Toujours la pèche
Garland Jeffreys ! Le concert débute sur les chapeaux de roues
avec un « Coney Island winter » survolté (guitare
énorme) suivi du blues « Til' John Lee Hooker calls me »
et de la récente « Reggae on Broadway ». En trois
titres, le natif de Brooklyn, et son excellent quartet (guitare,
basse, batterie et clavier) nous a livré la quintessence de son art,
là où la puissance du rock n'roll rencontre le feeling du blues et
le groove du reggae. Chanteur passionné, Garland n'a cessé de
multiplier les acrobaties durant son set, allongé sur le dos, à
quatre pattes sur scène, on l'aura vu sous toutes les coutures !
Autant d'occasion de multiplier les contacts avec le public, à la
recherche de cette chaleur humaine, qui se révèle être le
véritable moteur de sa musique au même titre que l'amitié :
Elliott Murphy (à la guitare électrique, une curiosité) viendra
ainsi faire un coucou le temps d'une reprise de son propre titre
« Diamonds by the yard ». Toujours charismatique, qu'il
saute à pieds joints ou se ballade dans la fosse le micro en main,
Garland a, à maintes reprises, transformé son set en
happening/performance où l'émotion prend le dessus. Ainsi, « New
York skyline » s'est métamorphosée en cri d'amour pour sa
ville natale doublée d'une gueulante contre la Trump Tower
(« réduisez-là en cendres ! ») et, à ce titre, il
est impossible de passer sous silence sa déchirante version de
«Help » (The Beatles). Garland a finalement quitté la scène
épuisé avant que son groupe ne prenne le contrôle des opérations
et lance « 96 tears » (reprise de Question Mark and the
Mysterians) : « Ils vont me tuer » clame le
chanteur ! Mains accro à l'exercice et dopé à l'adrénaline,
Garland restera seul sur scène un long moment pour évoquer son
amitié avec Antoine de Caunes (présent dans le public) avant qu'il
ne se fasse finalement exfiltrer de la scène par son épouse, aidé
du célèbre présentateur sus-mentionné, clôturant ainsi une
chaleureuse soirée placée sous le signe du meilleur de la musique
étasunienne.
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