samedi 28 avril 2018

Slim Paul : « Dead Already »



Le chapitre Scarecrow refermé, Slim Paul reprend le cours de sa carrière solo, entamée en 2012 avec la parution d'un premier EP en parallèle de celle de son groupe blues hip hop. Voici donc Slim Paul, son premier album et son pseudo qui claque comme celui d'un bluesman oublié des années 1930. Pour ce dernier le grand écart entre rap français et blues anglophone, qui faisait tout le sel de Scarecrow, semble terminé, la suite s'écrira sous l'influence de la note bleue. Une note que poursuit l'artiste tout au long de ce premier effort et où retrouve, parfois, un peu de son ancien groupe ; sur l'étonnante première plage « One of these days », titre quasiment à cappella avec pour seul accompagnement du human beatbox, ou dans le traitement rythmique de « Stuck on my own city » à base de boîte à rythme. Assez symptomatique de la façon dont l'artiste s'attaque au blues, en le considérant comme une matière vivante qu'il agrémente au grè de ses envies sans trop chercher l'orthodoxie à tout prix. Il en ressort un album riche et varié, dansant à l'occasion, la merveilleusement funky « Let me in », la swingante « Beauty N The Beat » ou le plus souvant touchant (« Nola song », en hommage à la cité du croissant, « Come N Play », « Lady Sorrow ») ou les deux en même temps (« Same mornin »). Quelque soit l'occasion, le grain de voix brisé de Paul fait des merveilles et convoque mille émotions chez l'auditeur. Âpre et joué près du corps, ce premier effort semble constamment à la poursuite d'un rythme : celui du battement d'un coeur. Un démarche qui prend tout son sens lorsqu'arrive la dernière piste, dantesque, qui se termine par un long larsen de guitare évoquant une asystole, un coeur qui cesse de battre pour quitter la vie. « Dead Already ». 

www.slimpaul.com
https://fr-fr.facebook.com/slimpaulofficiel/



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