samedi 21 octobre 2023

Cash Savage and The Last Drinks + Kim Salmon, Petit Bain, 20 octobre 2023.

On commence cette belle soirée placée sous les bons auspices du rock australien avec le vétéran Kim Salmon, un ex-Scientists au début des années 80, qui n’a de cesse d’arpenter les couloirs obscurs du punk et du rock garage depuis la fin des années 1970. Un musicien expérimenté donc qui a toujours de beaux restes à savoir un grain de voix à cracher du gravier, trahissant le vécu du personnage, et une guitare à l’avenant, saturée à point. Le set part sur des bases élevées grâce à une section rythmique qui mène la danse sur les chapeaux de roues et des guitares abrasives. Le répertoire trahit les influences power-pop vitriolées au punk et se révèle riche en chansons fédératrices, entraînantes à écouter en concert. Une petite heure et un très bon moment marqué par la présence du légendaire Warren Ellis en guest sur deux titres.

Nous l’avions, à titre personnel, découvert en 2018 avec son fabuleux album « Good Citizens », une claque à l’époque, mais l’Australienne Cash Savage, en compagnie de son groupe The Last Drinks, est active depuis 13 ans, et est forte d’une discographie de cinq albums (+ un album live) dont le dernier est sorti il y a quelques mois. Aussi, la rumeur enfle autour des prestations scéniques de la chanteuse depuis quelques temps et nombreuses sont les connaissances à nous avoir averti de sa puissance en concert. Les aléas de l’existence ont fait qu’il nous avait été impossible de le vérifier de visu avant hier soir et on ne peut que souscrire à sa réputation après une heure et demie sous (très haute) tension. Cash Savage est avant toute chose une présence assez impressionnante sur scène, qui occupe l’espace et focalise les regards grâce à un langage corporel trahissant l’intensité du moment. Elle cherche souvent le public du regard, cherche à nouer le contact, pour elle le plus important est le moment passé ensemble. Musicalement la chose se révèle hybride, intensément rock’n’roll, mais pas dans le sens où on pourrait l’imaginer, c’est à dire sous un déluge de décibels. Certes les guitares sont saturées, mais dans une juste mesure, c’est à dire sans assommer le spectateur. A ce titre, la présence d’un violon et du clavier ajoute une note mélodique et mélancolique qui participe de la fascination exercée par le groupe. Le truc viendrait plutôt de la dynamique et du rythme, tantôt extrêmement élevé, tantôt ralenti, le tout créant une sorte de grand huit, fait de brusques montées en tension et d’accélérations subites, dont on ressort sonné. Enfin l’intensité mise par tous les musiciens dans la moindre note jouée crée énormément de feeling et fait ressortir les émotions. Dans le contexte tragique qui est le notre depuis deux semaines, Cash Savage and The Last Drinks nous redonne foi en l’humanité.

https://cashsavage.com.au/

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