Alors que je gravis les marches vers l’Elysée-Montmartre une étrange impression de nostalgie m’étreint. Je n’étais pas revenu dans cette salle depuis un concert d’Allen Toussaint il y a deux ans et c’est seulement ma troisième visite dans ces lieux en quatre ans. Je repense alors à tous les concerts vu ici depuis les années 90, à ces musiciens vu ici et décédés depuis à l’instar de Mark Sandman, feu leader de Morphine. J’ai soudainement conscience du temps qui passe. Je repense aux débuts de ce blog, à l’époque où je ne chroniquais que ce qui me plaisait et ce que moi j’avais envie d’écouter. Attention, je ne me plains pas, mais j’ai l’impression d’avoir le doigt dans un engrenage, sollicitations après sollicitations, j’en suis arrivé à produire de la copie sur les disques qu’on a la gentillesse de bien vouloir me confier et pas forcément sur ce que moi j’ai envie d’écrire. Ainsi en presque quatre ans d’existence (en janvier prochain) je réalise que je n’ai jamais fait un post sur Spoon, pourtant l’un de mes groupes préférés, tout simplement par ce que l’occasion ne s’est jamais vraiment présentée. A peine ai-je eu le temps d’évoquer au détour d’une ligne ici où là l’admiration que je leur porte. Même pas eu le temps d’écouter le dernier album, « Transference », c’est dire… Alors autant profiter de leur, très rare et souvent en première partie de quelqu’un d’autre, passage parisien. D’autant que, sauf erreur de ma part, il s’agit de leur premier concert en tête d’affiche par chez nous. Spoon donc, quartet originaire d’Austin, Texas, formé en 1994 et dans lequel on retrouve le chanteur et guitariste Britt Daniel, le batteur Jim Eno, le pianiste Eric Harvey et le bassiste Rob Pope. Spoon joue peu ou, plus exactement, toujours à bon escient. Leurs compositions reposent sur une basse énorme sur laquelle se greffe une batterie au son mat et feutré. Des titres entiers sont joués sans que Jim Eno n’effleure ses cymbales, alors que lorsqu’il se décide à les utiliser, cela clashe ! En revanche, ils aiment beaucoup les maracas dont ils sont assez friands. La-dessus, le guitariste Britt Daniel développe un style particulièrement sec. Les mélodies sont composées de lignes de guitares ou de claviers simples, répétitives, hypnotiques et envoûtantes. Chose à la limite incroyable, le groupe réussit à produire une espèce de groove improbable, vu le contexte, peut-être l’héritage des beats disco et du reggae que l’on perçoit de temps en temps, comme en filigrane, chez eux. En résumé un groupe essentiellement rythmique. D’une certaine manière étrangement dansant. Et qui par conséquent fait un carton sur scène.
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