Presque 15 printemps d'existence pour
Jesus Volt et dix ans déjà que le groupe nous avait estomaqué avec
l'album « In Stereo », un chef d'oeuvre méconnu du rock
d'ici. Habitué des collaborations prestigieuses avec de grands noms
anglo-saxons (Tony Cohen, producteur de Nick Cave), Jesus Volt a,
cette fois, mis en boîte cet album sous la houlette de Mark Opitz,
personnage au CV long comme le bras (AC/DC, Kiss, INXS, Bob Dylan,
Alice Cooper). Collaboration toute indiquée pour nos quatre
parisiens, adeptes d'un rock raçé et puissant, aux guitares
tranchantes d'inspiration 70s. Et cela commence bien avec « Give
Hate/Get Love », morceau d'ouverture tout en crescendo, au
gimmick de guitare addictif dès la première écoute, quel pied !!!
Mais on aurait tort de ne voir en Jesus Volt qu'une bande de
bucherons, fonçant la tête baissée dans le guidon et l'ampli
invariablement reglé au maximum. Car Jesus Volt n'a jamais perdu de
vue son amour originel pour le blues et le groupe se révèle
également très convaincant sur ce terrain roots, « Have a
cookie », « All abroad » ou la très touchante
« Devil out of me ». De la même façon, si les racines
de cœur du groupe se trouvent dans le rock heavy des années 1970
(cf. « Kilmister » hommage au leader de Motörhead),
Jesus Volt ne rechigne pas sur les effets de productions plus
contemporains à l'occasion, histoire d'apporter une nouvelle
dynamique dans le groove (cf. « Sweet Smell of summer »).
Effets toujours utilisés à bon escient et avec parcimonie pour ne
pas dénaturer le son, très organique, du groupe. Tout le génie de
l'affaire repose sur cette balance, cet équilibre délicat pas
forcément évident à maintenir. Voici en tout cas une nouvelle
pièce maîtresse dans la riche discographie du groupe qui ne
manquera pas de ravir tous les amateurs de bon vieux rock and
blues...
En concert le 4 décembre à Paris (Bus
Palladium, avec Blues Power Band).
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