Il y a une chose que je déteste, c’est le 31 décembre. Ca pue le 31 décembre. Tout le monde fait la fête, parce qu’on s’y sent obligé. Fais chier, ras le bol, de danser sur de la mauvaise musique. Non, même au trente-sixième degré, « Alexandrie, Alexandra » et « le sunlight des tropiques », ça ne me fait pas rire, mais pas du tout, ça ne me donne pas envie de danser mais plutôt le goût de défoncer les enceintes à coups de batte de base-ball, ce qui pourrait être assez rigolo. Le saviez-vous, « Band of Gypsies » l’album live de Jimi Hendrix a été enregistré new year’s eve 1969-1970, 31 décembre 1969, voilà un réveillon qui a de la gueule ! Moi, je veux un réveillon hippie ! Bouge pas garçon, j’ai le groupe qu’il te faut. Mon gars, t’as besoin d’Hot Shot Mama ! Hot Shot Mama, c’est le groupe d’Alain, mon prof de guitare et le guitar-hero de ma bonne vieille banlieue de Créteil. Ils sont sept, deux guitares, la basse, la batterie, le clavier, un saxophone et un DJ. Ils sont sacrément cool, ont les cheveux longs (pour la plupart) et certains sont plus que grisonnants. A l’exception du batteur et du DJ, largement plus jeunes, c’est une bande d’anciens hippies qui n’ont jamais perdu la foi dans le blues et le rock n’roll. Et aujourd’hui c’est la fête, ils sont en concert au Marché de Noël de Créteil, sous un chapiteau aux couleurs de saison, rouge et blanc. Et entre deux Pères Noëls en plastique, ça a groové grave mes amis ! Leur répertoire est composé de reprises : Beatles, Who, Creedence Clearwater Revival, ZZ Top, Deep Purple, John Mayall… Un groupe de reprises comme un autre ? Non pas du tout. Ces mecs sont capables de transformer Bo Diddley en rasta et « Come Together » en funk sexy ! Transis de froid, mais un froid qui ferait bien rire nos amis du Québec (si tant est que des Québécois lisent cette page), le chapiteau n’étant pas chauffé, nos musiciens se réchauffent en se soufflant dans les mains et en frottant énergiquement ces dernières. Le bassiste demande même au public si quelqu’un peut lui prêter une torche ! Le set a commencé avec une reprise de Patto, un obscur mais excellent groupe anglais de la fin des années 60. Loin de dénaturer les morceaux, le DJ apporte une touche moderne et originale dans ce qui reste un pur groupe de rock n’roll et trouve tout naturellement sa place. Même si Hot Shot Mama n’est pas un projet professionnel mais tient plus de la bande de potes qui prennent du plaisir à jouer ensemble, la présence du fameux DJ montre qu’ils ont quand même l’ambition de dépasser le simple copier/coller. Pour preuve cette reprise endiablée du « Midnight Hour » de Wilson Pickett agrémentée d’une furieuse séquence groove/funk entre le batteur et les scratches. Les reprises de « Born to be wild » (Steppenwolf) et « Summertime blues » (dans la version des Who) sont sauvages. Et ils ont fait un tel tabac qu’on même eu droit à un rappel pas prévu au programme. Et on a quitté le marché de Noël le cœur léger en se réchauffant autour d’un verre de vin chaud, offert gracieusement par la buvette.
dimanche 28 décembre 2008
jeudi 25 décembre 2008
Merry Christmas from The Bellrays
C’est un sympathique cadeau que le Père Noël a laissé dans la hotte cette année. Pour fêter Noël, les Bellrays nous offrent ce tout nouvel EP (bon à dire la vérité le disque en question a été acheté à leur concert au début du mois), composé de neuf « Christmas songs » inédites, le tout dure un peu moins d’une demi-heure. Fidèles à leur réputation, un Noël version Bellrays c’est à la fois funky et rock n’roll. Le traîneau en forme de guitare électrique, battant la mesure de la tête sur les beats de l’infernal batteur Craig Waters, le Père Noël s’est pris un sacré coup de speed en 2008. Voilà en tout cas le mini-album de Noël le plus cool que j’ai jamais entendu. Joyeux Noël à tous.
The Bellrays : « Santa’s got a big old bag »
The Bellrays : « Gimme some funk for Xmass »
Nathaniel Mayer (1944-2008)
C’est avec le cœur brisé et une immense émotion que j’ai appris complètement par hasard le décès de Nathaniel Mayer (voir mes messages des 4 aout et 3 décembre 2007) survenu le 1er novembre dernier. Il y a un peu plus d’un an, j’ai fait la rencontre de Nate avant et après un concert d’anthologie à la Maroquinerie. Certes il ne fallait pas être devin pour voir que Nate était au bout du rouleau, il était d’une maigreur inquiétante, boitillant, il était arrivé sur scène avec une canne et n’avait quasiment plus de voix. De plus, Nate entendait très mal, au moment de me dédicacer mon disque, il m’avait rebaptisé Rich, pourtant croyez-moi, j’ai passé cinq bonnes minutes à lui épeler mon prénom (Régis). D’une manière générale il faisait beaucoup plus âgé que ses 64 ans. Evidemment dit comme ça le crépuscule de Nathaniel peut sembler pathétique. Il n’en était rien, c’était au contraire magnifique. Nate revivait sur scène, il fallait le voir dragouiller les pépettes du premier rang… C’était un personnage, un sacré lascar… Après le concert quand un spectateur lui a demandé si on pouvait se prendre en photo avec lui, Nate a répondu : « Show me the money, first ». Sacré Nate, moi je l’aimais bien, je le trouvais attachant. Et puis il y avait sa voix, qui n’avait plus rien à voir avec celle de jeune ado auteur du tube « Village of Love » en 1962. Comme me le disait très justement Saab l’autre jour, il faut avoir vécu pour pouvoir chanter la soul et en écoutant Nathaniel Mayer chanter, on pouvait être sur d’une chose, ce type là avait vécu. Ado star dans sa bonne ville de Detroit au début des années 60, il avait disparu de la circulation après la vague disco au début des années 80 avant de revenir pour un étonnant come-back au début de ce siècle. Accompagné d’un nouveau groupe aux sonorités entre soul et garage-rock, Nate était devenu une sorte de père spirituel pour toute cette génération de groupe soul-rock : The Bellrays, The Dirtbombs, The Noisettes, The Heavy, Wraygunn… Victime d’une crise cardiaque en avril dernier il a passé ses derniers mois à l’hôpital. Il paraît que ses proches lui ont passé les disques de son idole de toujours James Brown. Et si même le soul brother number one n’a rien pu faire, c’est que c’était vraiment foutu. Sa disparition me fait beaucoup de peine. Rest in Peace, Brother, putain tu vas me manquer mec…
www.myspace.com/nathanielmayer
Nathaniel Mayer : « I wanna dance with you » (extrait de l’album « i just want to be held »)
Nathaniel Mayer : « Please don’t drop the bomb » (extrait de l’album « Why don’t you give it to me »)
lundi 22 décembre 2008
Underground Railroad : « Stick and Stones »
Découvert en première partie de Nada Surf à l’Olympia en octobre dernier, le jeune trio français Underground Railroad a la particularité d’avoir tenté l’exil à Londres où ils vivent désormais. « Stick and Stones », leur deuxième album, pour peu qu’on lui accorde l’écoute attentive qu’il mérite, est d’une efficacité remarquable. Underground Railroad, ne produit pas une musique facile d’accès de prime abord et l’expérimentation semble être une seconde nature chez eux bien contrebalancée cependant par des influences pop et rock qui donnent tout son charme au disque. Ce groupe se place dans la lignée des groupes noise-rock et shoegaze, mouvements typiques du début des années 90 dont les plus dignes représentants furent My Bloody Valentine et si vous n’avez encore jamais écouté « Loveless » sachez qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. « Loveless », justement, nos trois jeunes musiciens l’ont visiblement beaucoup écouté : « Stuff in your pocket » et sa guitare qui semble désaccordée sonne comme un inédit de Kevin Shields (le leader de My Bloody Valentine). Underground a trouvé la bonne formule, le juste équilibre : « 25 » ; « NYC » ou « Kill me now », pour citer trois des meilleurs plages de l’album commencent plutôt étrangement avant qu’une guitare pas piquée des hannetons, soutenue par une rythmique en béton viennent remettre les choses à l’endroit. Et puis il y a les voix, des trois membres : la jolie Marion (guitare), Raphael (batterie) et JB (basse) chantent ou assurent les chœurs, qui parfois sonnent comme perdus au milieu du torrent, particulièrement sur « One more hit ». Un des morceaux qui m’a le plus impressionné est « new variety » : porté par un simple thème joué au clavier et les voix la chanson est répétitive, obsédante et on finit l’écoute de cette dernière presque en transe. Saluons pour finir le remarquable travail du producteur John Goodmanson (Nada Surf) impeccable d’un bout à l’autre de l’opus, qui a réussi a canaliser la fougue du trio pour leur donner un son vif et tranchant.
www.myspace.com/urailroad
Underground Railroad : "Stick and Stones"
Underground Railroad : "Kill me now"
dimanche 21 décembre 2008
Jamie Lidell + Duffy, le Bataclan, 19 décembre 2008.
A l’invitation d’une radio « jeunes », l’excellent Jamie Lidell et la moins excellente Duffy ont rempli le Bataclan en ce vendredi soir. C’est donc à Jamie qu’est revenu l’honneur de débuter ce qui est, en principe, le dernier concert 2008. Le batteur fait son entrée en scène seul et commence avec un moulin terrible annonçant la venue de l’une des principales révélation soul de l’année. Vint ensuite deux baltringues qui arrivent en bondissant tels, des cabris en rut, et jetant dans le public des objets volants non identifiés (Pommes ? Balles de tennis ? Mystère…). L’un, vêtu d’une simple robe de chambre joue du saxophone, l’autre dans une combinaison ultra kitsch blanche à rayure rouge et agrémentée de faux diamants est guitariste. Un clavier, plutôt sobre en comparaison des deux lascars, complète le line-up. Puis ce fût au tour du guignol en chef d’arriver sur scène, Mister Lidell himself, attifé d’une demi boule disco à facettes en guise de couvre chef. Vous l’avez certainement deviné à la lecture de ces lignes, ces types sont complètement allumés. Ils se donnent beaucoup de mal et payent de leur personne pour faire le show, mais, surtout, dès lors qu’il s’agit de jouer, là, on ne rigole plus. Le set commence avec un « Where D’You go » d’anthologie. Lidell vient de l’électro, ce qui ne s’entend pas tellement sur ses derniers disques mais est particulièrement flagrant en live, pour preuve ce « Figured me out » agrémenté d’un long passage électro ou ce « Out of my system », l’un des titres les plus percutant du disque, interprété en solo ou Jamie chante tout en tripotant Dieu sait quoi sur ses deux ordinateurs portables. Même si Lidell à la différence de James Hunter (voir mes messages des 20 septembre et 19 octobre) et Eli Paperboy Reed (cf. mes messages des 20 juillet et 30 novembre), ne peut s’appuyer sur une vraie section de cuivres, le saxophoniste qui joue parfois de deux saxs en même temps assure le boulot sans problème même si j’estime qu’il abuse un peu trop du vocoder, dont il joue également, le genre de gadget amusant au début mais lassant à la longue. Le batteur est aussi impressionnant et assure la section rythmique à lui tout seul sur plusieurs titres jouant les lignes de basse grâce à un pédalier spécifique en plus de la batterie. C’est tout à fait le genre d’exploit vain et inutile car il n’y a guère qu’un reporter de choc comme votre serviteur pour s’intéresser à ce genre de détails. Heureusement pour lui le guitariste joue parfois de la basse pour le soulager un peu, ce qui swingue tout de même un peu plus. Lidell a une voix magnifique et est particulièrement magnétique sur scène, bouge dans tous les sens pour faire vivre son concert. Il dispose également de percussions avec une cymbale savamment saccagée pour obtenir un son plus mat qui ne résonne pas trop sur laquelle il frappe comme un malade. Ils finiront en nage sous les vivas du public car ils s’y entendent pour ce qui est d’enflammer la foule.
Après cette euphorisant première partie ce fut le tour de Duffy et la comparaison fait mal. Son nom est affiché en lettre géante derrière la scène, il semble que la pépette a déjà la grosse tête après un seul album. Il n’y a rien a redire sur le travail des musiciens, tout est cadré, impeccable et pro à l’extrême, même les, timides, chorégraphies de la star semblent calculées au millimètre. Mais bon voilà, on ne peut s’empêcher de bailler, dans le fond on s’emmerde, c’est d’un ennui mortel. Ca manque de vie, d’âme. Ce qui est fâcheux dans le sens où c’est supposé être de la soul music. Et le fait qu’elle parle à peine au public n’arrange rien. C’est peut-être ça le fond du problème, Duffy, pas plus qu’Amy Winehouse ou Joss Stone (je suis sévère et tout le monde ne sera pas d’accord) tient plus de la midinette pop que de la vraie soul woman. La soul (britannique ou non) est suffisamment riche en ce moment de voix féminines ou masculines, ce qui a été loin d’être le cas, et il suffit de jeter régulièrement un œil sur cette page pour s’en persuader. Tout ça pour dire que Duffy, finalement, est inutile.
Jamie Lidell : Wait for me
Jamie Lidell : "Another Day"
Jamie Lidell : "A little bit of feel good"
dimanche 14 décembre 2008
Héros du blues, du jazz et de la country de Robert Crumb.
Originaire de San Francisco, le dessinateur et illustrateur Robert Crumb, s’intéresse à la musique depuis toujours. Il est l’auteur de la, superbe, pochette de l’album « Cheap Thrills » de Big Brother & The Holding Company, le groupe de feu Janis Joplin. Ce nouvel ouvrage rassemble des portraits de musiciens crées dans les années 1980. A l’origine, il s’agissait de cartes à collectionner offertes en cadeau bonus avec les disques du label Yazoo. Le succès fut tel que finalement on a sorti des jeux complets et maintenant les voilà rassemblées en volume. Chaque illustration est accompagnée d’une petite biographie assez sommaire. L’abondance de biens nuit parfois, il est difficile de tout retenir de ces « héros » oubliés, on parle ici de musiciens du début du 20ème siècle. Reste que les illustrations sont superbes et, pour mieux s’immerger dans l’ambiance, le livre est accompagné d’un CD de 21 plages réparties équitablement entre le blues, le jazz et la country.
Editions de la Martinière, 240 pages, 19,95 euros.
http://www.editionsdelamartiniere.fr/
samedi 13 décembre 2008
Woodstock, l’album des 40 ans d’Elliott Landy
Le festival de Woodstock, du nom d’une petite bourgade perdue dans l’upstate New York, restera le sommet, le climax, mais également le pire cliché, des sixties. Alors que l’on va fêter l’année prochaine le quarantième anniversaire du festival, cela fait mal de le dire, mais cher consommateur, il y a fort à parier que tu n’a pas fini de cracher au bassinet en artefacts divers relatif audit anniversaire ! Première étape donc ce livre recueil de photos, quelques semaines avant Noël, quelle coïncidence, la vie est drôlement faite dis donc !
Arrêtons là l’ironie douce-amère, car il se pourrait que le bouquin en question vaille en fait le coup d’être lu. Riche en photos, parfois exceptionnelles, et de témoignages de personnes ayant assistées au festival, le livre se découpe en cinq chapitres : venir, vivre, spectateurs, aménagements et au final la musique. La position du chapitre consacré à la musique est symptomatique de la démarche de l’auteur : démontrer que Woodstock n’était pas un simple concert, mais la célébration d’un art de vivre en même temps qu’un sacré bordel (voir le chapitre venir et les photos des embouteillages) et évènement d’une ampleur jamais vue à l’époque. Ce point de vue est renforcé par les témoignages reproduits dans le livre, tous insistent sur la douce euphorie qui s’est emparée d’eux lors de ces trois jours, l’impression qu’une autre vie et un autre monde était possible. Bon pour l’utopie hippie, on repassera, ça fait bien longtemps que tout le monde est redescendu sur terre. Reste la possibilité d’effectuer grâce aux photos un voyage dans le temps sympathique avec un bâtonnet d’encens et un disque approprié, ça peut effectivement marcher pour n’importe quel quidam qui cherche un peu de détente en sortant du boulot. Dernier détail, l’ouvrage sent l’herbe ! J’ai vérifié, c’est vrai, mais je ne sais pas combien de temps cette odeur dure !
Editions Fetjaine, 140 pages, 22 euros.
http://www.woodstockonline.com/
lundi 8 décembre 2008
J.J. MILTEAU, le sunset, 7 décembre 2008.
C’est devenu, une habitude, presque un petit rituel en soi, à chaque nouvel album, l’harmoniciste JJ Milteau « squatte », une semaine durant la scène du Sunset, le petit club de jazz de Châtelet les Halles. Le Sunset, c’est un club minuscule tout en longueur, en forme de tube. Les murs, de forme arrondie, sont recouverts de rectangles de faïence blanche, on se croirait dans une station de métro désaffectée. Cette année, la « Soul Conversation » à plusieurs voix est de rigueur, Jean-Jacques est entouré des deux chanteurs « jumeaux » : Ron Smyth et Michael Robinson, du fidèle guitariste Manu Galvin et la rythmique composée de Gilles Michel à la basse et Eric Lafont à la batterie. Le groupe se chauffe tranquillement avec deux instrumentaux avant l’arrivée des deux « soul twins » : Ron Smyth et Michael Robinson, même look tout en noir et lunettes de soleil. Le groupe nous a offert un beau voyage, JJ décrit l’arrivée à Memphis, la voiture qui va tout doucement la radio blues locale allumée et l’arrivée au porte du delta du Mississippi avant d’enchaîner sur la reprise de « down in Mississippi » de JB Lenoir. Autre grand moment la reprise de « You can’t always get what you want » des Rolling Stones, Ron Smyth littéralement possédé transcende les paroles, le message est palpable : « you’ll get what you need » (i certainly hope so…). « Rock n’roll will never die », les deux compères vocalisent et chorégraphient de concert. Les voix se mêlent à merveille, Ron Smyth et Michael Robinson sont deux grands chanteurs. On a aussi ri des petites scènes de ménage entre JJ et Manu :
- Excusez-moi une minute mais, contrairement à l’harmonica, la guitare est un instrument qui s’accorde…
- 25 ans que je subis cela…
- Manu en train de s’accorder : Tu peux meubler si tu veux…
- Je veux bien mais il n’y a plus de place (la salle est plutôt exiguë)… On vient d’acheter ce petit endroit
- C’est assez dur à chauffer…
Voilà j’arrête là la petite partie de ping-pong. Le concert s’est achevé sur une note particulièrement émouvante, Michael à cappella, JJ à l’harmonica, le reste du groupe et le public qui claque des doigts à l’unisson, j’ai presque l’impression de jouer avec eux… C’était chouette. Merci Messieurs.
vendredi 5 décembre 2008
Kurt Cobain : About a son d’A.J. Schnack
De biopics en documentaires en concerts filmés, vous pensiez avoir tout vu de la façon dont la musique pouvait être traitée au cinéma ? Vous aviez tout faux ! « Kurt Cobain : About a son », long métrage réalisé par A.J. Schnack ouvre une brèche originale sans utiliser une seule image d’archive (à l’exception de quelques photos en noir et blanc) ni aucune chanson de Nirvana. Le film se base sur des entretiens, enregistrés en 1992 et 1993, entre Kurt Cobain et le journaliste Michael Azerrad en vue de la rédaction d’une livre biographique (« Come as you are ») écrit par ce dernier. Même si on n’entend pas Nirvana pendant le film, on écoute beaucoup Cobain. Comme venue d’outre tombe, c’est sa voix qui raconte sa propre histoire, son mal de dos, ses difficultés avec la presse, ses maux d’estomac, qui conduiront à l’issue létale que l’on sait… Sur ses inestimables documents audio se greffe des images filmées dans trois villes, toutes situées dans l’état de Washington, où vécu Cobain : Aberdeen, Olympia (qui est également devenue depuis la maison de Gossip) et Seattle. Les images illustrant peu ou prou les propos tenus par Cobain. De fait, le film s’écoute, beaucoup, et se feuillette comme un vieil album photo. La bande originale adopte la même démarche, pas de racolage, d’ « inédit » bidon mais une collection de groupes, de musiques, de chansons que Cobain a aimé. En ce sens, la BO ressemble à une bonne vieille mixtape d’antan compilée par Kurt lui-même.
Le décès de Kurt Cobain a été pour beaucoup de monde une tragédie, une déflagration dont on a un peu oublié l’impact aujourd’hui et qui a durablement marqué le rock de l’époque. Quatorze ans après les faits, on a maintenant le recul nécessaire pour apprécier à sa juste mesure ce film tout en retenue. Et il est remarquable.
La bande annonce :
Le décès de Kurt Cobain a été pour beaucoup de monde une tragédie, une déflagration dont on a un peu oublié l’impact aujourd’hui et qui a durablement marqué le rock de l’époque. Quatorze ans après les faits, on a maintenant le recul nécessaire pour apprécier à sa juste mesure ce film tout en retenue. Et il est remarquable.
La bande annonce :
mercredi 3 décembre 2008
Ben Kweller, l’Européen, 2 décembre 2008.
En présence de Ben Kweller, on rentre définitivement dans une autre dimension. Un petit génie, multi instrumentiste (il a enregistré son dernier album en date tout seul), excellent songwriter et très précoce. Il a enregistré ses premiers disques avec son groupe Radish, alors qu’il était encore adolescent. C’est également un producteur, malgré son jeune age, et sur scène, un performer impressionnant. Il est de la classe des BellRays, Nada Surf, Black Keys, c’est bien simple, en concert, il ne déçoit jamais. Un concert de Ben Kweller, c’est la garantie de passer une soirée agréable. Cela tient beaucoup à ses compos, simples, elles ont ce petit quelque chose d’évident. Ces hooks que l’on sifflote dès qu’on les entend et qu’on ne peut se retirer de l’esprit, sans en être pour le moins gêné. Ben Kweller évolue entre rock à grosses guitares et pop tendance piano. Il lui arrive même de se la jouer troubadour la guitare en bandoulière et l’harmonica autour du cou. Pourtant pour son quatrième album, dont la sortie est prévue pour février, Ben à choisi une voix originale. Comme il l’explique sur son myspace, bien que natif de San Francisco, Ben a grandi au Texas où, entre deux chansons des Beatles, il a été bercé par la musique country entendue sur les radios du coin, laquelle a eue sur lui une influence durable au point de le définir comme musicien. Aujourd’hui, alors qu’il a quitté New York ou il vivait ces dernières années pour s’installer à Austin, Ben Kweller retourne à ses premières amours, nouveau groupe et donc nouveau son.
Comme il en a pris l’habitude, Ben annonce la sortie de son nouveau disque par un petit concert dans un lieu intimiste en acoustique avant de (probablement) revenir une fois l’opus sorti pour un « gros concert » avec groupe dans un lieu de plus grande capacité. Le concert de ce soir est complet depuis le mois d’août… Et l’Européen, petite salle avec gradins de forme arrondie dont l’intérieur est peint en rouge, est l’endroit parfait pour nos retrouvailles. Ben et sa dégaine d’ado éternel à la coule fait son entrée sous les vivas les bras en l’air. Il est accompagné ce soir de Kitt Kitterman au dobro. Ben l’avoue candidement : « je pensais venir seul mais mon pote Kitt m’a appelé la semaine dernière et s’est décidé à la dernière minute. C’est notre premier concert ensemble, on n’a même pas répété». Ca ne s’entend pas du tout. Le concert fut bref et Ben a présenté de nombreux titres du nouveau disque. C’est également avec plaisir que l’on a réentendu l’énergie dévastatrice de « Penny on the train track », « The Rules » avec concours de guitares à la clé ; la mélancolie d’ « On my way » et « Thirteen » jouée en rappel en solo et au piano. Ben nous a encore fait un numéro, courant dans tous les sens et remplaçant la batterie avec ses pieds. Un concert bref donc, un peu plus d’une heure, mais intense. Vivement la suite !
www.benkweller.com
www.myspace.com/benkweller
Ben Kweller : « Sundress »
Ben Kweller : « Penny on the train track »
mardi 2 décembre 2008
The Bellrays, Le Trabendo, 1er décembre 2008.
Devant une assistance clairsemée, on a retrouvé les BellRays ! Lors de mon précédant message, après le dernier concert des BellRays auquel j’avais assisté, je m’étais ému de l’absence de certains titres faisant parties des classiques des BellRays en concert, tous écrits par le guitariste démissionnaire Tony Fate. Il n’en est finalement rien puisque le groupe a de nouveau joué ces chansons dont le fabuleux « tell the lie ». Au programme donc, de l’énergie punk « changing colors », « blues for Godzilla » et de la soul pleine de feeling « Footprints on the water » et l’inédit « Hard Sweet and Sticky », c’est impensable que ce titre ne soit disponible sur aucun disque. Quelques surprises également avec deux nouvelles compositions extraites de leur nouveau « christmas CD », notamment le funky et très réussi « Santa’s got a big old bag ». Le batteur Craig Waters est toujours en forme olympique particulièrement lors de l’intro de « Voodoo Train ». Ce dernier toise la foule debout derrière son kit, tel un boxeur, les baguettes tournoyantes à la main puis d’un coup donne une patate monumentale sur ses caisses, le kit en entier tremble tout ce qu’il peut ! Mais on ne peut résumer le jeu de Craig Waters à cet aspect un peu « bourrin », il peut également faire preuve de beaucoup de feeling et de souplesse groovy. La formidable chanteuse Lisa Kekaula délivre son message positif : « dans la vie quand je me sens au fond je regarde en l’air » ; « on a tous besoin de moments de détente où on se sent vivre ». C’est vrai, et moi je les trouve souvent pendant les concerts des BellRays.