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Ramon Pipin (c) Thierry Wakx |
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Simone Grégoire (c) Thierry Wakx |
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Les Excellents au grand complet (c) Thierry Wakx |
C’est avec un répertoire, de reprises toujours, renouvelé aux trois-quarts comparé à celui de l’album, que Les Excellents, mené par l’inénarrable Ramon Pipin, se présente sur la scène du Café de la Danse. Manière de projet à double détente, Les Excellents imposent deux niveaux de lecture. Côté pile, le groupe ressemble à une bonne blague, volontiers truculente à l’occasion, s’amusant à reprendre en français de grands classiques du rock’n’roll de manière parodique. Mais la chose devient passionnante côté face quand on réalise l’immense travail d’écriture que nécessite le réarrangement des chansons pour le ukulélé (l’instrument principal utilisé par le groupe) et l’adaptation des paroles en français. Prenant le contre-pied de bons nombres de groupes humoristique, Les Excellents ne se contentent pas de chanter des inepties (ce qui a provoqué une certaine allergie au genre chez l’auteur de ces lignes) mais tiennent à donner du sens, aussi absurde soit-il, aux adaptations en leur donnant des allures de petites histoires (cf. « Virus », décalque de « Venus » des Shocking Blue, raconte l’histoire d’une otite). Sur scène la démarche prend une autre ampleur, proposant une représentation au croisement du concert et du théâtre comique, entrecoupant les titres de mini sketches transformant les musiciens en comédiens. Dans ce registre, Jérôme Sétian, Eric Massot et Simone Grégoire (que l’on a bien connu, autrement plus grave, dans une autre vie) sont bien mis en valeur et se révèlent particulièrement drôles. On aurait jamais imaginé Simone faire des choses aussi fofolles sur scène comme bêler, brandir des banderoles ou bouder (pour de faux) dans un coin. On rigole donc beaucoup pendant le spectacle, mais, comme le veut l’adage, seules les blagues se font dans le plus grand sérieux. En effet, le concert est porté par une véritable ambition musicale, certaines reprises sont pointues (cf. Fleetwood Mac), et se révèle assez casse gueule, quand la deuxième partie les voit reprendre l’intégralité de l’album « Revolver » des Beatles (!!!), toujours en français et sur le ton de l’humour. Le grand jeu est de sortie, quatuor à cordes, deux cuivres, le groupe culmine à une dizaine de musiciens sur scène. Il serait d’ailleurs dommage que les choses en restent là et ne fassent pas l’objet d’une sortie sur disque. En attendant, espérons pouvoir se repaître bientôt d’un nouveau spectacle, à la fois hilarant et propre à séduire les amateurs de classic rock, attendu le niveau élevé de la prestation musicale.
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