Une fois n'est pas coutume, commençons par une question ? Quelle est la qualité principale que doit posséder un disque pour nous faire craquer ? L'auteur de ces lignes serait tenté de répondre par la capacité à développer un imaginaire, à emporter l'auditeur au point de transformer l'écoute en voyage immobile. Voici, résumée en quelques lignes, les pensées qui nous viennent à l'écoute de nos candidats du jour, le quatuor Crusty Combo. Ce dernier œuvre dans un genre assez particulier le jazz'n'roll. Oui, le jazz'n'roll, pas un vulgaire machin jazz-rock vaguement progressif. Non, car, finalement, le rock, le Crusty Combo n'en a cure, ce qui les intéresse réellement, c'est la partie roll de la formule. La pulsation, cette sorte d'énergie primale qui anime le groupe et pimente sévèrement le ternaire typiquement jazz. La virtuosité et les jams au long cours d'un genre (« Tickles and Tingles ») rencontre l'attaque brute de l'autre (« This cactus shouldn't be here », « Testicle Dance ») : l'amalgame fonctionne à la perfection. Ainsi, l'album fonctionne en miroir : la guitare saturée est juste à point (ce qui est suffisamment rare dans le jazz pour être souligné) alors que le violon (d'inspiration manouche en l'espèce) est un instrument peu usité dans le rock fut-il n'roll. Le tout forme un ensemble cohérent sur lequel plane, ce qui ne gâche rien, un ombre vintage. On en reviens alors à cette idée de voyage immobile qui ouvrait cette chronique, les images, en noir et blanc souvent, affluent à l'écoute du disque. Notre seule réserve concerne finalement les limites vocales, cruelles sur la reprise de Bob Dylan « Don't think twice it's alright », fort heureusement la grande majorité du disque est instrumental.
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