Décidément, La Maroquinerie, la petite salle de concert en sous-sol de la rue Boyer, est devenue pour moi, au fil des années, le lieu de belles découvertes et de sacrés concerts. Ma première visite à La Maroquinerie, c’était pour un concert de Spain il y a une dizaine d’années de cela. Et depuis il y a eu les Bellrays, Little Barrie, Wraygunn, les Sweet Vandals, les Dirtbombs, Ben Kweller, Nathaniel Mayer, Eli « Paperboy » Reed, Fred Wesley et depuis mercredi dernier Seasick Steve…
Reprenons donc l’histoire depuis le début. Il y a quelques jours de cela, en feuilletant mon rock n’folk, je tombe par hasard sur une publicité pour le concert de Seasick Steve. Jamais entendu parler de ce mec. Cependant, j’ai tout de suite été intrigué. Jeans pourris, vieille casquette usée sur le crâne, bretelles et chemise de bûcheron. Regardez bien la photo, observez son visage buriné et barbu, c’est un roman d’aventure à lui tout seul. Putain, mais c’est qui ce type ? Renseignements pris, natif du sud des Etats-Unis, il a quitté sa maison à l’age de 13 ans, a traversé tout le pays en voyageant clandestinement dans des trains de marchandises et appris la musique au contact de vieux bluesman Noirs, croisés en cours de route. Il a même paraît-il échoué un temps à Paris où il a chanté dans le métro. Une cinquantaine d’années plus tard, Steve mal de mer est toujours sur la route et depuis le début de ce siècle enregistre même des disques, le troisième vient de sortir. Un sacré personnage donc. Je continue mon histoire, il y a deux semaines de cela, en écoutant subjectif 21, un de mes rendez-vous radiophoniques hebdomadaire, j’entends une chanson dudit Steve. Je décide séance tenante d’aller au concert en n’ayant jamais écouté un seul de ses albums, l’oreille fraîche.
Et autant l’avouer tout de go, c’était la bonne décision. Car le gars Steve, s’il ne m’a pas donné le mal de mer, il m’a complètement retourner le cerveau. Ils ne sont que deux sur scène Steve et ses guitares improbables à base de boîtes de cigares, customisées avec une flasque, rafistolées avec des bouts de ficelle et du chatterton et un super batteur. Et puis n’oublions pas la bouteille de Jack Daniels à laquelle il s’abreuve de temps en temps (évidemment cet enfoiré refuse de la faire tourner). Musicalement, la formule duo batterie/guitare rappelle les black keys mais Steve œuvre dans un style boogie blues classique mais joué avec un tel enthousiasme ! C’est hyper efficace et il ne faut pas plus d’une chanson pour mettre la salle dans un état d’hystérie collective, mon voisin n’a pas arrêté de pousser des hurlements ! L’arme fatale de Seasick Steve, c’est le bottelneck. Lorsqu’il le dégaine, la boucherie commence et il fait montre de sacrés qualités de finisseur, avec une propension à laisser l’audience KO à la fin de chaque morceau. Et c’est donc tout naturellement que l’on a fini le show dans le même état.
http://www.seasicksteve.com/
www.myspace.com/seasicksteve
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