Quatre années (déjà…) s’étaient écoulées depuis notre
dernière visite au Terra Blues Club et le concert de Michael Powers. Un petit
récapitulatif s’impose donc. Ouvert en 1989, le Terra Blues Club est le dernier
club de blues encore en activité du quartier de Greewich Village à Manhattan.
Pilier du club depuis son ouverture, le bluesman Michael Powers occupe sa scène
deux fois par semaine en acoustique le lundi à 19h et en version électrique,
accompagné par son groupe Frequency, le vendredi à 22h. Un séjour récent à New
York nous a permis d’assister à deux concerts de Michael, un dans chaque
configuration. Qu’il soit accompagné ou non, Michael Powers pratique une sorte
de blues bien particulière, souvent instrumentale du moins sur scène, où ses
compositions, assez longues, débordent assez allègrement d’un format
« chanson ». C’est particulièrement frappant en groupe surtout comme
ce soir où une trompette, un instrument plus jazzy que blues, tenue par le
propriétaire des lieux, vient renforcer une configuration plus classique de
deux guitares, basse et batterie. On obtient une sorte d’abstraction proche du
free jazz, appelons ça le « free blues » faute de mieux. Le résultat
est hypnotique et assez intéressant mais, soyons honnête, un peu de concision
ne ferait pas de mal. En solo, Michael Powers démontre un potentiel tout aussi
intéressant, déjà parce qu’il chante beaucoup plus et il est quand même dommage
de se priver d’une telle voix, rauque à point, pour ce style musical. Michael
nous prend par la main et nous fait visiter en musique des émotions et des
contrées inspirées par ses voyages (« Istanbul »). Mais c’est
lorsqu’il est rejoint pour son deuxième set par l’extraordinaire harmoniciste
Dave Barnes (Michael le surnomme l’Hendrix de l’harmonica) que les choses
deviennent réellement magiques. C’est bien simple Dave Barnes est un
harmoniciste absolument stupéfiant comme je n’en ai jamais vu auparavant. Grâce
à l’élasticité de son visage, l’harmonica est parfois limite à la verticale,
si, si je vous jure, Barnes tire des sons incroyables de son instrument. Il a
également une main très sure ce qui donne d’excellents vibratos. Le dialogue
entre les deux musiciens est précieux, délicat et touchant. C’est beau !
Grand fan de Jimi Hendrix devant l’éternel, Powers rendra un bel hommage à son
idole avec une reprise de « little wing » remarquable. Michael Powers
a sorti en début d’année un nouvel album « Revolutionary boogie »,
dont on reparle très bientôt, et il se murmure également qu’il pourrait être à
l’affiche d’un festival blues en France à l’automne prochain (information à
prendre au conditionnel pour l’instant). A suivre…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire