Big Band, à géométrie variable, composé de 17 musiciens, The Amazing Keystone Big Band fait régulièrement le lien entre classique et jazz ce qui a donné ces dernières d'étonnantes relectures des œuvres de Prokofiev (« Pierre et le loup et le jazz ») ou Camille Saint-Saens (« Le carnaval jazz des animaux »). C'est d'ailleurs lors d'une représentation de ce dernier projet, au Parc Floral en Août 2016, que l'on avait eu vent pour la première fois de ce nouveau projet autour de l’œuvre de Django Reinhardt. Le grand mérite de ce nouvel album est de propulser la musique du guitariste manouche dans une autre dimension, celle du big band et des cuivres. Qui dit jazz manouche dit guitare (forcément!), violon, contrebasse ; un jazz sec et nerveux, souvent ultra-rapide. Bien loin de la luxuriance d'un groupe étendu et de la puissance dégagée par ses vents. Ainsi l'album se révèle très varié, nous réserve quelques belles parties d'une guitare virtuose (cf. « Djangology ») Thomas Dutronc est de la partie, et quelques moments down-tempo (« Troublant Boléro ») ; la version proposée du tube « Nuages » proposant une belle synthèse de la démarche du groupe, des cuivres totalement free prenant le relais d'un violon attendu (et joué pour l'occasion par Didier Lockwood). Et puis, sur une grande partie du disque, les instruments à cordes typiques du jazz manouche sont totalement absents propulsant les compositions archi-connues et rabâchées (« Minor Swing ») dans un territoire totalement inconnu. A noter enfin « Rythme Futur », une composition assez obscure du guitariste exhumée pour l'occasion et livrée dans une version abstraite et baroque.
En concert à Paris (Salle Pleyel) le 10 mars 2018.
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