mercredi 27 février 2013

Interview avec Zuzoom

Zuzoom (c) Laurent Julliand Contextes

C'est dans un sympathique bar que nous avons retrouvé les Zuzoom alors en pleine jam acoustique sur le riff de "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin. Rencontre...

Comment décririez vous le lien entre vous trois ?
Zuzoom : Fraternel plus que potes qui n’est pas un terme péjoratif mais trop restreint par rapport à la réalité de nos rapports. On se connaissait un peu et puis un beau jour on a eu envie de faire du son ensemble. On a bien trippé, on a rigolé assez vite. On s’est pas mal surpris en fait dans une espèce de ping pong musical assez énergique. On a trouvé une alchimie dans une formule assez basique avec des voix, des guitares et du beatbox. L’idée de fonder un groupe est venue de là. C’était il y a déjà trois, quatre ans.

Et votre complicité musicale ?
Zuzoom : Elle vient principalement de la voix, le chant, les harmonies vocales. On aime chanter ensemble. Placer nos voix, c’est un jeu et un kif à la fois.

Sur « Natural High » il y a des influences soul et hip hop, la beatbox notamment, très fortes, c’est des styles qui vous branchent ?
Zuzoom : Exactement. On tourne pas mal autour du chiffre trois en fait, on est un trio, on a trois influences principales, soul, hip hop et pop et nos trois ingrédients de base c’est la guitare, le beatbox et nos trois voix.

L’intro de « Shook up my world » (en version acoustique) est assez spéciale, il y a tout un travail rythmique sur les voix, la respiration…
Zuzoom : La version studio est différente. Cette chanson on la joue avec une guitare, nos bruits de bouches et nos voix. On en revient à la même chose, le beatbox la percussion de bouche. Ca fait partie de nos sonorités naturelles. On aime bien ça, les « ah ah », le snap, les claps, la respiration. Tout ce qui est « son du corps ». On adore Bobby Mc Ferrin, on aime aussi son interaction avec le public, il est capable de faire chanter n’importe quelle phrase. C’est la nature vraiment commune de la musique qu’il est très fort pour révéler.

Et c’est un truc vers lequel vous voulez aller sur scène ?
Zuzoom : A ouais, carrément. Ca fait partie de la cuisine de Zuzoom depuis le tout début. Il n’y a pas de stratégie spécifique pour ça mais c’est une volonté très forte. Balançons et si le public reçoit, il y a une chance pour qu’il rebalance derrière.

Le chant en anglais, c’était évident pour vous vu votre style musical ?
Zuzoom : Ecoute, il faut reconnaître que nos artistes préférés sont anglo saxon. On ne fait pas exprès. Pourtant on adore les grands de la chanson française, Brel, Gainsbourg… Mais ça demande une vision d’auteur qui n’est peut-être pas notre truc non plus. Pas au sein de Zuzoom en tout cas. Pour d’autres projets, ailleurs peut-être. Notre manière de chanter ensemble au sein de Zuzoom, instinctivement c’est en anglais.

En ce moment, on dit souvent que les jeunes groupes français se servent du support disque pour remplir les salles de concert. Qu’en pensez-vous ?
Zuzoom : C’est un fait, les albums ne se vendent plus et sont réduits à un rôle de carte de visite. Maintenant nous, notre album on l’envisage comme tel pas comme une carte de visite. Nous, de l’écriture à l’enregistrement on a envie que notre album soit aussi réussi que ceux qu’on a aimé écouter plus jeunes. On a une culture à l’ancienne. On veut que notre disque puisse être réécouté deux ans, trois ans après sa sortie. Pas comme une carte de visite que tu vas laisser traîner dans un tiroir. Ce n’est pas notre conception même si c’est une réalité. On a hâte de finir notre album, de le diffuser et de faire parler de nous pour avoir plus de visibilité sur le projet. On espère pouvoir décrocher des concerts, accrocher des programmateurs qui ne nous connaissent pas encore…

En même temps c’est dommage, par ce que le disque finalement c’est ce qui reste…
Zuzoom : Il y a des grands souvenirs de live qui demeurent. De grands moments qui n’existent que par le live. Jimi Hendrix en train de brûler sa guitare par exemple. Cet instant est aussi important que la musique qu’il a enregistré en studio même si cela se rapporte à de l’image. Ca participe à la diffusion de la vibration. Mais en aucun cas on a envie de bâcler notre album en pensant uniquement à décrocher des live. Notre album va être fait avec beaucoup d’amour. Ca sera une pensée complète de A à Z. On le pense, on le porte comme un objet à part entière. Il faut qu’il y ait ce ressenti instinctif comme quand on écoute quelque chose d’organique.

Est-ce qu’il y a un petit côté vintage chez vous ?
Zuzoom : Sûrement mais il y a tellement de tout dans « vintage », le terme n’est plus assez spécifique. Zuzoom est un carrefour d’influences de toute façon, on a tous nos groupes préférés, nos parcours de musiciens. Ce mélange des genres fait aussi partie du projet. On n’est pas dans le revival mais clairement on aime aussi les vieux sons.

Comment s’est passé l’enregistrement de l’ep avec Doctor L ?
Zuzoom : Il a bossé avec Assassin, Les Négresses Vertes, Tony Allen. Il a un profil afrobeat. Il a apporté de la rondeur et la chaleur. On aime ses projets, c’est du son de haute couture. Mis à part « Who you are », un titre avec Fink qu’on a crée tous ensemble, on avait pré-produit nous-mêmes nos titres avec nos idées d’arrangements et on a suivi cette ligne.

La sortie du disque vous la sentez comment ?
Zuzoom : On est content d’y être arrivé mais ce n’est que le début pas une fin en soi.

Propos recueillis le 26 novembre 2012.
www.facebook.com/zuzoomofficiel


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