Une jeune adolescente, l'air garçonne, s'installe devant une webcam : « J'ai une histoire marrante à vous raconter... » Un homme, infirmier, est dans une ambulance ; un bébé convulse. Montage épileptique, son assourdissant, la scène est d'une grande tension, accentuée par la violence sonore. Le spectateur est perdu et ne saisit pas tout à fait les tenants et aboutissants de l'histoire. Les extraits youtube, dont celui du pré-générique, constituent le fil conducteur du film, entrecoupés d'interviews récentes. L'adolescente du début et l'homme devenu infirmier sont la même personne. Coby. Le documentaire conte l'histoire d'un changement de sexe au cœur du midwest étasunien. On appelle cela une transition. Au fil des interviews on réalise quelle chance Coby a eu de grandir dans une famille aussi aimante et au style de vie alternatif, une fois passée la stupeur initiale. Les parents sont fermiers. Une enfance au grand air, à la campagne et sans école (« un truc fait pour rentrer dans des cases » dixit le Père). En creux, le métrage brouille les cartes. La Mère apparaît étonnamment masculine, le Père affiche des attitudes, des gestes paradoxalement féminins. Cette famille, cette transition, le réalisateur Christian Sonderegger possède un point de vue unique pour les filmer. Il est le demi-frère de Coby. Il fait partie de la famille tout en ayant grandi loin d'elle, en France. Son filmage est unique, la caméra frôle l'intime, les mains du Père et du fils les doigts entremêlés, les pieds sous la douche, tout en restant à distance, avec pudeur. Le résultat est très touchant. Une belle soirée organisée en avant-première du festival "les monteurs s'affichent".
mardi 13 mars 2018
Coby de Christian Sonderegger
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