Comme un écho des biens décevantes premières parties (assurées par Anna Von Hausswolff et Exploded View) le show commence par des voix incantatoires accompagnées de plages synthétiques aussi planantes qu'angoissantes. Un écran géant occupe le fond de la scène diffusant d'étranges images de fœtus en noir et blanc, avant qu'ils ne fassent leur entrée en scène. « Nous étions Marquis de Sade » affirme le chanteur Philippe Pascal. Aussi surprenant que cela puisse paraître, en 2018, la foule, un peu clairsemée tout de même eu égard à l'immensité de l'endroit, s'apprête à faire un triomphe au groupe rennais, porté disparu depuis plus de 35 ans. Marquis de Sade, deux albums studios seulement mais une empreinte indélébile sur le rock français, due notamment aux collaborations avec Etienne Daho, au début de la carrière de ce dernier, et un art de la cold wave tenant le haut du pavé, soutenant la comparaison avec n'importe quel combo venu d'outre-Manche. L'album live sorti en fin d'année dernière nous l'avait appris avec classe, en 2018, le retour sur scène de Marquis de Sade est, en tout point, absolument pertinent. Les cheveux ont certes blanchis mais l'élégance, sobrement noire, reste. Elancé et charismatique, le chanteur Philippe Pascal envoûte la foule alors que le guitariste Frank Darcel participe à cet envoûtement général par le biais de sons lourds de guitare. Tout Marquis de Sade est ici résumé, l'ambiance lourde et pesante avant que la section rythmique et les guitares ne fassent sauter le bouchon sous pression. Les claviers et le saxophone apportent une note aventureuse faisant toute la différence avec le tout venant rock. Deux invités, viennent apporter leur soutien à la cause, Etienne Daho (acclamé par le public) ce qui était attendu et Pascal Obispo (mentionné pour la première fois sur cette page en onze ans d'existence et il n'est pas improbable que cela soit également la dernière) ; pas si surprenant finalement depuis que l'on a appris que la star de la variété était, à ses débuts, le bassiste de Senso une formation post MDS de Frank Darcel. Sous l'écran géant diffusant ses obsessions cinéphilique (Metropolis, l'acteur Conrad Veidt) le quatuor semble avoir enterré la hache de guerre, si l'aventure a été aussi éphémère c'est aussi parce qu'elle tenait plus de l'association de circonstance que de l'amitié durable entre les musiciens. Espérons que cela dure…
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