Le duo d’Akron, Ohio est de retour avec son sixième album (sept si on tient compte du projet parallèle Blakroc, huit avec le maxi Chulahoma et même neuf pour le chanteur/guitariste Dan Auerbach auteur en solo de l’excellent « Keep it Hid »), en même pas dix ans : le rock n’roll a trouvé en eux un couple de stakhanovistes… Depuis l’album « Attack and Release », les Black Keys avait entamé un cycle qui les voyait s’essayer à de nouveaux genres, des arrangements inédits avec cette volonté de dépasser la formule guitare/batterie et le blues rock gras des débuts. Ledit album m’avait laissé un peu dubitatif, le groupe étant un peu trop phagocyté par le producteur Danger Mouse. Quant à l’album du side-project Blakroc, qui avait la volonté de mélanger leur blues au rap, ce dernier était raté dans les grandes largeurs… Mais avec ce tout nouveau « Brothers », les Black Keys ont pris leur destin en main puisqu’ils le produisent eux-mêmes, avec quand même un petit peu d’aide extérieure. Et cela leur réussit plutôt bien. Les Black Keys ont réussi ce tour de force, rester fidèles à eux-mêmes et au son qui a fait leur gloire tout en l’adaptant à d’autres styles musicaux. « Brothers » est un album en deux temps. La première partie du disque, les plages 1 à 5, les voient renouer avec ce bon vieux blues-rock, gras à souhait, qui leur a si souvent réussi par le passé. C’est tout juste si ils ont un peu baissé le volume des amplis. Mais sinon c’est tout pareil, comme avant. Gros son, guitares efficaces, les riffs s’impriment durablement en mémoire. A peine ont-ils terminé une chanson que l’on a envie de la réécouter pour bien en saisir toute la richesse avant de passer à la suivante. Mais pourtant le meilleur est encore a venir. Sur les deux tiers du disque restant, à partir de la sixième plage, l’instrumental « Black Mud », les Black Keys s’essayent à la soul music. Et même aux boucles hip-hop sur « Too afraid to loose you » Est-ce l’influence des légendaires studios de Muscle Shoals, où la majorité de l’album a été enregistré ? Le tempo se ralenti alors, la batterie se fait alors plus swing et lorgne du côté du jazz, sacré batteur que ce Patrick Carney, quand même… Si la formule fonctionne ce coup-ci, c’est par ce que le groupe a su digérer toutes ces influences pour livrer sa propre version des choses au lieu de la plagier. A bien chercher, il n’y a qu’un seul reproche que l’on peut leur faire, la longueur du disque, qui n’aurait peut-être pas souffert d’être plus court… Et encore, ce n’est même pas sur. Du grand Black Keys…
www.theblackkeys.com
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