Si je suis parfois très critique envers la jeune Joss Stone (elle vient d’avoir 20 ans cette année), c’est avant tout par ce que j’ai du mal à comprendre comment elle a pu en arriver là. Joss a débarqué comme par effraction en 2003 sur la scène soul (elle avait à peine 16 ans). Sur la foi d’un premier album d’excellente facture (the soul sessions), tout le monde était persuadé que l’on tenait là une nouvelle soul girl blanche. Il n’en est plus vraiment question puisque la suite (soit deux albums), entre rock FM et R n’B un peu trop estampillé ado/MTV pour mon goût personnel, n’a jamais retrouvé le sel qui faisait le charme du premier disque. Elle a beau avoir retrouvé un semblant d’inspiration sur quelques titres de son dernier disque (Introducing) grâce à son association avec le producteur Raphael Saadiq (un ex-Toni, Tony, Tone et Lucy Pearl) l’ensemble reste trop aseptisé pour moi. Aussi je n’attendais pas grand-chose de son passage au Grand Rex, ou je suis plus allé par curiosité qu’autre chose. Et aussi après l’avoir vu chanté sur Arte dans l’émission « One Shot Not » ; même si l’emballage ne me convient pas vraiment la princesse aux pieds nus a quand même un joli grain de voix.
Le Grand Rex donc est un cinéma, une salle de concert et une boîte de nuit. La salle est toute en verticalité, la vue est assez impressionnante des derniers rangs en plongée vers la scène. Les murs latéraux sont décorés de façades factices agrémentées de faux palmiers et de quelques statues. Un grand demi cercle rouge en délimite la scène en hauteur jusqu’au plafond. Joss est en formation « big band » ce soir : trompette, saxophone, batterie, trois choristes (2 femmes et un homme), deux claviers, basse et enfin last but not least Mr Cool, Raphael Saadiq à la guitare. Comme d’habitude, très classe le Raphael : costume avec gilet et sans veste, chemise bleue, cravate assortie et chapeau. C’est une excellente surprise, le son est beaucoup plus naturel que sur l’album, moins d’effets tapageurs, plus soul. Les meilleurs titres sont quant même extraits du premier disque : « Super Duper Love » et « Felt in love with a boy ». Saadiq est plutôt inspiré à la guitare lorsque l’occasion lui est donnée de briller, ce qui n’arrive quand même pas souvent. La prestation pourrait être taxée au minimum syndical, un set d’une heure et deux rappels. C’est sympa comme soirée mais ça ne remue pas la petite cuillère plus que ça. Le terme « génie » n’a définitivement pas sa place ici.
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