Attachant festival, Les nuits de l’alligator réunissent
chaque année, à la maroquinerie ou au bataclan, des groupes émergents dans des
styles musicaux plutôt roots allant de la country au rockabilly en passant par
la soul ou le garage. L’affiche de cette année fera une fois de plus honneur a
ce festival et multipliera les coups de cœurs. On commence par un groupe venu
de l’Indiana, qui sort pour la première fois de son pays natal, Houndmouth qui
mélange assez habilement blues, country et une approche rock indépendant. Le
quatuor (basse, batterie, clavier, guitare) s’en tire avec les honneurs,
excellente section rythmique et harmonies vocales (la fille aux claviers à une
très belle voix) font fondre le public. Une très belle première partie même si
leur présence paraît un peu décalée au regard de ce qui va suivre. On continue
ensuite avec une tornade comme on en voit rarement prendre la scène d’assaut,
le quintet Skins, un groupe garage/punk mené par une chanteuse soul à la
superbe voix typiquement black. La formule n’est pas sans rappeler nos Bellrays
adorés mais dans une incarnation encore plus radicale ayant intégré le hip hop
et la fusion rap/métal. Ca décoiffe. Dans le genre décoiffage le groupe
suivant, The Computers, a également de forts arguments à faire valoir.
Mélangeant le punk et le rockabilly, le groupe a indéniablement du charisme, un
savoir faire pour emballer le public : inconnus avant la soirée, la
majorité de la salle sera fan à la fin de leur set. Dans leurs costumes
coordonnés bordeaux, chemises blanches et cravates ficelles noires, ils sont
également le groupe le plus classe de la soirée. Ca joue sévèrement, c’est
juste dommage pour eux que Jim Jones Revue occupe déjà le terrain avec une
formule rigoureusement identique : grosses guitares, piano, même le
chanteur retrouve les intonations de Jim Jones. A suivre malgré tout. On
termine enfin avec la tête d’affiche, les anglais de The Heavy, groupe
actuellement en pleine bourre, remplissant des salles de plus en plus grandes
dans la foulée de leur excellent troisième album « The glorious
dead » sorti à la rentrée dernière. L’album le laissait supposer, la scène
le confirme, The Heavy s’éloigne peu à peu du (hard) rock (point de « In
the morning ») au profit d’un son de plus en plus soul (l’album a été
enregistré en compagnie des musiciens de daptone). Le quatuor, désormais
accompagné sur scène par deux saxophones et un clavier vintage, n’a joué que
les titres des deux derniers albums. Plus nuancé, peut-être un peu moins brut
mais toujours aussi groove et sexy, The Heavy est excellent (une habitude avec
eux). La soirée se termine avec le tube imparable « How do you like me
now ? » et le Bataclan chavire.
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