Pianiste de classe internationale et un
des jazzmen les plus populaires de ces dernières années, Brad
Mehldau était de passage à la Maison des Arts de Créteil mardi
soir. Le pianiste se produit en trio acoustique accompagné par sa
section rythmique batterie/contrebasse. Si l'attention se focalise
principalement sur le piano, on reste pour notre part frappé par la
maîtrise de la section rythmique. Écouter un concert de Mehldau,
c'est quelque part accepter de se perdre. Sa musique réclame une
part d'abandon. Les compositions sont longues, très longues, les
possibilités mélodiques sont infinies et explorées à l'envie. On
reste scotché par le batteur Jeff Ballard et son sens du swing pour
le moins personnel, cette capacité à utiliser le rebond et à
creuser le temps au maximum, rapide mais toujours fluide, ses
baguettes ne faisant qu'effleurer les peaux. La sensation est
d'autant plus saisissante lorsque Ballard se met à battre
réellement. Chaque coup est alors reçu d'un presque sursaut.
Quelque soit la durée des pièces jouées (parfois jusqu'à 15
minutes) toujours les musiciens retombent sur le temps. Au delà de
l'aspect technique, on retient surtout la musicalité pure de
l'instant. Au piano Mehldau dégage un lyrisme évocateur.
L'impression générale est étonnante, Brad Mehldau semble se
contorsionner d'un bloc derrière son clavier, les coudes près du
corps. Les émotions se bousculent, c'est assez difficile à décrire.
Seul petit regret, la contrebasse manque d'amplification, on a
parfois un peu de mal à entendre et à profiter de ce son si
particulier... Ce fût quoi qu'il en soit un excellent moment.
http://www.bradmehldau.com/
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