vendredi 14 février 2020

Bernard Adamus + Kelly Finnigan, Les Nuits de l'Alligator, La Maroquinerie, 13/02/2020


Du lourd à La Maroquinerie ! Pour sa quatorzième édition, le festival des Nuits de l'Alligator nous a concocté un plateau au petits oignons, dont ils ont le secret, à la fois éclectique et cohérent couvrant un spectre large allant du folk blues à la soul music, autant de genres qui nous tiennent à cœur… 

On commence avec le Québécois Bernard Adamus, grande vedette dans son pays natal, en dix ans de carrière, encore un peu méconnu dans nos contrées. Possédant ce petit grain de folie décalée, typique des artistes québécois, Adamus met son humour ravageur et corrosif (cf. « T'es aussi conne que ta pauvre mère ! ») au service de compositions situées à l'exact croisement du blues, du jazz (cf. la contrebasse), du folk et de la country (cf. le banjo) ; le tout chanté de son timbre de gorge et en français, langage fleuri québécois à la clef, hostie ! Entre deux démonstrations virtuoses sans l'air d'y toucher et sans se prendre au sérieux, Bernard nous emmène en virée au milieu de son obsession habituelle pour l'hiver (le vrai, le québécois!) Une belle découverte saluée par des applaudissements nourris de l'audience, sous le charme du charismatique duo ! 

Armé de son savoir-faire acquis au fil de collaborations prestigieuses, le CV long comme un jour sans pain (George Clinton, Monophonics), Kelly Finnigan déboule, son premier album en solo sous le bras. Un exercice soul de haute volée, festif et enjoué dans un registre moins dramatique que celui de son ancien boss, le regretté Charles Bradley. Alors que les cuivres roulent des mécaniques et que le groove s'active sous le rythme aux doigts de fées de notre homme Kelly à l'orgue, le public hurle, pète un câble et on en est qu'à la première chanson ! Voilà qui promet ! Le groupe est d'ampleur, deux guitares, basse, batterie, deux cuivres et deux choristes (dont la magnifique Britannique Gizelle Smith, chanteuse des Mighty Mocambos) ; les grands moyens sont de mises pour donner du corps aux compositions classieuses de Finnigan, à sa voix puissante, où se mêlent la joie et les peines donnant matière à exorciser son blues dans la danse. Magnifique !



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