Tahiti 80 |
Enfin ! Enfin, vendredi soir
dernier, votre fidèle serviteur a eu l'occasion de réparer une
omission qui le tracassait depuis la dernière édition de rock en
seine : voir Forever Pavot en concert ! Ce petit événement
a eu lieu sur la scène (fétiche) de la maroquinerie où le groupe
mené par Emile Sornin a assuré la première partie des Tahiti 80.
Donc, sur scène, Emile le créateur solitaire se transforme en
frontman, assis derrière son clavier, d'une formation comprenant
basse, batterie, guitare et un dernier musicien alternant guitare et
percussions. En version live, Forever Pavot prend un petit coup de
groove grâce à une section rythmique incisive (une basse aussi
ronde que dans les 60s) et des percussions ajoutant une petite note
latine à la Curtis Mayfield. Contrairement à ce que l'on aurait pu
craindre, le répertoire alambiqué de Forever Pavot (on pense en
particulier à « Miguel el salam ») passe plutôt bien le
test de la scène, la formation étant particulièrement compacte et
soudée faisant montre d'une belle virtuosité au passage. Entre
guitares wha-wha et claviers en transe, le groupe dégage un
envoûtement peu commun entre psychédélisme 60s (cf. les longs
intermèdes instrumentaux) et bande originale de films de la décennie
suivante, avec une petite note orientale assez dépaysante. En dépit
de quelques spectateurs un peu rognons, trouvant la formule trop
linéaire, ce fût une première partie réjouissante. On flotte au
dessus du sol...
Quinze ans après la sortie de leur
premier album, « Puzzle » en 1999, Tahiti 80 n'est
toujours pas prophète en son pays et se produit encore dans des
salles de capacité assez réduite... Au moins la maroquinerie, sise
rue Boyer comme le patronyme du chanteur Xavier, a le bon goût
d'être pleine comme un œuf. Groupe bicéphale, Tahiti 80 et son duo
de synthés évoquant les années 1980 peut de prime abord apparaître
comme un groupe pop « gentillet » (sans être péjoratif).
Mais attention dès que Xavier le chanteur délaisse son clavier pour
s'armer d'une guitare le groupe s'en retrouve transformé. De fait
Tahiti 80 excelle dans une sorte de pop mâtinée de funk blanc d'une
efficacité rythmique discos implacables. Mention spéciale à
l'impressionnant bassiste, Pedro, au son énorme et aux lignes
acérées. Avec ses mélodies finement ciselées Tahiti 80 se révèle,
sur scène, festif et enjoué. Dans le genre, ils sont excellents.
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