Au-delà de la musique ce premier album de Sly Johnson raconte un destin, celui du principal intéressé. Jusqu’à 2007, année où ils se sont séparés, Sly (Silvère) était membre du Saïan Supa Crew, sous le pseudonyme de The Mic Buddah, et pratiquait l’art du beatboxing. A l’heure du choix, au moment de s’embarquer dans une carrière solo, Sly s’oriente vers les racines, les galettes soul de l’age d’or (cf. la reprise du « FA FA FA FA FA » d’Otis Redding). Mais cet effort va au-delà du simple hommage respectueux. Avec l’aide de l’arrangeur Larry Gold (Erykah Badu, The Roots) et du producteur Jay Newland (Norah Jones, Ayo) Sly s’approprie, tout en y ajoutant sa touche personnelle, tous les styles : du Philly Sound à base de cordes (« Goodbye Tomorrow »), au son plus funky façon Stax à grand de renfort de cuivres (« Don’t Justify Yourself ») en passant par une petite touche Motown (« Star »). Pendant des années Sly a évolué dans le milieu du rap et il en reste quelques traces dans « Slaave 2 » (avec Slum Village en guest) ou dans les scratchs délicats de « I.S.A.R » et d’« Everybody’s got to learn sometimes ». Seul morceau en français, « 26.06.74 » (la date de naissance de l’artiste), qui clôt et donne son titre à l’album ouvre une nouvelle brèche entre slam (texte autant récité que scandé) et soul. Enfin, mention spéciale à l’excellente batteuse Cindy Blackman (Lucky Peterson, Lenny Kravitz) qui possède un groove typiquement féminin : « Sexy », « Hey Mama » et « Don’t Justify Yourself » en sont de belles preuves. Et si on tenait en Sly Johnson la voix soul masculine qui manquait à la scène française ?
1 commentaire:
Hâte que l'album sorte!
Vite le 20 septembre!
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