Drame incarne une tendance assez présente ces temps-ci, celle du groupe qui, tout en revendiquant un héritage rock, a décidé de se passer de guitares. De fait la musique de Drame (la formation est totalement instrumentale) s'apparente à un grand voyage dans le temps et le style, où l'héritage des années 1970 est totalement intégré et réinventé. On y retrouve des traces de rock, progressif et psychédélique ; le tout est teinté d'un soupçon de cold wave des années 1980. Mené par le bassiste Rubin Steiner, la formation, complétée par un batteur et deux claviers, pratique une musique planante, parfois traversée d'éclairs et de fulgurances rock, jouant sur la répétition hypnotique et une balance parfaite entre électricité et électronique qui donne sa pleine mesure sur des morceaux assez longs, transportant le spectateur dans un entre-deux étrange, un toubillon de sons donnant le tournis. En fin de set, un saxophone livre un couche supplémentaire free jazz. Une telle musique gagnerait certainement à être plus mise en scène. Même si le light show du soir est parfaitement exécuté et prolonge l'expérience sur le plan visuel, des décors de scène et des projections compléteraient utilement le tout pour en faire une expérience sensorielle totale. En attendant, Drame reste un groupe attachant, aussi efficace sur disque que sur scène.
samedi 31 mars 2018
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