C’est avec le cœur brisé et une immense émotion que j’ai appris complètement par hasard le décès de Nathaniel Mayer (voir mes messages des 4 aout et 3 décembre 2007) survenu le 1er novembre dernier. Il y a un peu plus d’un an, j’ai fait la rencontre de Nate avant et après un concert d’anthologie à la Maroquinerie. Certes il ne fallait pas être devin pour voir que Nate était au bout du rouleau, il était d’une maigreur inquiétante, boitillant, il était arrivé sur scène avec une canne et n’avait quasiment plus de voix. De plus, Nate entendait très mal, au moment de me dédicacer mon disque, il m’avait rebaptisé Rich, pourtant croyez-moi, j’ai passé cinq bonnes minutes à lui épeler mon prénom (Régis). D’une manière générale il faisait beaucoup plus âgé que ses 64 ans. Evidemment dit comme ça le crépuscule de Nathaniel peut sembler pathétique. Il n’en était rien, c’était au contraire magnifique. Nate revivait sur scène, il fallait le voir dragouiller les pépettes du premier rang… C’était un personnage, un sacré lascar… Après le concert quand un spectateur lui a demandé si on pouvait se prendre en photo avec lui, Nate a répondu : « Show me the money, first ». Sacré Nate, moi je l’aimais bien, je le trouvais attachant. Et puis il y avait sa voix, qui n’avait plus rien à voir avec celle de jeune ado auteur du tube « Village of Love » en 1962. Comme me le disait très justement Saab l’autre jour, il faut avoir vécu pour pouvoir chanter la soul et en écoutant Nathaniel Mayer chanter, on pouvait être sur d’une chose, ce type là avait vécu. Ado star dans sa bonne ville de Detroit au début des années 60, il avait disparu de la circulation après la vague disco au début des années 80 avant de revenir pour un étonnant come-back au début de ce siècle. Accompagné d’un nouveau groupe aux sonorités entre soul et garage-rock, Nate était devenu une sorte de père spirituel pour toute cette génération de groupe soul-rock : The Bellrays, The Dirtbombs, The Noisettes, The Heavy, Wraygunn… Victime d’une crise cardiaque en avril dernier il a passé ses derniers mois à l’hôpital. Il paraît que ses proches lui ont passé les disques de son idole de toujours James Brown. Et si même le soul brother number one n’a rien pu faire, c’est que c’était vraiment foutu. Sa disparition me fait beaucoup de peine. Rest in Peace, Brother, putain tu vas me manquer mec…
www.myspace.com/nathanielmayer
Nathaniel Mayer : « I wanna dance with you » (extrait de l’album « i just want to be held »)
Nathaniel Mayer : « Please don’t drop the bomb » (extrait de l’album « Why don’t you give it to me »)
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