passé plus troublé entre alcool, drogue et prison, autant de démons dont il gardait la trace dans ses traits burinés, sa voix caverneuse et ses tatouages délavés. C’était aussi un personnage qui, sur scène, dégageait une aura qui d’emblée imposait le respect comme on a pu s’en rendre compte la dernière fois qu’on l’a aperçu sur scène, un passage fugitif auprès de Paul Personne à la Cigale. Repéré par le, hélas défunt, label New Rose (qui était domicilié dans le Val de Marne, comme l’auteur de ces lignes) Calvin Russell a sorti son premier album « A crack in time » en 1990, alors qu’il avait déjà plus de 40 ans. Il était de la génération qui aurait du commencer à enregistrer dès la fin des années 60. Il n’empêche, dans la vingtaine d’années qu’aura finalement duré sa carrière musicale, Calvin Russell a quand même sorti une bonne quinzaine d’albums, toujours en respectant sa recette : folk+country+blues+rock. Un cocktail qu’il maîtrisait mieux que personne et qui va beaucoup nous manquer. RIP.
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