Quatuor venu de Lyon, Cause sort son deuxième album. Un opus, plutôt sombre, éponyme d’un groupe engagé comme en témoigne le titre « pétrodollar ». Le groupe a indéniablement des qualités musicales, les guitares de Thierry Chadebec se font soit énormes soit mélodiques (les arpèges de « Météore »). Les rythmiques sont dynamiques grâce à l’excellente section composée du batteur Vincent Nizet et du bassiste Raoul. L’utilisation d’un oscillateur analogique par le chanteur Jérôme Nizet leur donne une touche originale à la fois électro et désuète. L’album compte son lot de petites bombes et de titres accrocheurs (« Interférence » tour de force rythmique). Malheureusement, le groupe a du mal à se débarrasser de l’ombre envahissante de Noir Désir, auquel on pense régulièrement à l’écoute de l’album, dans la voix du chanteur et dans l’écriture. Mais en même temps, c’est tout le rock en français qui ferait bien de se débarrasser de l’ombre envahissante de Noir Désir… Mais le plus gros problème de ce disque c’est sa longueur et ce dernier aurait franchement gagné à être plus court. Le dernier titre « Revivre » s’étend sur plus de 18 minutes dont un final interminable sur fond électro qui fait bip bip sans que l’on comprenne très bien l’intérêt musical de la chose… Enfin le groupe s’engage d’un point de vue politique et dénonce. Très bien, parfait, c’est absolument respectable (voire salutaire) et il n’est pas possible de critiquer cela. Mais en même temps c’est toute l’ambiance de l’album qui se retrouve sérieusement plombée. « Nous ne sommes plus dans l’insouciance » clame la bio du groupe. Cela s’entend et même un petit peu trop et c’est franchement dommage. On ne pourrait que leur conseiller d’essayer, au moins une fois, une chanson qui donne envie de sourire… Mais il est vrai que notre monde ne nous donne pas toujours l’occasion de sourire...
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