Originaire de Nancy, Rumble est un trio
qui excelle dans le rockabilly. Bien loin de se contenter de
dupliquer ce qui existe depuis environ 60 ans, Rumble essaye
d'apporter une dynamique contemporaine au genre, en ajoutant de
petites touches punk (« Bad Seeds ») ou garage (la très
surf « Strange Brew », l'orgue de la psyché « Shadow
Knows »). Le groupe respecte ainsi les fondamentaux du genre
mais n'hésite pas à les transgresser faisant preuve d'originalité
à l'occasion. La contrebasse (assurée par Douns) apporte un swing
terrible (« Last day comin' », « Only God
forgives ») et joue la complémentarité avec la batterie (un
dénommé Rems). Le rendu de la section rythmique est intéressant
(cf. « Bad seeds ») et lorsque le songwriting est à
l'avenant (« Satan and I », la bluesy « Unfair
game ») on atteint une sorte d'extase rock n'roll. Bien que
limités les apports extérieurs sont plutôt bien sentis. Quelle
riche idée de faire intervenir un saxophone (« Medication »,
« Prohibited blues ») qui renforce le swing de l'ensemble
et apporte une note à la fois jazzy et fraîche. Lorsque le piano
(Mathieu Cazanave d'Hoboken Division en guest) entre en scène sur
« Dive Bar Blues » on est alors plus très loin des
Computers ou de Jim Jones Revue (notons au passage que la pochette
rappelle un peu « Burnin your house down »). Tout au long
du disque, Julianos chante, un peu à la Elvis, sur le fil, jouant de
sa voix tel un crooner transgressif. Pas évident de trouver une note
fraîche et originale dans un genre aussi codifié que le rockabilly.
C'est pourtant le pari réussi par Rumble tout au long de ces 12
plages au goût de revenez-y.
mercredi 12 novembre 2014
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