La sortie de « Valleys of Neptune », album resté inédit de Jimi Hendrix, restera probablement comme l’un des évènements de cette année 2010 pour tous ses fans invétérés de part le monde (y compris votre serviteur). Cependant à l’heure d’attaquer cette chronique et avec le recul de quelques mois (l’album est sorti au printemps dernier), il y a quelques évidences qu’il n’est dans le fond peut-être pas inutile de préciser :
1°) Jimi Hendrix est décédé il y a quarante ans et il est quelque part complètement illusoire de croire à la sortie d’un nouvel album. Vu sous cet angle le coup de « l’album inédit » à tout de la légende urbaine.
2°) La discographie posthume de Jimi Hendrix étant, hélas, beaucoup plus imposante que les quatre malheureux disques sortis de son vivant, on est, depuis quarante, réduits à racler le fond des tiroirs. Donc, à chaque nouvelle sortie, on racle encore un peu plus profondément le fond desdits tiroirs jusqu’à en arriver à mettre sur le marché des disques honteusement inécoutables (cf. les soundchecks des concerts au Royal Albert Hall).
3°) C’est une opinion personnelle, mais après tout, on est en droit de penser que ces bassesses commerciales ne font pas spécialement honneur à la mémoire de cet authentique génie de la guitare, qui serait probablement mort de honte en écoutant ce que certains ont osé vendre comme des disques « inédits » de Jimi Hendrix.
Ceci posé, et pour en revenir à « Valleys of Neptune », les fans peuvent se le procurer sans être déçus, car dans le genre on a largement fait pire. Maintenant et contrairement à ce que le track listing peut laisser croire, une seule pièce est réellement inédite, le morceau titre et il est de plutôt bonne facture. Le reste du disque se partage entre versions alternatives « Stone Free », « Fire », « Red House » et ébauches : « Mr. Bad Luck » est également connue sous le titre « Look over yonder ». Notons également la reprise du « Sunshine of your love » assez différente de l’original, de Cream, Hendrix reprenant le riff du début avant de partir dans un délire basé sur le rythme. Enfin, et c’est tout à l’honneur des producteurs de l’album, cet opus privilégie les enregistrements originaux et n’ont pas été bidouillés après coup. Cependant les parties de basse et de batterie de trois morceaux (« Mr Bad Luck », « Lover Man », « Crying blue rain ») ont été enregistrées par Mitch Mitchell et Noel Redding (tous deux également décédés) en 1987. Donc en conclusion, et ce même si le présent album est plutôt agréable, on ne m’enlèvera pas de l’idée que le meilleur de Jimi Hendrix est déjà disponible en cd depuis bien longtemps. Pour finir, j’aimerais ajouter un petit mot sur la pochette intérieur du disque qui est s’ouvre sur une peinture de Jimi Hendrix himself, preuve de son talent protéiforme.
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