mardi 7 février 2017

Rover : « Let it glow »



Après un premier album remarqué, Rover a effectué un retour remarqué avec ce deuxième disque sorti fin 2015. Expulsé du Liban, où il vivait, suite à un problème de visa, Timothée Reigner a posé ses valises dans la maison familiale, en Bretagne. Est-ce à cause de cet exil forcé, que la musique de Rover dégage une mélancolie aussi poignante (cf. « Some needs » qui ouvre les débats sur des bases assez élevées) ? Sur ce deuxième disque, Rover explore l'autre face du rock n'roll. Laissant la puissance brute et la violence s'exprimer ailleurs, Rover peaufine un univers élégant, voire maniéré, progressif, bien servi par son chant virtuose, doux et mélodique, montant assez haut dans les aigus, où les émotions se bousculent. La chose se situe à un croisement idéal (et rêvé), quelque part entre David Bowie, Michel Polnareff et Serge Gainsbourg ; l'artiste citant même Bach parmi ses influences premières. Les années 1970 restent le terrain d'exploration préféré du chanteur. Mais plutôt que de recréer futilement une époque, le musicien préfère reprendre les choses là où les grands anciens les avaient laissées, inventant une sorte de « Melody Nelson » enregistré en 2015. Il en résulte un disque aussi familier que déroutant, expérimental (cf. « HCYD », « Let it glow ») et étrangement facile d'accès (« Call my name »). Un must.
En concert à Paris (Salle Pleyel) le 27 février.

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