vendredi 5 mars 2021

Xixa : « Genesis »

 


Si l'on considère la musique comme un voyage, alors nous voici embarqués dans un drôle de périple à l'écoute du nouvel effort de Xixa, œuvre de deux anciens de Giant Sand, groupe qui avait jusqu'alors échappé à notre radar. Il est facile, lorsque l'on s'attaque à la chronique d'un disque, d'évoquer les influences de grands noms du passé. En l'espèce, on parlera plutôt d'échos, venus du rock, évidemment, mais aussi du folk mexicain (ou plus généralement d'influences latino américaines) ou de la bande originale d'un western des années 1960 tombé dans l'oubli. Ainsi, le sextet se révèle roublard et particulièrement à son aise lorsqu'il s'agit de faire cohabiter éclairs fuzz acides, percussions/clochettes et arpèges de guitare acoustique typiquement latinos (cf. « Eclipse », « Eve of Agnes »). Un cocktail baroque qui gagne encore en étrangeté lorsque ces synthés venus d'outre cosmos se mêlent à la danse (« Soma »). La voix aussi marque l'oreille, dans un registre rocailleux et de gorge au-dessus duquel plane l'ombre d'Howe Gelb, mythique chanteur du Giant Sand tutélaire. Le péril était grand, avec un tel mélange d'influences disparates, de tomber dans une marmite bouillonnante d'un magma sonore inécoutable. Fruit d'une intense réflexion, et probablement d'une longue expérience, des différents intervenants, l'album ne souffre aucunement de ce mélange détonnant. Au contraire, dans ses meilleurs moments (« Genesis of Gaea », « Land where we lie ») le disque dépayse et revigore ces vieilles antiennes garage et psyché que l'on aime tant.

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