On prend les paris, en 5 titres et pile 24 minutes vous allez retomber en amour avec le rock n’roll comme au premier jour… Les auteurs de ce méfait se nomment les Blue Box et sont originaires de Saint Cyr. De fait pour son premier EP, ce tout jeune quartet frappe fort là où on ne l’attendait pas, donnant un sérieux coup de fouet à un style entre indie rock et power pop, en relative perte de vitesse ces derniers temps, reprenant à son compte l’héritage des années 1990. Les grincheux reprocheront aux Blue box de ne rien inventer. Mais qu’importe tant que ces jeunes gens jouent avec passion et suffisamment d’intensité (dans le chant notamment) pour finalement tout emporter sur son passage. D’autant que les Blue Box font preuve d’ambition en matière de songwriting, privilégiant des compostions relativement longues, dans les cinq minutes en moyenne, à tiroirs, où les climats, les accélérations, les ralentissements, les hauts et les bas, se succèdent avec homogénéité. En attendant leur premier album, dont l’enregistrement est prévu pour cet été, voici une première boîte, toute bleue, dans laquelle il fait bon s’enfermer.
lundi 30 mai 2011
Expo France de Griessen
samedi 28 mai 2011
Audition MJC, 28 mai 2011.
N’ayant pu réunir le groupe au grand complet cette année, faute de participants (une petite crise des vocations ?) on s’est contenté pour notre petit Woodstock annuel d’un duo de batteries avec Georges, mon nouveau partenaire dans le crime. Quoi qu’il en soit, je ne connaissais pas Georges avant nos premières répétitions communes et j’ai découvert un mec super sympa. Et puis j’aime bien la formule à deux batteries, c’est plus funky et ça groove deux fois plus. Et puis pour tout dire, ça me rappelle les Dirtbombs (de Detroit !), un de mes groupes préférés et cela me rend assez fier. On s’est basé sur la bible de tous les batteurs, la méthode d’Agostini, l’exercice s’appelle « divertissement » et on le trouve à la page 44. On alterne chacun à notre tour les grooves et les breaks, exactement comme les Dirtbombs quand ils finissent leurs concerts. Georges s’est débrouillé comme un chef et ce n’était pas évident pour lui qui débute cette année. A l’exception cependant d’une petite plantade à la fin où on aurait du finir en même temps. Je suis aussi très heureux d’avoir pu jouer sur la batterie de mon prof, Laurent, une superbe Ludwig vintage des années 1970. Je suis assez content du résultat.
vendredi 27 mai 2011
Hold your horses ! « Sorry ! Household »
Premier EP, particulièrement ambitieux, pour ce groupe composé de sept membres. Hold your Horses mélange les genres et les sonorités avec talent, les guitares rencontrent les violons qui eux-mêmes se télescopent à une trompette. Chantées à plusieurs voix, féminines où masculines, les compositions de Hold Your Horses vont de la pop acoustique un rien baroque (« 70 million ») au rock abrasif (« Cigarettes & Lies » ; « Open Water ») que ne renierait pas Sonic Youth et ce parfois au sein du même morceau. Le songwriting est assez surprenant et rappelle de temps en temps Arcade Fire. Une intrigante collection de cinq chansons en attendant le premier album du groupe.
www.myspace.com/holdyourhorsesparis
jeudi 26 mai 2011
Jeu-Concours Rafale
Ask the dust
mardi 24 mai 2011
Bianca Rossini : « Kiss of Brazil »
Bianca Rossini est une jeune artiste aux talents multiples, actrice, auteur de trois livres, elle fut également présentatrice de son propre talk-show à Los Angeles. « Kiss of Brazil » est son premier album, dont elle a écrit toutes les paroles en portugais et composé trois musiques. Née à Rio de Janeiro, Bianca, avait à cœur sur cet effort inaugural de rendre hommage à la musique de son pays natal en chantant dans sa langue maternelle. Beaucoup moins funky et cru qu’un Seu Jorge, par exemple, Bianca préfère mélanger les rythmes brésiliens à des ambiances jazz cool. En ce sens l’album serait à rapprocher des collaborations entre Stan Getz et Joao Gilberto. Il en résulte un disque apaisé et mélodique qui, dans ses meilleurs moments, s’écoule lentement comme une caresse. A écouter au soleil couchant en sirotant un cocktail. Un petit soleil musical même au cœur de l’hiver.
lundi 23 mai 2011
dimanche 22 mai 2011
Thomas VDB, Le Point Virgule, 20 mai 2011.
Thomas VDB, le comique « halluciné » s’était fait connaître avec un premier one man show s’inspirant de sa vie d’ancien rock-critic. Logiquement, son deuxième spectacle s’inspire des conséquences sur sa vie de sa notoriété naissante. En gros ce n’est pas tout à fait comme pour une « vraie star », mais presque. De ce constat, le spectacle tire son titre « Presque célèbre » (également le titre d’un excellent film rock signé Cameron Crowe). Doté d’un sens pointu de l’autodérision et pratiquant un jeu de scène très physique (sur ces deux points Thomas n’a pas changé) VDB propose un show hilarant mettant en exergue les petits aléas d’ « un comique à deux balles » (c’est lui qui le dit). Où comment la première partie de Gad Elmaleh devient une ignominie, et un show pendant la fête d’anniversaire d’un people tourne à l’humiliation. Mais ce n’est pas tout, Thomas s’inspirant également d’épisodes plus ordinaires de son existence, la peur de l’avion où l’éducation sexuelle assurée par les parents. Le show s’achève sur un chouette hommage / clin d’œil à Freddy Mercury, comme quoi avec Thomas VDB la musique n’est jamais bien loin. Même en 2D, Thomas est beaucoup plus drôle que Michel Sardou.
Du mercredi au samedi (19h) au Point Virgule, 7 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie. Jusqu'au 30 juin.
www.thomasvdb.com
vendredi 20 mai 2011
mercredi 18 mai 2011
Ladylike Dragons : « Love and so on »
Nouvel EP de quatre titres pour cet excellent trio en attendant leur deuxième album. Ladylike Dragons c’est d’abord une voix, celle de Cindy, incroyable de souplesse. Ladylike Dragons c’est ensuite une guitare, celle de Seb, au jeu ancré dans les années 70 qui fait, et plutôt bien, le grand écart entre hymnes power-pop (« Love and soon ») et agressivité garage rock (« sunny side »). Avec une touche de blues en prime (« The big waste ») parce que, mine de rien, nous avons affaire à des gens de goût. Ladylike dragons c’est enfin un batteur, Yann, qui imprime le rythme en puissance quand il le faut ou avec une touche de groove quand c’est nécessaire mais toujours avec souplesse. Pour tous ceux qui rêvent d’écouter le résultat d’une jam entre le fantôme de Jeff Buckley, Nada Surf et les Bellrays enfermés de force dans le même studio, une seule adresse : Ladylike Dragons. C’est là où ça se passe. Vivement l’album ! ♥♥♥
www.myspace.com/ladylikedragons
Sortie digitale le 23 mai 2011.
mardi 17 mai 2011
The Parisians : Difficult times
Que les temps sont durs ! Quand on avait quitté les Parisians (voir mon message du 7 mars 2010), ces derniers étaient un groupe de rock plutôt catchy. Sur ce nouvel EP, toujours produit par Yarol, le groupe explore de nouvelles contrées, plus mélancoliques, où la guitare acoustique domine. Il y a comme une sorte de spleen, magnifique, qui exhale de ce disque qui porte plutôt bien son titre. Rien que le tracklisting, aux titres lapidaires, donne des frissons dans le dos : Difficult times, The fight, The Rage, The Talk. Il n’y a finalement que la deuxième plage, la très énervée « The Fight » avec un martèlement du piano digne des Stooges, qui rappelle les Parisians du premier album. Pour l’heure la métamorphose semble réussie et sonne de manière plutôt agréable à l’oreille. Reste à voir maintenant quelle voie les Parisians choisiront pour leur deuxième effort.
www.theparisians.com
lundi 16 mai 2011
The Next Big Thing from Belgium
dimanche 15 mai 2011
Santa Macairo Orkestar : « Magnetiko »
Sextet composé des frères Godillo et originaire de l’ouest de la France, où le groupe se taille un important succès, le Santa Macairo Orkestar (SMO) revient avec son quatrième effort. Un opus toujours aussi influencé par les musiques d’Europe de l’Est, tsiganes et klezmers, qu’ils revisitent en y ajoutant une touche dansante plus contemporaine. Il en résulte un album qui fait le trait d’union entre tradition et modernité, où l’accordéon et la clarinette rencontrent les samples. Exotique, chanté dans une multitudes de langues (français, créole, turc, allemand…) parfois fantaisistes, car inventées, le disque s’écoute comme une invitation à la danse et au voyage. Festif en attendant l’été.
L’album est vendu à prix libre à partir de trois euros sur les concerts et cinq euros sur le site internet du groupe.
Téléchargez deux titres gratuitement sur http://www.santamacairo.net/
vendredi 13 mai 2011
Interview avec Candide
Candide, dont le premier album « Et si… » avait fait grande impression aux oreilles de l’auteur de ces lignes (voir la chronique en cliquant ici) est un jeune homme plutôt calme, également professeur de tennis dans le civil, qui cache derrière sa modestie une créativité bouillante. Rencontre…
Alors Candide, définition du petit Robert : « Franc, ingénu, innocent, naïf, pur, simple ». Est-ce une bonne définition de ta personnalité ?
Candide : Il y a beaucoup d’adjectifs là… Si j’ai choisi ce nom, c’est aussi pour la définition du mot avant la référence littéraire à Voltaire. Donc oui, c’est des adjectifs que je revendique à défaut d’être des états que j’ai atteints. Pur, ce n’est pas facile, simple ce n’est pas facile non plus mais bon…
Et parmi tous ces adjectifs, lequel te touche le plus ?
C. : Pur.
Pourquoi ?
C. : Les chansons sur ce disque, même si elles sont arrangées, j’ai essayé de les rendre dans leur plus simple appareil. C’est l’émotion, que je recherche.
C’est un disque de guitares…
C. : Ouais. Il y en pas mal. J’ai utilisé des instruments traditionnels à une époque où les musiques sont plus travaillées à l’ordinateur. J’ai voulu rester dans une tradition finalement assez classique avec des chansons écrites à la guitare acoustique et une voix. Et on pose les textes dessus. C’est une phase qui me prend beaucoup de temps. Ensuite, je peux me faire plaisir avec les arrangements. Je travaille dans la pureté. Voilà, j’aimerais bien que cela soit mon adjectif.
Tu as commencé dans une formule en trio avant que le projet s’impose à toi comme un projet solo. Comment t’es venue cette évidence ?
C. : C’est à force de développer les nouvelles chansons. Le trio s’était constitué autour de deux/trois chansons qui étaient maquettées chez moi. Plus j’ai avancé dans la composition, plus j’ai ajouté des idées, des arrangements assez naturellement. Je ne pouvais plus faire une chanson sans penser à la basse, au rythme de la batterie, aux coeurs. Les maquettes n’ont pas laissées beaucoup de place à une créativité extérieure. Et surtout les textes étaient de plus en plus personnels. Ca m’a sauté aux yeux que ça devait se passer comme ça. Et ça n’a d’ailleurs pas choqué les autres musiciens qui ont continué à m’accompagner pendant un temps. Je pense rester dans une formule solo pour le moment. Après si je peux partager une expérience plus collective, de la scène notamment, je serais à peu près comblé, je pense. Mais ça ne dépend pas que de moi. Il faut aussi des moyens derrière.
Comment s’est passée la période d’écriture qui a suivi ton déménagement de Lille vers la Bretagne ? J’ai cru comprendre que cela a été assez intense…
C. : C’est vrai. Je découvrais l’indépendance, mon appartement, mon revenu… Je pouvais faire ce que je voulais. Et la solitude. Souvent les départs envoient d’abord vers un peu de solitude et après des rencontres. Je me suis retrouvé avec ma guitare. Le fait de quitter mon groupe (Smile, ndlr) aussi. Et puis, je rentrais tout juste d’un voyage au Québec. A chaque départ, qu’il soit de 600 ou de 7000 kilomètres, on accumule beaucoup d’émotions, de ressentis… En trois, quatre mois j’avais écrit le disque, de manière assez autiste. Après je l’ai fait partager avec les musiciens.
Est-ce qu’on pourrait dire que ton album fait le lien entre le rock, par les guitares fulgurantes, et la chanson française ?
C. : Oui il y a des accents rock effectivement. C’était l’enjeu du projet à vrai dire. De marier l’univers anglo-saxon qui est le mien, j’écoute très peu de chanson française, avec la langue française que j’adore aussi. Surtout la richesse des sens que l’on peut donner aux mots, comme on l’a vu tout à l’heure en parlant de mon pseudo. Et si cela s’entend je suis content.
Un aspect du disque qui m’a beaucoup plu et marqué, ce sont les guitares qui sont assez fulgurantes par moments…
C. : Oui il y a des petites envolées électriques et énervées de temps en temps…
Ton précédent groupe, Smile, est décrit dans ta bio comme « anglo-saxon de la région Lilloise » ?
C. : Oui, ça chante en anglais, mais ce sont des gens de Lille très penchés vers les côtes anglaises.
Et comment s’est passée la transition vers le français ?
C. : Je n’étais que le guitariste, je n’ai pas vraiment participé à la composition et l’écriture, sauf sur la fin où j’ai écrit deux chansons en anglais. Et c’est d’ailleurs le groupe qui m’a encouragé à écrire des chansons tout court après. Mais pour ce qui concerne le français, ça c’est imposé à moi quand je suis parti au Canada. Arrivé au Québec, je me suis senti très français.
On à la langue en commun mais les deux sont radicalement différents, c’est une culture complètement différente…
C. : Oui, je me suis regardé et j’ai entre guillemets « vu ma vie » depuis le Québec. J’ai vu la France, mes amis, les français. Ca m’a donné envie d’écrire en français.
Tu es resté longtemps au Québec ?
C. : Six mois.
Ca a été un voyage fondateur ?
C. : Un peu. Ca a consacré aussi le départ de chez mes parents. Ce qui est mon avis quelque chose d’important. Ne serait-ce que pour Candide, comme un paradoxe de lucidité et de naïveté. Ca a suscité la naissance de textes, il y en a deux ou trois qui ont été écrit au Québec. Beaucoup de brouillons aussi que j’ai poursuivis après.
Le choix d’Eléa comme premier single m’a surpris par ce que c’est le seul titre au ukulélé…
C. : C’est un des premiers riffs que j’avais trouvé et je l’ai trouvé directement au ukulélé que j’ai ensuite adapté à la guitare. Ce n’était pas dans l’idée de suivre une mode quelconque, ça fait peut-être deux ou trois ans que ce riff est « sorti ». Aujourd’hui effectivement le ukulélé est très à la mode mais je n’avais pas envie d’enlever mon idée première.
Parle-nous du diptyque « Du jour au lendemain »…
C. : Le texte parle de rupture. Il y a une phrase qui dit : « du jour au lendemain on devient d’intimes à anonymes ». C’est une chanson qui est arrivé après une rupture. En couple, si on s’abandonne un minimum dans les bras de l’autre, on est quand même assez intimes, dans une certaine vulnérabilité. Une proximité assez extrême avec l’autre. Et puis quand on dit qu’il n’y a plus d’amour, et bien voilà tout ça saute d’un coup. Et ça me semble assez étrange. Ca me sidère à chaque fois. L’aspect soudain. Et l’après-coup où chacun repart dans son chemin, dans sa vie. Et si l’un des deux décide de ne plus croiser l’autre et bien ça ne se croise plus. A un moment je dis : « on pourra peut-être rester amis, tu pourras rester dans ma vie un minimum ». Je trouve ça dommage que deux individus qui ont partagé autant de choses, autant d’intimité se retrouvent complètement inconnus, anonymes. Je ne comprends pas.
Et au niveau musique, j’ai noté un passage à la guitare wha-wha…
C. : Oui, oui, il y a une fin assez instrumentale. Et la chanson se termine par un effet sonore avec une porte qui claque. Ca sonne assez seventies.
Comment te viens l’inspiration pour écrire les paroles ?
C. : La vie de tous les jours. Les textes sont sortis de ma propre intimité pour les exposer sur un disque. La naissance vient de détails très intimes.
Ce n’est pas un peu difficile de s’exposer comme ça ?
C. : Je pense garder quand même de la pudeur. Et puis dans cet objectif de sincérité, de pureté, je ne vois pas comment faire autrement. Aujourd’hui je ne me sens pas capable d’écrire l’histoire de quelqu’un. Ca viendra peut-être au fil des disques. Là, j’écris beaucoup de nouvelles chansons qui sont assez différentes sur le point de vue. Celles-ci partaient de l’intime pour regarder après autour. Les nouvelles partent de l’environnement pour revenir dans l’autre sens. Et puis surtout ce qui me tenait à cœur c’était de faire sonner le français. Je pense que cela sera ma quête tout le temps qu’existera Candide. Imbriquer l’écriture avec la composition. Je teste chaque mot, chaque expression que j’utilise. En général j’ai la guitare et la feuille. Sur ce disque elles n’ont jamais été séparées dans l’écriture. Parfois un texte te fait changer ton accord ou l’inverse.
J’ai abordé ton disque comme un disque de guitares et de basses. C’est ce qui m’a sauté aux oreilles. Quels sont tes guitaristes préférés ?
C. : Bizarrement je ne suis pas un gros fan des solos, il y en a très peu sur le disque, je me suis concentré sur des formats de chansons. Il y a Jimi Hendrix quand même. C’est complètement bateau comme réponse mais en même temps c’est quand même un mec. Tout le monde retient son jeu de guitare mais c’était aussi un grand chanteur et un compositeur hors pair. C’était des supers chansons. Ce n’était pas un guitariste qui ne jouait que de la guitare, c’était un guitariste qui pensait à la chanson. C’est rare. « Purple Haze », « Voodoo Chile », c’est des chansons pas juste des riffs de guitares qu’on retient. Des tubes. Pas juste des solos de guitare.
Et pour la basse ?
C. : Mac Cartney. Les Beatles c’est une influence majeure pour moi. Je n’en démords pas. Même si ce n’est pas très original comme réponse. Je suis assez classique dans mes goûts et mine de rien assez penché sur le passé. Même si les albums solos de Mac Cartney sont très bons même encore aujourd’hui.
Cela s’entend un peu sur le disque cette attirance pour le passé…
C. : Oui les sixties, seventies, c’est vraiment mon truc. Le co-réalisateur de l’album, qui est aussi un ancien membre de Smile, est aussi très branché par cette période. Je savais que naturellement avec lui on allait tirer vers ça. C’était cette patte que je recherchais.
Comment ça se passe sur scène ?
C. : Actuellement on est deux. Un multi instrumentiste, Benjamin Riez, est à mes côtés. Moi-même je varie pas mal les instruments. J’ai une grosse caisse au pied. Il y a quelques petites programmations de batterie parfois, très légères. Ce qui fonctionne bien sur les chansons de ce disque c’est d’avoir une basse assez régulièrement. Je m’aperçois qu’avec une basse et une guitare, quasiment acoustique, on arrive aux fondements d’une chanson. On fait beaucoup de chœurs aussi par ce que Benjamin est un bon chanteur. C’est la formule qu’on utilise depuis septembre. On a fait pas mal de dates comme ça en Bretagne et dans ma région natale dans le Nord. Quelques dates à Paris aussi. Ca serait bien que la tournée se mette en place pour septembre. Sur scène c’est un enjeu pour nous de retranscrire un disque aussi arrangé.
Justement je me demandais comment un projet aussi solitaire pouvait se décliner sur scène ?
C. : J’ai la chance d’être entouré par des gens qui ont « le sens des chansons ». Même pour moi, ce n’est pas par ce que c’est mon projet solo et que je le porte que je ne me mets pas au service des chansons. Ce n’est pas moi le patron, c’est la chanson qui est patronne. Une fois sur scène, moi je ne suis que l’interprète. Ce n’est pas le show avant tout, mais la compo qui passe en premier. Moi je ne peux partir en tournée qu’avec des gens qui ont cette capacité à aller chercher l’essentiel d’un morceau et qui ont aussi les mêmes goûts que moi.
Un premier album, c’est un aboutissement et en même temps le début d’une histoire qu’est que tu en penses ?
C. : J’ai tendance à être un peu impatient, j’ai été en studio assez rapidement. Et puis j’aime le studio. J’aime bien les deux facettes du métier le mode autiste du studio et la rencontre du public sur scène. A la fin quand on a l’objet, le cd, entre les mains, c’est un aboutissement, mais cela ne le reste pas longtemps. Moi, ça m’a installé dans une quête sans fin. Il n’y aura que des petites étapes seulement, des albums qui vont ponctuer la quête de mélodies, de créativité. L’aboutissement est très temporaire. Tu écoutes un peu au début puis tu passes à autre chose. C’est aussi un accouchement dans le sens où on vide son sac. Mes nouvelles chansons, je ne vais pas tarder à les enregistrer pour laisser de la place. Effacer le disque dur et repartir. On libère par ce que c’est entêtant de penser à la longue aux chansons, aux arrangements. En plus, j’aime faire tout ça, je n’ai pas juste une guitare à laquelle penser. Ca fait du bien de faire un disque.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
C. : J’ai quasiment un deuxième album d’écrit. Depuis janvier j’ai eu une période assez prolifique : sept nouvelles chansons. Les démos sont enregistrées. Ca me tient beaucoup à cœur de défendre ce disque, c’est mon premier bébé, mais pour moi, ça y est c’est parti…
Propos recueillis le 20 avril 2011.
www.myspace.com/candideenfrance
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Greg Zlap : Air
Harmoniciste réputé sur la scène française, Greg Zlap a été choisi par Johnny Hallyday pour l’accompagner lors de son tour 66. C’est d’ailleurs sur la route, entre scènes immenses et chambres d’hôtels, que ce nouvel effort, son sixième déjà, a été composé. S’interrogeant sur les fondements de sa vocation, Greg est arrivé à la conclusion que derrière l’harmonica, ce petit instrument en ferraille, il n’y avait finalement que du souffle et donc de l’air (cf. le titre de l’album). Cette ligne directrice se tient tout au long du disque, que ce soit dans les titres (The wind is rising, O2, Oxygen, Sit down and breathe, Where the wind blows), ou dans le choix de l’instrumentation. En effet, toutes les parties d’orgue ont été remplacées par de l’accordéon (un autre instrument à vent) et certaines compositions ménagent un peu d’espace pour l’intervention d’une section de cuivres. Ce qui ne manque pas de donner parfois des résultats étonnants à l’image du duo harmonica/trombone « O2 » ou de « Sit down and breathe » où Greg assure tous les instruments, soit des harmonicas et du rythme. D’une manière générale, l’album est empreint de légèreté, où l’harmonica de Greg vole d’une note à l’autre. Ce disque voit également Greg renouer avec sa langue natale, le polonais, sur « Niech Poplyna Lzy » où le blues tâte le tréfonds de l’âme slave. En dehors de ces expérimentations, on se retrouve en terrain connu, dans un disque de blues, parfois teinté d’ambiances western rappelant l’album « road movies », où les guitares et dobro se taillent la part du lion. C’est enfin avec plaisir que l’on retrouve le vocaliste/guitariste anglais Ian Siegal et son timbre de voix si particulier, qui avait déjà fait une apparition d’anthologie sur l’album précédent de Greg, le temps de « The wind is rising ». Un album joué avec passion et libre comme l’air.
En concert le 10 juin à l’Alhambra (Paris)
jeudi 12 mai 2011
Séverin : « L’amour triangulaire »
Après l’EP découvert en fin d’année dernière, Séverin (voir les posts des 31 octobre et 19 décembre 2010) est de retour avec son premier effort en solo sous son nom intitulé « L’amour triangulaire ». Sur cet opus, qui peut s’écouter comme la chronique d’une rupture amoureuse, Séverin renoue avec des sonorités french pop eighties et des arrangements aux synthés vintage produisant des sons rigolos sur des rythmes plutôt disco. Ceci étant si Séverin revisite les années 80, il le fait à sa manière parsemant son album de fulgurances rock ça et là (« Les yeux dans les yeux », « En noir et blanc »), et en prenant soin de ne pas faire un album surproduit, mais en privilégiant une approche plutôt simple et brute. Tout au long du disque, la dichotomie entre la musique plutôt fraîche, pop voire joyeuse et les paroles plutôt sombres et amères se fait jour, Séverin prenant un malin plaisir à cultiver cet entre-deux. Ainsi la ballade « Mini-bar », où Séverin s’accompagne seul à la guitare électrique, prend une allure poignante. L’album, qui à la durée des anciens trente-trois tours, se termine avec « Le dernier tube », une chanson d’adieu, chant du cygne pour rire de l’artiste.
mercredi 11 mai 2011
Joan of Arc : « Life like »
Pour son nouvel album, Joan of Arc a tourné le dos à ses expérimentations passées à base d’électro pour retourner aux sources : guitares, basse, batterie. Un nouveau membre fait également son apparition dans le paysage, en la personne du guitariste Victor Villarreal, renforçant le désormais quatuor. Ce nouvel effort, intitulé « Life like » a été enregistré dans des conditions particulières. Deux jours après la fin d’une tournée de vingt dates, en autant de jours, en Europe, le groupe est entré au studio Electrical audio de Chicago en compagnie de ce vieux barde de Steve Albini, qui a produit tout ce que les Etats-Unis comptent en matière de groupes indés. Des musiciens épuisés, un producteur intransigeant, les conditions étaient réunies pour aller droit dans le mur. C’est tout le contraire qui s’est produit. Le décalage horaire et la fatigue se ressentent dans la voix du chanteur Tim Kinsella qui pousse sa voix dans les extrêmes tout en restant mélodique par ailleurs. Le reste du groupe (le batteur Theo Katsaounis, le bassiste Bobby Burg en sus du guitariste Villarreal sus-visé) est à l’avenant, partant dans des expérimentations barrées où se télescopent rythmiques jazzy, attaques de guitares dignes du métal et arpèges particulièrement mélodiques adoptant une démarche proche du free jazz. Le tour de force de cet opus tient probablement dans les dix minutes d’« I saw the messed binds of my generation », ou le groupe passe d’un style à l’autre accouchant d’un morceau tellement riche qu’il contient quatre chansons en une seule. Comme quoi, même en utilisant une formule des plus basiques, ce groupe ne peut rester dans les clous, et préfère sortir des sentiers battus pour explorer les à côtés. C’est probablement à ça que l’on reconnaît les vrais artistes.
mardi 10 mai 2011
The Feelies : « Here Before »
Groupe légendaire de la scène New-yorkaise de la fin des années 70 (premier album sorti en 1980), les Feelies sont de retour avec un nouvel album « Here Before » mettant ainsi un terme à une séparation qui a duré la bagatelle de 19 années. Sur cet inattendu nouvel effort que personne ne pensait pouvoir écouter un jour, le groupe retrouve le line-up qui a enregistré « The good earth » en 1984 à savoir : les guitaristes Glenn Mercer et Bill Million, la bassiste Brenda Sauter-Barnes, le batteur Stanley Demeski et le percussionniste Dave Weckermann.
A peine la musique sort-elle des enceintes que l’on retrouve cette sensation étrange, comme celle de voyager dans le temps. Les trois premières plages de l’album, l’enchaînement Nobody Knows/Should be gone/Again today, sonnent très pop, le groupe mélangeant avec dextérité guitares folks et électriques, obtenant ainsi un résultat extrêmement mélodique comme au plus belles heures des eighties. « Classique instantané » est alors l’expression qui convient le mieux pour décrire la musique. Sur ce nouvel opus The Feelies ont pourtant pris le parti d’explorer de nouveaux terrains comme les très électriques et presque garages, même si l’on reste assez loin de la sauvagerie qui peut se pratiquer ailleurs, « When you know » et « Should be gone ». Mais ce n’est pas tout, « Morning Comes » et « Bluer Skies », morceaux down-tempo, donnent l’impression d’un groupe qui joue en sourdine alors que « Later On » met en avant le savoir-faire évident du groupe en matière de mélodies et d’harmonies, y compris vocale. La confirmation en tout cas que c’est bien dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes et en la matière The Feelies sont bien placés pour le savoir puisqu’ils étaient « là avant ». Indémodable et intemporel.
lundi 9 mai 2011
Kissinmas : Regrets EP
Si de nombreux groupes lorgnent du côté des Etats-Unis, les français de Kissinmas préfèrent eux l’Angleterre. Fans depuis toujours de Depeche Mode et de The Cure, le quatuor s’est de plus pris en pleine tête la vague brit-pop alors qu’ils étaient encore adolescents. Toutes ces influences se retrouvent plus où moins dans ce Regrets EP, leur troisième en attendant le premier album. De la brit-pop, Kissinmas garde l’aspect pop sautillant de leurs compositions chargées en guitares (« Regrets », « My Picture », « Cliche ») aux mélodies imparables. Les claviers, qui sonnent vintage, enrobant les arrangements (« American Dude » ) nous ramènent plus du côté de la new-wave, avec ce que cela suppose de mélancolie (« Old Wave ») mais aussi de la scène électro nordique, en particulier l’Islande, pour leur côté un peu kitsch, mais pas trop, juste comme il faut. En attendant la confirmation via un album, les Kissinmas ont accouché ici d’un excellent EP.
SORTIE LE 16 MAI
EN CONCERT LE 26 MAI A LA MAROQUINERIE
http://www.facebook.com/kissinmas
Kissinmas - My Picture - Stop Motion par clelionz
jeudi 5 mai 2011
Lussi In The Sky
De Lussi in the sky, le grand public ne connaît que la candidate malheureuse, classée quatrième au final, de la nouvelle star saison 2010. Pourtant Lussi navigue dans la musique depuis 2008, en groupe d’abord, puis en duo avec son binôme Benjamin avec lequel elle joue de plusieurs instruments sur scène. Elle fût également, en 2009, choriste d’Anaïs qui finit par lui confier plusieurs de ses premières parties. Aujourd’hui Lussi s’apprête à franchir une nouvelle étape avec la sortie de son premier EP, un disque qui nous donne peut-être une raison, fût-elle la seule, de croire un petit peu en la télé-réalité. Bon un tout petit peu seulement, faut quand même pas abuser non plus… De fait, tout au long de ces cinq titres, Lussi se crée un petit monde frais et rigolo, pop extrêmement rythmique qui respire la joie et la bonne humeur. Avec une bonne dose de rock et de guitares dedans (cf. le final de « J’m’en fous » ; « All Right »). Et puis surtout on découvre une voix, vive et élastique. Sur la reprise du « Whole lotta love » du grand Led Zep, Lussi chante les solos de guitares de Jimmy Page. Charmant et coloré.
Interview Scarlet Queens
Comment passe-t-on du rock vintage 60s à l’électro ?
Raphaël (dj/clavier) : C’était il y a deux ans à peu près, Quentin et Gaspard avait le groupe de base, très rock pur et ils voulaient depuis quelques temps faire évoluer leur musique vers un style plus moderne et plus tranchant. Ils m’ont proposé de participer. Moi à l’époque j’avais un groupe d’électro et aussi un passé rock assez important. Ca m’a plus tout de suite de pouvoir mélanger les deux univers.
Gaspard (guitare) : Ce qui a été surtout déterminant, c’est les départs des musiciens. On était cinq dans l’ancien groupe et on s’est retrouvé à trois. On était un peu dépourvus. Soit on s’arrêtait, soit on continuait. On a décidé de continuer à trois en remplaçant la batterie par des boîtes à rythmes et avec des basses électroniques. C’est ça qui a joué beaucoup dans notre changement de style.
Raphaël, comment tu as rencontré les autres membres du groupe ?
Raphaël : On avait un ami commun à l’époque où on avait chacun notre groupe. On s’est rencontré sur le tournage de leur premier clip « rock n’roll girl » qui était un titre beaucoup plus rock. On s’est tous rencontré là en fait. On était une grande bande qui se baladait tout le temps ensemble.
Contrairement aux autres groupes électro-rock qui partent de bases punk ou métal, vous avez un côté roots, vintage. Vous n’aviez pas peur du choc ?
Raphaël : Au contraire, ce qui nous intéressait ce n’était pas d’adapter le rock pur à l’électronique, mais plutôt de le confronter. Garder l’essence du genre pour le coller à d’autres styles sans l’adapter complètement.
Gaspard : L’idée c’est aussi d’essayer d’innover entre guillemets, le plus possible. Le rock électro existe depuis longtemps mais on n’avait encore jamais entendu de groupes qui mélangeaient du rock vraiment vintage avec de l’électro. Avec une part égale pour chaque genre sans que l’un prenne le dessus sur l’autre. Que cela soit vraiment un ensemble.
Raphaël : Souvent dans les productions dans ce genre de groupe, les morceaux sonnent beaucoup plus moderne, la prod fait ressortir le côté dansant, électronique alors qu’il n’y a pas forcément plus d’électronique. C’est un genre très ciblé.
Gaspard : Les guitares sont beaucoup plus saturées en général.
Raphaël : Oui avec beaucoup d’effets pour que cela fasse plus électronique. On voulait garder des guitares pures.
Est-ce que l’on pourrait dire que « TSC » et « Outside play », les deux premiers titres du maxi, sont les représentatifs de votre style avec cette alternance entre riffs de guitares et nappes de claviers ?
Quentin (chant) : « Outside Play » c’est celle qui est la plus représentative de l’EP. Les parties électroniques sonnent très électronica et c’est ce qui intéresse le plus Raphaël. Et après les deux couplets sont très différents et le final vraiment rock. Et puis c’est aussi le titre de notre EP.
Raphaël : C’est certainement celle qui est la plus aboutie dans le genre.
Gaspard : Celle qui reflète le mieux notre volonté en tout cas.
Comment se passe la composition ? Est-ce que vous partez d’une base guitare/voix avant d’ajouter des éléments ou est-ce l’inverse ?
Raphaël : Souvent oui, on part de grilles d’accords déjà composés.
Gaspard : Des squelettes de morceaux. La structure sans plus.
Raphaël : En ensuite on compose tout à trois. Même les parties électroniques, on y pense ensemble. Après chacun ramène des touches plus personnelles.
Gaspard : En général les morceaux commencent avec Quentin et moi. J’arrive chez Quentin avec une idée, lui à des idées au niveau de la voix, on propose ensuite à Raph. Et si Raph aime on commence vraiment à travailler le morceau. En ce qui concerne la section rythmique, c’est le batteur et le bassiste qui composent eux-mêmes leurs parties. On donne juste quelques indications de style.
Quentin : Avec Gaspard on a commencé à faire de la musique il y a cinq ans maintenant. On a commencé tous les deux et on a gardé l’habitude de commencer les morceaux à deux. C’est vraiment devenu une habitude de travail. Maintenant on bosse de plus en plus à trois. C’est une nouvelle habitude.
Gaspard : On ne peut pas s’empêcher de commencer à deux (rires) !
Raphaël : Oui et en plus il y a plusieurs morceaux dans l’EP que Quentin et Gaspard avaient composé uniquement rock pour l’ancienne formation. Pour beaucoup c’était un travail d’adaptation.
Quentin : « TSC » par exemple, c’est un vieux morceau que l’on a adapté avec Raphaël. « Outside Play » on l’a plus composé à trois.
Gaspard : Oui mais « TSC » a énormément évoluée depuis la version initiale. Notre nouvelle version est beaucoup plus riche. Pour le prochain EP on s’inspire plus des textes de Quentin. On part des paroles et selon les émotions qui se dégagent on adapte la musique : plus planante, dansante ou énervée. C’est un travail que l’on n’avait jamais fait.
Votre titre folk « Horsedown » et « Downtown » sont-elles aussi des vieilles chansons ?
Quentin : « Downtown » a été composée dans le studio même, juste avant l’enregistrement. Vraiment sur le moment. Avec Raphaël on a bossé sur la partie électronique tous les deux, juste avant de la passer dans les bandes !
Gaspard : On l’a enregistré sur un coup de tête à trois heures du matin dans le studio.
Quentin : « Downtown » c’est aussi un morceau assez ancien qu’on a réadapté.
« Cocaïne Josephine » est par contre très planante…
Quentin : J’ai écrit les paroles à 18, 19 ans. C’est aussi une vieille chanson. On la traîne depuis un moment. On a quand même décidé de l’enregistrer, par ce qu’elle nous tient à cœur, elle nous plait toujours autant. Elle plait aussi au public. Elle marche assez bien en live.
Gaspard : Les paroles collent bien sur ce côté planant. C’est une métaphore sur la drogue. Et à la base, elle vient du Velvet Underground. La version originale d’il y a quatre ans ressemble beaucoup à « Heroin ». Beaucoup trop même. C’est pour cela qu’on l’a fait évoluer.
Avec le violon ?
Gaspard : Non, sans le violon (rires) ! Quand même…
Vous êtes intéressés par des projets audiovisuels ?
Raphaël : Ah oui ! On est très BO des films en général. Chacun de nos morceaux à une histoire. « Cocaïne Josephine », c’est une histoire illustrée par la musique. Il y a beaucoup de morceaux que Quentin pense comme ça au départ.
Quentin : Très imagés. On joue beaucoup sur les images que peuvent dégager les paroles. Après on essaye de placer la musique dessus. On s’intéresse beaucoup au visuel, les vidéos, les clips. On a déjà fait un clip pour cet EP, on va peut-être en faire un ou deux autres. Dans le futur on aimerait bien faire un long clip, un vrai court métrage sur l’EP suivant. La relation images/musiques nous intéresse beaucoup.
Gaspard : Raph a déjà fait la BO d’un court métrage qui a été sélectionné pour Cannes.
Quentin : Donc il est dedans.
Vous avez un album en préparation ? Que va-t-il se passer à l’avenir ?
Raphaël : On a un autre EP qui va être plus électronique. En tout cas plus expérimental et plus planant qui arrivera vers janvier prochain.
Gaspard : Plus conceptuel.
Raphaël : Et ensuite l’album pour septembre 2012.
Gaspard : Et un maximum de concerts pour cette année.
Quentin : L’album devrait être un mélange entre « Outside Play » notre EP actuel et le suivant qui sera plus expérimental. Vraiment plus poussé au niveau électro mais toujours avec du rock qui ne nous lâchera pas je pense. On va vraiment essayer de pousser à fond nos deux univers que l’on aime bien pour essayer de faire ressortir le meilleur des choses…
En concert le 6 mai à la Scène Bastille.
www.facebook.com/scarletqueens
mercredi 4 mai 2011
Scarlet : « Electroglobine »
Premier EP pour ce tout jeune groupe, originaire d’Angers, qui s’est créée un créneau sympa en mélangeant des riffs de guitares power-pop et des arrangements électro. Les amateurs de Weezer et autres Nada Surf ne seront pas désarçonnés par ces cinq titres bondissants, la puissance des guitares et l’aspect mélodique évident des compositions, encore renforcé par les boucles électro. En effet ces dernières apportent un petit supplément psychédélique le temps d’un couplet apaisé à base de nappes planantes juste avant que les guitares ne repartent de plus belle. La chanteuse dispose également d’un potentiel vocal intéressant, avec suffisamment de coffre pour se faire entendre tout en privilégiant la mélodie. Beaucoup moins violent que ce que l’on connaissait jusqu’ici de l’électro-rock, qui partent souvent de bases punk où métal, Scarlet s’ouvre un horizon mélodique et dansant particulièrement agréable. A confirmer cependant sur la longueur d’un LP.
http://www.myspace.com/scarletsphere
Visionner le dernier clip de Scarlet en cliquant ici
Interview As The Stars Fall
Impressions d’après concert avec le trio électro…
Comment te sens-tu après une sortie de scène ?
Rémy : Les sentiments sont partagés. D’un côté, je suis content de ce que je viens de vivre, de l’autre je suis encore un peu tendu. Mais bon, les deux concerts se sont bien passés. On est surtout content de l’avoir fait. Pendant longtemps on a repoussé nos débuts sur scène, par ce qu’on a toujours plein de choses à faire et là on a vraiment mis le pied dedans. Maintenant, j’espère que l’on va pouvoir faire de la scène régulièrement et peaufiner notre set à chaque fois.
Comment a débuté le projet As The Stars Fall ?
Rémy : A la base, Steve et moi on est compositeurs dans le hip-hop et on bosse dans la musique depuis pas mal d’années déjà. Au bout d’un moment on a senti une certaine frustration et l’envie de s’ouvrir musicalement. Dans le rap, c’est un peu toujours la même chose… Et on n’écoute pas que du rap, mais plein d’autres styles de musique. On a commencé petit à petit à composer d’autres choses, on a trouvé une identité musicale, notre touche. On a voulu concrétiser le projet en formant un nouveau groupe, autre que Médéline qui est notre nom de producteurs. Et de mener cette carrière en parallèle de celle dans le rap.
J’ai justement été très surpris d’apprendre que vous veniez du hip hop…
Rémy : C’est normal, ce qu’on fait là n’a rien à voir. On ne peut pas le deviner à l’écoute de l’ep.
L’utilisation des samples de dialogues tout au long de l’ep vient-elle de votre passé dans le rap ?
Rémy : Non en fait cela vient plus de notre amour pour le cinéma, véritablement. Et aussi on a fait le choix d’une musique instrumentale. On a fait d’une pierre deux coups, renforcer cet univers cinématographique et en même temps plonger les gens dans un univers à chaque morceau avec les samples de films.
Et il y a aussi le fait que le rap est une musique très vocale où la notion de flow est prépondérante et là vous êtes passés à un projet totalement instrumental…
Rémy : Ah oui ça c’est sur. C’était vraiment une bouffée d’oxygène. C’était un moyen aussi de ne pas devenir fou à tout le temps faire du rap, tout le temps la même musique avec des gens qui ne comprennent pas forcément ce que tu essayes de leur faire découvrir, ou quand tu essayes de les emmener un peu plus loin. C’était vraiment le but de ce projet.
Pendant le concert de ce soir, le mot « survive » est revenu régulièrement tout au long du set comme un leitmotiv. Comment faut-il l’interpréter ?
Rémy : C’est la ligne directrice du nouvel EP, « Redux ». Dans le morceau « Redux », il y a un bout d’interview avec Stephen Hawking, le physicien. La question finale est : est-ce que vous pensez que l’on va survivre et Hawking répond : « peut-être ». Concernant l’avenir de l’homme, la façon dont la planète évolue et tout ce qu’on fait sur Terre… Il suffit de regarder les infos… Nous on ressent ce sentiment perpétuel d’insécurité, de tension, de voir le monde qui se dégrade. Notre musique reflète un peu ce sentiment de mal-être. On voulait garder cette tension tout au long du set, c’est pour ça que le « Survive » revient comme un leitmotiv…
Il y a un côté un peu « trippant » dans la performance de ce soir, trois quarts d’heure de musique ininterrompue avec le flot des images qui défile qui vont du film en noir et blanc aux images flashy des années 80. On est comme plongé dans un univers. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Rémy : Dans le futur ce sera plus du vjing en live et c’est Steve qui s’en occupe. On n’a pas pu le faire pour des questions techniques. Ce qui nous a obligés à créer au préalable toute la partie images. On savait déjà à quoi aller ressembler le set. On voulait vraiment que les gens soient plongés dedans. On ne voulait surtout pas que la tension retombe. On a zappé naturellement certains morceaux plus low tempo, tous les morceaux d’ambiance pour garder ce côté « pression ». On a essayé de mettre un univers visuel pour chaque morceau. Mais dans le futur il y aura du vjing avec plus d’interaction de ce côté-là.
Et intégrer une section rythmique ça vous brancherait ?
Rémy : Grave, grave, grave !!!!
Steve : Là on était dans une petite configuration.
Rémy : Dans le futur on aimerait avoir des musiciens avec nous. De la batterie, une guitare électrique, du clavier. Mélanger de la programmation et du jeu live mais avec plus d’ampleur qu’actuellement, ça serait vraiment l’idéal. On va le bosser, mais ça prend du temps. Il faut trouver les bonnes personnes, qui sont motivées et qui adhèrent à notre musique pour partager ça avec nous.
Mathilde, j’ai remarqué que tu jouais sans médiator, ce qui donnait un son assez cristallin ?
Mathilde : J’ai une formation classique, donc moi c’est les arpèges au doigt ! C’est le conservatoire… Je n’arrive pas à jouer avec un médiator. Sauf pour les accords. Mais là je ne joue que des petites notes, des interventions assez brèves. Et les sons on les a choisis ensemble.
Rémy : Oui on a choisi en fonction de ce qu’il y avait dans les enregistrements en apportant quand même quelque chose d’un peu différent.
Sur l’EP, le morceau « As far as the eye can see » est très apaisé, planant, presque progressif…
Rémy : Il est plus dans la couleur du premier EP. Un peu post-rock plus d’ambiance. C’est un lien entre les deux disques que l’on voulait garder. Il aurait vraiment pu se trouver sur le premier.
Steve : Pour ne pas trop dérouter les gens non plus.
Vous avez beaucoup d’influences électro ?
Rémy : Moi j’en écoute beaucoup. On a plein plein d’influences. Cela va de la musique classique, au post-rock, à la musique de films. Des trucs plus alternatifs, du dub-step… Moi je ne me pose même plus la question en terme de styles musicaux. J’écoute de la musique. Si cela me plaît, je ne fais plus le distinguo…
C’est assez atypique dans le rap…
Steve : Oui assez…
Rémy : Au niveau des rappeurs c’est sur. Ils vont surtout écouter du rap américain. Peut-être un peu des vieux chanteurs français pour les textes, mais c’est rare. Il faut vraiment qu’il y ait une démarche. Notre démarche, c’est surtout celle de compositeurs. Dans le hip hop, on connaît d’autres compositeurs, ils n’écoutent pas que du rap non plus. Mais c’est vrai, nous on pousse la chose un peu plus loin.
L’aspect visuel est très important pour vous, est-ce un moyen de compenser l’absence de musiciens sur scène ?
Steve : C’est lié aussi avec nos expos. Rémy et sa sœur font des photos, d’autres personnes se sont greffées au projet. Depuis le début on mélange les images et la musique.
Cela ressemble à un collectif…
Rémy : On n’est pas quarante mille non plus. Ma grande sœur m’a mis le pied à l’étrier pour la photo. C’est elle qui m’a transmis cette passion et depuis je fais de la photo. Mais c’est sur pour moi l’image et le son vont ensemble. Quand j’écoute certaines musiques, elles me véhiculent des images direct. Ca vient assez naturellement… On se prend vraiment la tête sur les images, c’est super important.
Et d’où viennent elles ces images, comment ça se passe ?
Rémy : Ca dépend. Pour le live il y en a qui ont été filmées par Pauline qui a réalisé deux de nos clips et le montage que l’on a utilisé ce soir. Après il y a des extraits de vieux films…
Vous imaginez comment la suite maintenant ?
Steve : Déjà sortir un prochain EP.
Rémy : Sans doute vers la fin septembre et après si tout se passe bien un album. Avec peut-être des voix dessus. On ne l’a encore jamais fait et on aimerait bien essayer.
Et concernant l’aspect transversal du projet musique/image ?
Rémy : Il y aura une nouvelle expo photos pour accompagner le prochain EP. Ce sera la troisième. Et on voudrait faire un livre de photos. Et aussi des affichages de nos photos dans la rue.
Du street art ?
Rémy : Pas aussi poussé parce que ce n’est pas notre univers. Mais on aimerait, à un moment donné, que nos photos se retrouvent dans la rue.
Et des musiques de films ?
Rémy : Ca c’est vraiment un de nos objectifs.
Steve : On en a déjà pour deux, trois courts métrages.
Rémy : Des essais aussi pour un long mais qui n’ont pas été retenus. On regarde aussi du côté des synchros pub. On y travaille…
Steve : Des librairies musicales aussi. L’image, c’est notre inspiration première…
Propos recueillis le 9 avril 2011.
Pour visionner les photos d’As The Stars Fall cliquez ici
lundi 2 mai 2011
Pigeon John : « Dragon Slayer »
Dans la catégorie des inclassables, en voilà un qui se pose là ! Pigeon John, rappeur originaire de Los Angeles a pas mal bourlingué au sein de la scène underground locale, Jurassic 5, Ugly Duckling, avant de se lancer en solo. Pour « Dragon Slayer », John a collaboré avec General Elektricks (a.k.a Hervé Salters), français exilé à San Francisco et qui depuis se retrouve au cœur de la bouillonnante scène musicale et culturelle californienne. Sur ce nouvel effort, son cinquième, John à pour la première fois utilisé de véritables instruments accouchant d’un disque particulièrement festif, en dépit des thèmes graves parfois abordé. C’est une vision du hip-hop particulièrement funky, « The Bomb », mais aussi matinée de pop music, le clavecin de « Buttersoft seats », « Before we’re gone », voire de rock, la très enlevée « Hey You », que les deux hommes ont livrée ici. Avec une alternance entre tempos lent et rapides qui rendent ce disque particulièrement homogène. Comme John le dit : « I’m the bomb about to blow up » ; gros carton commercial en perspective…
PIGEON JOHN - SO GANGSTER par Discograph
dimanche 1 mai 2011
Lisa Portelli : « Le Régal »
Lisa Portelli, nouvelle venue âgée de 24 ans, qui a débuté à l’age de 15 ans sur la scène de la Goutte d’or, sort « Le Régal », son deuxième album, mais le premier à bénéficier d’une sortie sur une major. Cet effort est construit autour de trois axes, la guitare et la voix de Lisa d’une part et un songwriting simple, épuré mais efficace. Pas d’effet de manche, de surproduction ici, tout est construit autour des chansons. Un disque pop, rock, un album de guitares. Les climats sont variés, des complaintes désertiques « Derrière le mur », aux accents rocks « Animal K », « Le Régal » à la violence plus ou moins contenue, en passant par les ambiances rêveuses, intimistes guitares/voix, mélodiques et un peu tristes : « L’échelle », « Les chiens dorment », « l’orage ». Lisa Portelli n’a de cesse tout au long de ces 12 plages de passer du chaud au froid, passant du murmure, « Break », aux guitares rageuses. Dotée d’un joli brin de voix élastique, Lisa Portelli, s’adapte à toutes les ambiances, se faisant tour à tour charmeuse ou masculine. Un album à la fois intense et précis.
SORTIE LE 9 MAI 2011.
En concert le 31 mai au Zèbre de Belleville (75)
www.facebook.com/lisa.portelli.officiel