Ce nouvel album du duo est placé sous l'égide de deux figures légendaires du rock : Anton Newcombe (Brian Jonestown Massacre) qui le produit et Peter Hook (le bassiste de Joy Division) qui joue sur l'excellente et très cold-wave « The Gift ». En allant chercher de telles collaborations, The Limiñanas a eu une idée de génie ou, au moins, la meilleure de l'année ! Effet collatéral, le disque résussit un grand écart, impensable, entre le rock psychédélique d'ici, l'ombre de Gainsbourg circa « Melody Nelson » plane lorsque Lionel Limiñana s'empare du micro (cf. « Le premier jour », « Trois bancs »), et aussi de là-bas, puisque Anton chante également sur l'album qui, soudain, sonne comme un inédit du BJM (cf. «Istanbul is sleepy ») ! Une nouvelle sacrément excitante pour les fans et une influence constante sur le disque en forme de trip marqué par les musiques du monde (cf. le bouzouki présent sur tous les titres). Pas question cependant de passer sous les fourches caudines anglo-saxonnes, l'album ne renie en rien son identité française, Bertrand Belin (cf. « Dimanche »), Pascal Comelade et Emmanuelle Seigner (cf. « Shadow people ») venant se joindre à la fête. Comme les meilleurs crus du BJM, « Shadow People », s'impose comme un classique immédiat captant l'essence des sixties, l'esprit aventureux, le chaos bordelique, les motifs répétitifs entêtants et hypnotiques (cf. « Pink Flamingos »), pour impulser une dynamique tout à fait contemporaine. Excellent !
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