Voyager en restant immobile, laisser son esprit s’envoler au gré des rythmes et des mélodies, les joies apportées par l’écoute de la musique sont multiples… Et l’on a fort à parier que l’un de nos pourvoyeurs de son du soir, Eddie 9V l’a bien compris, en attaquant son set par la fort bien nommée « New Orleans ». Et c’est ainsi qu’un bout de l’impasse Lamier (Paris 11ème), dans une salle à l’acoustique excellente mais manquant quand même d’âme, de personnalité, de charme, se retrouve brutalement délocalisée en plein French Quarter ! Rythmique d’enfer de la batterie, attaque incisive de la guitare, voix soulful et une nappe d’orgue pour faire groover le tout, le doute n’est point permis nous y sommes ! C’est que le natif d’Atlanta occupe un crossroad à lui tout seul ! En plein milieu du blues, de la soul et du rock’n’roll. Excellent de la première seconde à la dernière tout en multipliant les ambiances, nous avons trouvé le vol le plus court et le moins vers le sud des Etats-Unis ! « Et bon courage pour les suivants » souffle-t-on des les travées sous le charme (et le choc aussi) de la prestation qui vient de s’achever…
La barre placée aussi haut, il fallait un groupe d’une sacrée qualité, et de haut vol, pour assurer la suite. Les suspects idéaux sont tout trouvés : les Cinelli Brothers, assemblage hétéroclite de musiciens, basés à Londres, où se croisent les nationalités, français, britannique ou italiens, en même temps que les instruments passent d’une main à l’autre, passant de l’harmonica à la guitare, de la guitare à la batterie puis de la batterie à la basse et un petit tour derrière le clavier avant de retrouver la guitare. Vous suivez ? Chez les Cinelli Brothers, tout le monde joue à peu près de tout, chante à chacun son tour, sans que jamais la qualité de la musique n’en souffre. Là aussi le crossroad est bien occupé, du blues, de la soul, du rock’n’roll, une grande variété d’ambiance pour un groove qui ne jamais ne cesse mais semble prendre de l’ampleur à chaque minute au point de ressembler à un rouleau compresseur prêt à tout dévaster sur son passage. Langoureux et puissant à la fois, quel groupe ! Et puis, en guise de rappel, tout ce beau petit monde se retrouve, à 8 sur scène, autour de ce vieux saucisson de « Got my mojo working » un peu scolaire (chacun à droit à son solo à tour de rôle) mais quel pied !
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