C'est sur la minuscule scène du
Sunset, le petit club de jazz de la rue des Lombards qui ressemble à
un couloir du métro avec ses murs en faïence, que l'on a retrouvé
Nour Harkati qui fête ce soir la sortie de son tout premier album
(voir la chronique ici). Une prestation qui nous permet de confirmer
l'adage voulant que c'est avant tout sur scène que « cela se
passe ». Car, si on avait bien aimé le disque en question, le
rendu live élève la musique de Nour Harkati à un tout autre
niveau. Tout d'abord, le jeune homme est très bien entouré par deux
excellents musiciens, le batteur Benjamin Corbeil et le pianiste
Matthieu Lesenechal jouant du piano électrique vintage et assurant
également les basses. A eux trois, ils forment un ensemble compact
et soudé, ce live résulte donc d'un véritable effort collectif.
Nour semble poussé par ses deux acolytes, les nombreux regards
échangés pendant le concert sont assez évocateurs, et la musique
s'en retrouve transfigurée. Les morceaux gagnent en longueur et sont
aggrémentés de nombreux passages instrumentaux renouant avec une
démarche quasiment progressive évoquant les années 1970.
L'engagement des musiciens est impressionnant, le rendu est, osons le
mot, assez rock bien plus que sur disque en tout cas. Sur scène, le
jeune artiste se révèle volubile, charismatique, et n'a pas son
pareil pour, déjà, se mettre le public dans la poche. Quelques
titres inédits fûrent joués, notons particulièrement une chanson
acoustique chantée en tunisien vernaculaire. Vers la fin du concert,
pris d'une émotion terriblement humaine, Nour ne parviendra pas à
terminer « Brother », titre évoquant son frère
tragiquement décédé dans un accident de la route, mettant un terme
prématuré à sa prestation du soir. Avant de revenir pour un
dernier rappel, poussé par le public, qui montre son affection avec
force applaudissements, quasiment transformé en cellule de soutien
psychologique. N'en doutons pas, ce garçon a de l'avenir...
jeudi 6 novembre 2014
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