Circonscrit dans un périmètre entre blues/punk, garage/psyché et folk/rock, situé en bord de mer sur la plage ou le port le Binic Folks Blues festival a tout pour nous plaire. Avant les festivités du week-end prochain, on en a eu un petit aperçu avec quatre artistes de l'édition 2019 du festival qui se produisent en avant-première sur la scène flottante du Petit Bain. Le week-end du 26 au 28 juillet va être chaud en Bretagne !
On commence avec la délicieuse Saba Lou, assise sur son tabouret sa guitare électrique demi-caisse sur les genoux, qui nous balade de sa voix sucrée de jolies chansons folk électriques bien troussées. Le set gagne encore en charme lorsque la chanteuse troque sa guitare pour une basse et rejointe par deux comparses (guitare, ukulélé et/ou caisse claire jouée au balais), charme rétro évident et une bonne dose de swing, parfait cocktail pour débuter en douceur.
On monte tout doucement en décibels avec les Australiens de Shifting Sands. Dégaines de vieux hippies (longs cheveux blancs et tatouages délavés) surfeurs, lookés en provenance de la plage (chemisettes à fleurs, tongs), le quintet est visiblement ravi de jouer sur « a boat » ce qui leur va particulièrement bien au teint (rappelons que le Petit Bain est une barge flottant sur la Seine). Quintet bicéphale (guitare acoustique, guitare électrique, piano, batterie) Shifting Sands fonctionne sur deux niveaux de lectures. La base reste le folk un tantinet mélancolique voire désabusé, un fond mélodique parfaitement incarné par la guitare acoustique (qui assure la rythmique en lieu et place de la basse) et le piano (joué par une pianiste au regard triste) alors que la batterie dynamite la dynamique générale du groupe et que la guitare électrique ajoute un peu de piment rock'n'roll voire un soupçon de ruralité (via des cordes délicatement slidée) à toute cette affaire. Le chanteur possède une voix extraordinaire, de gorge, grave et éraillée, le vécu coule à flot de ses cordes vocales. Magnifique découverte que ce groupe mais un set frustrant car trop court (à peine 30 minutes). Aisément le coup de cœur de la soirée, on repart avec le vinyle sous le bras !
A partir de ce moment la soirée monte franchement en pression et en décibels avec le trio Beechwood présenté depuis un an et demi comme les sauveurs du rock new-yorkais. Impeccablement looké et coiffé, le power trio a visiblement passé autant de temps chez le coiffeur ou dans les friperies que chez le disquaire. Pas forcément un mal tant, autant sur le plan visuel que musical, le trio rappelle les grandes heures du punk-rock débutant de 1977. Une belle énergie donc parfaitement restituée même si un peu convenue. Il y a quand même quelque chose d'un peu perturbant à les voir passer les Kinks à la moulinette.
On termine enfin dans le chaos total en compagnie de ce fou lubrique de King Khan (sapé comme dans le film « Cruising » de William Friedkin) qui vient présenter son nouveau projet, le groupe punk Louder Than Death, le micro dans le slip (en cuir bien sûr) à l'avant ou à l'envers suivant son envie du moment. Un grand malade donc mais à en constante recherche de chaleur humaine et qui a passé à peu près autant de temps dans la fosse, au contact direct du public, que sur scène. Un énergie punk chaotique, pas toujours bien canalisée, mais laissant apercevoir de temps en temps de magnifiques éclairs cold (« Erased World »). Un grand moment de déglingue rock'n'roll comme de coutume avec ce chanteur aussi à l'aise que dans son costume de soulman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire