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Interrogé face à la camera, Vera Baker, la maman de Chet est au bord des larmes :
« Votre garçon est un brillant musicien et a gagné de nombreux prix. Mais vous a-t-il déçu en tant que fils ? »
Le silence est lourd, pesant. La réponse est sans appel :
« Oui. Mais je n’ai pas envie d’en parler… »
Chet Baker est ainsi. Usant de son charme et de ses bonnes manières pour carotter tout son entourage, prêt à tout pour se payer sa dose. Et se mettre finalement pratiquement tout le monde à dos. Et le film de raconter comment il s’est fait casser la gueule, et toutes ses dents, à San Francisco, à la suite d’un deal qui a mal tourné. Comment il a du réapprendre à souffler dans sa trompette avec un dentier, ce qui l’a éloigné de la scène pendant de longs mois. Et les seize mois de prison passé à Lucques (Italie) après s’être fait arrêté en train de se faire un fix dans les toilettes d’une station service.
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A la fin du film, Chet Baker n’est plus que l’ombre de lui-même. Ridé, les joues creuses. Il n’a plus rien du jeune premier des débuts. Affalé sur la banquette arrière d’une Cadillac entouré de jolies pépées, la vie n’a pourtant plus l’air aussi belle. Pourtant, inexplicablement, son talent est intact, sa voix, son jeu de trompette n’a pas bougé d’un iota. Malgré tout, il accuse le poids des excès, bouge lentement, a du mal à s’exprimer, cherche ses mots. Ses phrases sont ponctuées de longs blancs évocateurs :
« Chet, quand tu reverras ce film, dans quelques années, est-ce que cela restera un bon souvenir pour toi ? »
« Oui, comment pourrait-il en être autrement. »
Pourtant Chet Baker ne verra jamais le film, tourné en 1987. Sa trajectoire se termine dans une flaque de sang, sur un trottoir d’Amsterdam, après une chute dont on ne saura jamais si elle fut accidentelle ou non. C’était le 13 mai 1988. Et ce soir là, tous les clubs de jazz de Paris, qu’il avait bien connu, sont restés silencieux. Il avait 58 ans. Il nous reste la musique et si j’ai un seul conseil à vous donner c’est d’écouter d’urgence son album « Strollin’ ».
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La bande-annonce :
2 commentaires:
Hello Régis,
Tu vas te moquer de moi mais je n'ai pas encore eu le temps de me pencher des Miles Davis ou Chet Baker... ah si les journées pouvaient s'allonger mais je vais remédier à cela.
En ce qui concerne les libellés
- tu vas dans le tableau de bord de ton blog
- tu te rends sur la mise en page
- tu choisis Ajouter un gadget à la colonne de droite.
- il te propose à travers une liste l'option Libellés, si tu la choisis il te fais tes livbellés automatiquement !
- c'est assez pratique, si tu as un problème, envoie moi un mail ;-)
@ + sabine
Merci Sabine pour ces précieux renseignement, je vais faire cela ce soir.
A+
Régis
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