La « Stupor Machine », selon une traduction au résultat aléatoire serait « une machine à stupeur », soit un truc vaguement défini mais dont on est cependant certain de l'inquiétant potentiel. De fait, sur une trame d'inspiration cinématographique, Romain Humeau, leader d'Eiffel aligne les visions horrifiques d'une société déshumanisée ou tout un chacun espionne l'autre par écrans interposés : « Kafka dans les tours » chante-t-il dans « Cascade », « The Manchurian Candidate » (titre original du film « Un crime dans la tête » de John Frankenheimer, 1962) ou le cri rageur (qui sied si bien à sa voix rocailleuse) de « Big Data ». En dix-huit ans de carrière, Eiffel a bien évolué et se dirige depuis quelque temps déjà vers une forme de rock plus brute, électrique, sous haute tension (« Migraine ») limite punk (« Manchurian Candidate ») qui colle parfaitement avec la thématique anxiogène du disque. Mais qui n'est cependant qu'une des facettes de l'album dans lequel on retrouve également de la tendresse (la très belle « N'aie rien à craindre », « Chasse Spleen », « Chocho »). Maîtrisant aussi bien les guitares abrasives que les arrangements au piano (la gainsbourienne « Hôtel Borgne »), Eiffel ne se départit jamais d'une tension fondamentale qui anime la musique y compris dans ses moments les plus délicats et même les guitares acoustiques sont maltraitées (cf. « Pécheur pécheur ») dans de violentes doubles croches. Un nouvel excellent effort en forme de pièce d’orfèvrerie musicale, parfaitement produite et mise en sons. Addictif.
Sortie le 26 avril.
En concert le 14 novembre à Paris (La Cigale)
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