Dans la foulée de leur nouvel, et excellent, album Black Lightning, les Bellrays étaient de retour sur une scène parisienne vendredi dernier.
On commence avec les japonais de Detroit 7 qui ont assuré la première partie. Un bassiste, une batteuse et une chanteuse guitariste qui ont plongé La Machine dans le chaos. Moi qui d’ordinaire suis plutôt amateur de ce genre de groupe foutraque, je dois avouer que sur ce coup là je suis tombé sur plus fort que moi. Les batteries partent à fond la caisse et la guitare, une jolie jazzmaster au demeurant, est à l’avenant. La charmante guitariste gauchère, qui fait beaucoup d’efforts pour parler français, possède un poignet hyper véloce et hurle plus qu’elle ne chante. Il y a des moments ou la formule passe bien, comme sur la reprise de « Louie, Louie » ou sur quelques morceaux chantés en japonais mais sinon c’est vraiment trop le bordel et, surtout, cela manque de compositions. De la fougue, certes, mais à quel service ???
On aura pas vraiment le temps de trouver une réponse que les Bellrays, nouvelle formule, font leur entrée sur scène avec un « You’re sorry now » fracassant. Un groupe au line-up rénové par une toute nouvelle section rythmique autour de la, toujours sublime, voix de Lisa Kekaula et du guitariste Robert Vennum, qui a passé la soirée à réinterpréter de façon personnelle le duck walk cher à Chuck Berry. Exit donc le, pourtant exceptionnel, batteur Craig Waters et le bassiste Billy Mohler, qui ne sera resté que le temps de l’album « Hard Sweet and Sticky », partis rejoindre Tony Fate, Eric Allgood et Ray Chin dans le grand cercle des Bellrays disparus… Concernant le bassiste, je dois avouer être saisi d’un doute car ce nouveau bassiste, Justin Andres, ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur. Est-ce les Bellrays qui ont un nouveau bassiste ou ce bassiste qui a un nouveau nom ? (ceux qui ont un quelconque indice peuvent m’écrire). Le nouveau batteur, Stefan Litrownik est très bon, voire excellent, mais n’a pas la petite étincelle de Craig Waters qui était capable de groover, de swinguer tout en gardant une force de frappe exceptionnelle de vélocité. Le nouveau accompagne le groupe sans fausse note, tout en puissance. Toute la différence entre un musicien compétent et un instrumentiste de génie se trouve là... A mon sens, les Bellrays ont perdu au change… Ce qui toutefois ne les a pas empêché de livrer un concert de folie parti le pied au plancher et n’a jamais ralenti. A peine une pause entre deux titres, le tout s’enchaîne sans temps mort. Pratiquement tout le nouvel album a été joué, y compris la sublime ballade soul « Sun comes down » avec une longue intro à la guitare wha-wha. A ces nouveaux titres s’ajoutent quelques inédits et des classiques tels que « Infection », « One big party », « Fire next time » et « Blues for Godzilla » en guise de bouquet final. Hélas pas de « Tell a lie » ce coup-ci, dommage. Au final une belle soirée entre soul et rock furieux.
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