vendredi 8 mars 2019

Stuck in the sound : « Billy Believe »



Stuck in the sound : coincés dans le son. De fait, depuis son éclosion au mitan des années 2000 (et oui déjà!) le quintet n'a eu de cesse de faire montre d'une certaine obsession autour de la chose sonore et de la production. Il y a donc différents niveaux de lecture dans ce groupe. Une formation power pop tout d'abord dont les racines prennent corps dans la scène indé des années 1990 (cf. « See you again »). On trouve ensuite un angle plus dur, plus rock, d'inspiration étasunienne toujours ancré dans les années 1990 (cf. « Forever Days », « Unlovable », « Vegan Porn Food », « Radioactive God Explosion »). Même maîtrisés à la perfection, ce qui généralement le cas avec eux, tous ces idiomes sont relativement convenus. Alors, par ce qu'ils sont légèrement vicieux sur les bords, et probablement par ce qu'ils aiment s'amuser avant tout, les cinq mecs n'aiment rien tant que de vitrioler leur matériau et, dans une certaine mesure, expérimenter avec les chansons (cf. « Break Up », « The Rules », « Petit Chat », "Riots"). On en reviens là à notre idée de départ de geeks « coincés dans le son » qui adorent les pédales d'effets. Et c'est précisément là que les choses deviennent intéressantes et prennent des détours pour le moins surprenant. Exemple type : « Alright ». A l'origine une composition un peu bancale, un truc à moitié funky à moitié hard-rock mais qui, on ne sait pas par quelle intervention du Saint-Esprit, devient sous leurs doigts un hymne accrocheur auquel il est difficile de résister porté par le chant, intense et proche du point de rupture, de José Reis Fontao. Et tout l'album est comme ça, bouscule l'auditeur dans ses attentes, au point que l'on ne sait jamais trop ce qui nous attend après le refrain. Et tout ça sans jamais tomber dans la facilité, en résistant aux sirènes des modes, aux tentations électroniques (exception faîte de la kitschissime « Petit Chat ») en restant fidèle à une formation classique guitare/basse/batterie (et un peu de synthés discrets quand même). Les gars ont maintenant suffisamment de bouteille pour maîtriser la formule (ou plus précisément l'absence de formule) tout en maintenant sa créativité et, en retour, l'esprit de l'auditeur, en éveil. A quoi reconnaît-on un grand groupe ? A sa capacité d'évolution, son aptitude à éviter la redite et à se renouveler tout en maintenant une ligne directrice forte. Stuck in the sound en est là dorénavant. 

En concert le 9 mai à Paris (Trianon)
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