En matière cinématographique, on appellerait ça un western spaghetti. Derrière le pseudonyme mystérieux de Stella Burns, se cache en réalité le musicien italien Gianluca Maria Sorace (un ex-Hollowblue) et son dernier album, une collection assez fantastique de ballades entre folk et western, c’est un peu l’Italie qui rêve des grands espaces étasuniens, c’est une poursuite à cheval filmée à Cinecittà. Une illusion est plus vraie que nature prête à transporter l’auditeur en plein désert. Ainsi, à de nombreuses occasions, l’album défriche des terrains autrefois chevauchés par Calexico, arpèges folk et trompette mexicaine (un autre genre de latinité) à l’appui (cf. « Amor », « Long walks in the dark »). A ces éléments, Stella Burns ajoute un sens de l’épique typiquement cinématographique (« Love and thunder » qui sonne comme une bande originale) et une noirceur générale assumée. De fait, des raisons de « marcher longtemps dans le noir », Stella Burns n’en a pas manqué ces dernières années. La camarde rode autour de ce disque, marqué par les disparitions des ses collaborateurs et amis Dan Fante (dont on entend la voix enregistrée, déchirante et comme venue d’outre-tombe, sur la prémonitoire « I want to be dust when I’m done »), de son ami musicien Franco Volpi et enfin du propre père de l’artiste. C’est pourtant sur une note d’espoir que l’album se termine avec « We cannot decide » écrite et enregistrée en quarantaine, alors que Stella Burns sortait de l’hôpital après avoir contracté la Covid. Enfin, comme toute bonne série B italienne qui se respecte, l’album compte son lot de guest stars anglo-saxonne, Ken Stringfellow (aperçu aux côtés de R.E.M.), Mick Harvey (que l’on ne présente plus) et Marianna D’ama (aux côtés de Timber Timbre en live). De la belle ouvrage.
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