samedi 8 juin 2024

Tereglio + Nick Wheeldon, L’Archipel, 7 juin 2024.



L’Archipel, une des plus anciennes salles de cinéma de la capitale, propose depuis le début de l’année une programmation de concerts, assez variés, souvent à connotation folk. Quelques semaines après avoir découvert Peter Deaves dans ce même lieu, c’est avec un autre exilé anglais que nous avons rendez-vous aujourd’hui en la personne de Nick Wheeldon (de Sheffield). Ce dernier est un personnage dans notre petite scène indé parisienne, impliqué dans moult projets et groupes et également programmateur du bar musical La Pointe Lafayette. Nick Wheeldon donc se présente ce soir en solo équipé de sa seule guitare électrique hors d’âge et dont les nombreuses marques indiquent le vécu de l’instrument. La prestation du soir est pour le moins marquante et il n’est pas tout à fait certain que l’on ressorte indemne d’un tel set. Tout d’abord parce que Nick est le genre de musicien habité qui puise très loin en lui les ressources pour dégager une puissance vocale phénoménale quitte à littéralement hurler les émotions dans le micro. Il semble comme habité, sa version du folk (à la guitare électrique, son clair) est tout sauf limpide. C’est au creux des aspérités de son jeu de guitare que se dessine les mélodies. Un jeu assez aventureux, tout en dissonances. Les cordes battues assez sèchement et de grands déplacements, assez insensés, sur le manche apportent une dimension assez expérimentale aux chansons, pourtant écrites de manière classiques, et rendues sur scène à la manière d’un grand huit où les parties calmes alternent avec de brusques accélérations. L’univers de Nick est assez prenant, mélancolique, on en ressort bouleversé et hypnotisé. Un musicien fascinant.

Dans un style tout aussi prenant, Tereglio se pose également là. Dès son arrivée sur scène Nico, le chanteur et guitariste, présente son groupe comme une formation « folk neurasthénique ». Voilà de quoi poser l’ambiance. Point d’envolées primesautières ici, mais un grand voyage au cœur des émotions richement arrangé. Ils sont trois sur scène : un musicien alterne piano et trombone (ou trompette) et, installé un kit rudimentaire, le troisième larron, percussionniste joue également du piano. D’apparence plutôt calme, la musique de Tereglio se révèle surtout très intenses. En particulier lorsque le frère du chanteur, Antoine, les rejoint sur scène. On assiste alors à une sorte de confrontation contrastée entre la voix, plutôt mélodique de Nico, et le râle de gorge, assez impressionnant d’Antoine. Les regards habités des musiciens trahissent l’investissement des musiciens, pour autant de sommets d’abnégation musicale. Entre chaque titre la tension retombe et repart de plus belle dès la première note jouée. Le groupe est également rejoint par une violoniste dont les interventions renforcent la beauté mélancolique des compositions. Une excellente soirée.

https://www.facebook.com/Teregliomusic

https://tereglio.bandcamp.com/

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