Depuis sa Norvège natale, Orango
recrée une géographie toute personnelle de la carte musicale
étasunienne, le modèle avoué du trio. Les yeux rivés sur les
années 1970, l'age d'or du rock n'roll puissant et électrique,
Orango revisite avec bonheur le rock US tout au long de ce cinquième
album mélangeant le rock musclé typiquement sudiste avec des
arrangements psychés d'obédience Californienne. Un peu à l'image
du titre d'ouverture, « Bearded Love », qui après une
intro abstraite, effectue un spectaculaire lâché de guitares et de
gros son .Dans le même esprit, citons également
« Mountain mist » à l'acoustique chatoyante. Un peu plus loin, un orgue amène une touche autant soul
que garage apportant une respiration groove bienvenue (« Rest
in the nest ») alors que « Cajun Queen »
constitue l'indispensable tribut au blues du groupe. Plutôt méconnu
dans nos contrées, en dépit de ses quinze années de carrière,
Orango livre ici un disque attachant et sans faute de goût. Aussi
bon que Blues Pills ou Rival Sons dans le même registre. Un album et un groupe à découvrir
et qui nous confirme l'excellente tenue du rock seventies dans les
pays nordiques (cf. Horisont).
http://www.orangotheband.com/vendredi 31 juillet 2015
mercredi 29 juillet 2015
Randy Roberts And The Capital Strokes : « CS »
C'est un fait acquis, depuis quelques
années, la soul music à l'ancienne, façon blaxploitation 70s, n'en
finit plus de renaître de ses cendres. Si les Etats-Unis restent la
tête de pont de ce renouveau (cf. le label Daptone), l'Europe n'est
pas en reste et pas uniquement en Grande-Bretagne. On compte déjà
sur les Allemands des Mighty Mocambos et dorénavant il faudra
également prendre en considération les Italiens de Capital Strokes
mené par le chanteur d'origine américaine Randy Roberts (le fils de
Rocky Roberts, un soulman américain expatrié en Italie). Groupe
massif, 12 membres rien de moins, les Capital Strokes oeuvrent avec
beaucoup de musicalité dans un genre mixant funk, soul, jazz et
rhythm and blues. C'est dire si l'album est varié entre funk
finement ciselé (« Do it like the strokes », « District
11 ») et ambiances langoureuses (« The sound of love »,
« More than anything »). Hélas, le groupe se perd
parfois un peu en route plagiant outrageusement Curtis Mayfield sur
le titre d'ouverture « They wanna funk me up » qui
rappelle beaucoup « Freddie's dead » (de la BO Superfly)
et récidivant sur « I can't do without love » dont le
gimmick de guitare est calqué sur « Kiss » de Prince.
Probablement un simple hommage. En revanche, le groupe nous captive
lorsqu'il sort de ses marques et s'attaque au blues le temps du
(trop) court interlude « 3 AM », nocturne et noctambule à
souhait. Varié et pas uniquement focalisé sur les 70s (« Do
woop » à capella ; « Always on the run »
reprise réinventée de Lenny Kravitz), l'album est finalement une
bonne surprise, probablement explosive sur scène.
Facebookmardi 28 juillet 2015
The Mighty Mocambos : « Showdown »
Groupe à la remarquable efficacité,
les Mighty Mocambos ont déjà oeuvré en compagnie des chanteuses
Gizelle Smith ou de notre frenchy Caroline Lacaze. Showdown est leur
seconde sortie sous leur nom propre. Au menu donc du funk et de la
soul. Du groove et du solide. Comme bien souvent de nos jours, où la
nostalgie est à la mode, le combo Allemand lorgne allégrement du
côté des productions sixties sur la base de cuivres bien sentis et
des rythmes dynamiques. Mais pas uniquement. Afin de compenser
l'absence de voix, le groupe recrute des chanteurs/chanteuses venus
d'horizons divers. Si l'excellente Nichola Richards ne sort guère
des lignes, sa contribution rappelle les travaux antérieurs du
groupe en compagnie des chanteuses précitées, les choses deviennent
intéressantes lorsque le légendaire Afrika Bambaataa s'empare du
micro, apportant une direction hip hop assez inattendue pour le
groupe. Ainsi, « It's the music » n'est pas sans rappeler
le Tupac de « California love ». Surprenant. Pour le
reste, l'album s'articule entre morceaux chantés et respirations
instrumentales, le viseur bien calé sur les Dap-Kings et les
potentiomètres qui s'affolent, l'aiguille largement dans le rouge.
Rien de bien original mais cela suffit à notre bonheur.
https://www.facebook.com/TheMightyMocambossamedi 25 juillet 2015
Ash : « Kablammo ! »
Figure de proue des années 1990, les
Irlandais (mais relocalisés aux Etats-Unis) de Ash étaient
silencieux (du moins en ce qui concerne le format album) depuis 2007.
Une longue pause à l'issue de laquelle le trio nous revient plus
mordant que jamais. Car, à l'image de la pochette figurant une
explosion, ce nouvel effort marque un retour aux sources power pop
pour le groupe. Une explosion sonore. En effet, comme aux plus belles
heures des nineties, Ash délivre des petites pépites dépassant
rarement les trois minutes toutes guitares dehors. Une illustration
point par point de la célèbre formule couplet/refrain/couplet des
plus efficaces. Ceci étant posé, le son de Ash s'est enrichi de
nouvelles couleurs au fil des années. Ainsi, « Cocoon »
le morceau d'ouverture se pare de sonorités surf et garage-rock tout
comme le court instrumental « Even Knievel » (un clin
d'oeil au cascadeur Evel Knievel). Un peu plus loin, « Machinery »
et « Free » ralentissent le tempo et font montre du
savoir faire du trio en matière de ballade. Dans le même ordre
d'idée, « Moondust » et « For Eternity »
donnent au leader Tim Wheeler l'occasion de ressortir le piano. Alors
certes, l'album n'est pas foncièrement original, mais qu'importe
dans le fond la dévastatrice « Go fight win »,
l'incendiaire « Hedonism » devraient faire taire les
grincheux à grands coups de décibels derrière les oreilles.
Jouissif à défaut d'être cérébral.
jeudi 23 juillet 2015
Lifehouse : « Out of the Wasteland »
Plutôt méconnu de ce côté-ci de
l'Atlantique, les Californiens de Lifehouse ont déjà quinze ans de
carrière et la présente sortie constitue le septième chapitre de
leur aventure discographique. Pour résumer, Lifehouse c'est le genre
de musique qui est parfaite pour les ondes FM d'un pays qui n'est pas
le notre. Lifehouse est intrinséquement étasunien. On y retrouve ce
mélange de ballades puissantes et de gros son, de la pop musique
jouée à fond les ballons, alors que la voix du chanteur Jason Wade
possède cette petite cassure dans le timbre typique des années
grunge, les années de formation pour le groupe qui a sorti son
premier album en l'an 2000. A ce petit jeu, les guitares mises bien
en avant (« Hurricane »), le groupe se révèle presque
aussi convaincant que Biffy Clyro. Assez varié, le groupe joue
également la carte de la ballade acoustique avec un bonheur
incertain. Si « Flight » nous apparaît trop larmoyante
pour être honnête, genre grand orchestre et compagnie, le folk tout
simple de « Wish » fait mouche et nous ramène aux années
1970. Lâché par la major Geffen il y a trois ans, Lifehouse est de
retour avec un album taillé pour les stades mais sorti sur la
structure indépendante Ironworks music, co-propriété de l'acteur
Kiefer Sutherland (Jack Bauer dans 24 heures chrono). On appréciera
l'ironie de la chose...
En concert les 25 (Bataclan) et 26
(Etoiles) septembre.
https://www.facebook.com/lifehouselundi 20 juillet 2015
Sylvain Chauveau et Ensemble Nocturne : « Down to the bone an acoustic tribute to Depeche Mode » (Réédition)
Entre toutes, les reprises de Depeche
Mode sont souvent les plus intéressantes. En effet,
l'instrumentation « classique » donne de nouvelles
couleurs au répertoire et mettent en valeur l'écriture raffinée de
Martin Gore loin de la production high tech qui fait la marque de
fabrique du quartet de Basildon. Ainsi garde-t-on un souvenir ému
des Smashing Pumpkins s'attaquant à « Never let me down
again » ou du regretté Johnny Cash s'appropriant totalement
« Personal Jesus » redonnant sa tonalité blues/country à
ce dernier titre. Musicien français, Sylvain Chauveau a pour sa part
choisi une autre voie mettant sur pieds pour l'occasion l'Ensemble
Nocturne un quartet de musique classique, piano, clarinette,
violoncelle et alto, que l'on imagine échappé par la fenêtre du
conservatoire. Malgré la présence évidente de quelques tubes
(« Never let me down again », « Enjoy the
silence ») Chauveau a préféré revisiter les coins plus
obscurs de la discographie DM, évitant les choix trop évidents, et
mettant en lumière des titres moins connus du grand publics mais
chers aux cœurs des fans (« The things you said »,
« Death's door », « In your room »,
« Freelove ») quitte à déconstruire un peu les chansons
en question (« Death's door », « Enjoy the
silence ») pour y apporter sa patte personnelle. La technique
marche à merveille sur « Home » (issue du chef d'oeuvre
Ultra de 1997) grâce à un magnifique arrangement de cordes proche de
l'original (le final original était déjà sublime). La relecture
ainsi proposée s'avère passionnante, intime et sobre (à l'image de
la magnifique version d' « In your room ») toute
indiquée pour une écoute nocturne et solitaire. Notons au passage
que, pour le coup, le nom d'Ensemble Nocturne est rudement bien
trouvé. Sorti une première fois en 2005, le disque sera réédité
à la fin de l'été et disponible pour la première fois en vinyle
avec un nouvel artwork en forme de clin d'oeil à la pochette de
Music for the masses (1987).
Sortie le 28/08/2015
En concert le
27/11/2015 (Boulogne, festival BBmix).
Pour plus d'infos cliquez ici
Pour plus d'infos cliquez ici
dimanche 19 juillet 2015
Therapy? : « Disquiet »
Un quart de siècle après leurs
débuts, alors que tant d'autres formations sont depuis tombées aux
oubliettes, Therapy? défend toujours vaillamment un métal sombre et
tortueux. Comme ils le chantent eux-mêmes, et ce dès le morceau
d'ouverture, ça fait toujours mal (« Still Hurts ») !
Alors certes, les radios ont désertées le trio depuis le succès
phénoménal du single « Nowhere » il y a vingt ans, mais
cela n'a nullement empêché le groupe de suivre son chemin.
Ténébreux et toujours pas tranquille (« Insecurity »)
les Irlandais nous invitent à festival de guitares bien senties et
de batteries explosives sur lesquelles s'invitent le fantôme de
Nirvana (« Idiot Cousin ») et qui parfois se pare
d'influences new/dark wave (« Good news is no news »). Un
effort particulièrement consistant à défaut d'être original.
jeudi 16 juillet 2015
MG
Dans la famille Depeche Mode, il y a
ceux qui s'épanouissent en solo, cf. Dave Gahan
auteur de deux très bons albums, et puis il y a Martin Gore qui a
bien du mal à exister en dehors de son groupe fétiche. Sa
discographie solo n'était à ce jour constituée que de disques de
reprises. Cela ne risque pas de s'arranger avec ce nouvel effort
sorti sous l'alias MG (le même que celui utilisé pour l'album en
duo avec Vince Clarke VCMG, 2012). Ce nouvel album marque une
approche différente pour le musicien, qui, pour mieux se démarquer
de son travail au sein de Depeche Mode, a opté pour un disque
entièrement instrumental, d'électro minimale, enregistré
uniquement avec des synthés et des boîtes à rythmes. Et c'est bien
là où le bât blesse, l'album souffre cruellement de l'absence de
chansons. Un comble pour un auteur-compositeur aussi réputé que
lui ! Tout au long des seize pistes (c'est beaucoup) qui le
compose, Martin semble improviser autour de thèmes plus ou moins
bien trouvés, donnant au final cette désagréable impression de faire joujou
en solitaire avec ses claviers. Avec tout le respect que l'on doit à
son immense carrière, on est bien obligé de constater que l'on
s'ennuie poliment à l'écoute du résultat...
mercredi 15 juillet 2015
James Taylor : « Before this world »
Aussi improbable que cela puisse
paraître, James Taylor, songwriter cardinal des sixties et premier
artiste signé (en 1968) sur Apple, le label des Beatles, n'avait pas
sorti d'album original depuis « October road » en 2002.
Autant dire que l'événement est d'importance tant le personnage
compte. On se souvient avec émotion de sa participation (au banjo) à
l'enregistrement d' « Harvest », le chef d'oeuvre
signé Neil Young (1972) ou de « Sweet Baby James » son
chef d'oeuvre à lui sorti en 1970. Avec un tel vécu, James Taylor
n'est pas le genre d'artiste à se laisser influencer par les modes
ni le temps qui passe et préfère faire confiance à sa plume. Bien
lui en a pris. Son album est certes d'un classicisme absolu mais
n'est pas, loin s'en faut, dénué de qualités. Sur la pochette
James pose à l'arrière d'un truck vintage sur lequel on devine le
reflet d'une fôret. Tout l'album est résumé là. Un album
tranquille, laid back, au son naturel, enregistré au coin du feu
dont les arpèges folk résonnent avec douceur à nos oreilles et
dont les meilleurs moments, « Montana », « Snow
time », « Before this world/Jolly Springtime »
n'auraient pas dépareillé sur les classiques des années 1970.
Parfois, James enrobe le tout d'une petite touche de country,
« Today, today, today » , « Watchin'over me »
et les fidèles de cette page savent à quel point nous sommes
sensible à ce genre d'arguments. Enregistré en compagnie de fidèles
(dont le batteur virtuose Steve Gadd) James Taylor accouche d'un
classique instantané, fin et élégant. Et même si la chose ne
brille pas par son originalité, c'est tout de même une sacrée
bonne nouvelle !
mardi 14 juillet 2015
Tortured Soul : « Hot for your love tonight »
Originaire des Etats-Unis, le trio
Tortured Soul a vécu un drame personnel, le décès de son clavier
Ethan White, en mars dernier juste avant la sortie de ce troisième
album. Pas encore marqué par la tragédie, le trio a livré un album
particulièrement festif, dansant, à équidistance du funk 80s et
des sonorités électro voire house plus modernes. Intitulée « Hot
for your love tonight », la chose ne laisse que peu de place à
l'ambiguité. Le track listing est ainsi particulièrement éloquent :
« Dirty », « I don't need your love tonight »,
« Girl (take a break backstage) », « Take me to
your house » et on en passe... On retiendra le chant plutôt
soulful du chanteur (également batteur) John-Christian Urich Pour le
reste, la musique est plutôt orientée club constituant la bande
originale des petits cochons, prêts à chauffer, du samedi soir...
lundi 13 juillet 2015
Jay W. McGee : « Good Feeling »
Le revivalisme soul, dans la lignée
des productions Daptone, à base de groove 60s, de percussions et de
cuivres déchaînés n'a de cesse de faire des émules ces derniers
temps. Jay W. McGee préfère lui se consacrer à une période plus
tardive et méprisée, les années 1980, où la Great American
Black Music se drapait d'atours dansants puisés dans le funk et la
disco. Il faut dire que notre homme a de quoi tenir. Vétéran des
années 1980, McGee a sorti deux albums en 1981 et 1988 avant de
tomber dans l'oubli. Pour sa première sortie depuis 25 ans, Jay a
donc repris les choses là où ils les avait laissées. Un funk
dansant, entrainant, groovant en sourdine et justement dosé (c'est
à dire pas trop) en synthés qui ne sonnent ni dâté ni kitsch
(exploit!). Le tout se situant dans la lignée du Gap Band.
S'adressant aussi bien à la tête qu'aux jambes de ses auditeurs,
McGee n'oublie pas de faire passer quelques messages (« Danger ! »).
Parmi les compositions les plus intéressantes citons le groove
langoureux et sexy de « Make time for love » alors que
« Do it right now » et « Look here in my heart »
trahissent, basses slappées ou non, les racines soul, gospel et jazz
de sa musique. Ce qui sied particulièrement bien à son grain de
voix fragile et éraillé, toujours sur le fil de l'émotion.
dimanche 12 juillet 2015
The London Souls : « Here come the girls »
2012, un an après la sortie de leur
premier album, The London Souls s'apprête à rentrer en studio
lorsque le chanteur Tash Neal, victime d'un accident de la route, est
laissé entre la vie et la mort. Après une longue convalescence, le
leader remis sur pattes, sort enfin ce deuxième disque trois ans
après les premiers enregistrements. Presque trois ans trop tard
est-on tenté de penser, dans un premier temps, tant la formule du
duo rock a fait des émules dans la foulée du succès délirant
rencontré par The White Stripes puis The Black Keys. Mais cela
serait aller trop vite en besogne que de résumer The London Souls à
un succédané des groupes précités. Tout d'abord parce que même
les titres les plus énervés du disque (« All tied down »)
sont loin de dépasser les sommets de sauvagerie des premiers Black
Keys. Suivant sa propre route, le duo préfère une approche plus
distancié, plus pop. Ensuite, l'univers des London Souls est riche,
très riche, on y entends du folk (« Hercules »,
« Isabel ») ou un rapprochement avec les musiques Noires,
blues ("Honey"), soul et même jazz ("How can i get through") ! The London Souls, bien mal
nommé puisque originaire de New York et autant Londonien que
l'auteur de ces lignes, parsème le tout d'influences psychédéliques
(« Alone ») avec une large palette d'arrangements
dépassant de très loin le simple duo guitare/batterie. Mais
qu'importe le style abordé, le cœur du groupe bat toujours suivant
le rythme binaire du rock n'roll. Seulement ce dernier est
suffisamment bien emballé pour empêcher The London Souls de tomber
dans l'écueil de la sensation éphémère, livrant un album
intemporel qui veillira certainement bien.
samedi 11 juillet 2015
Delaurentis
Un peu plus tôt dans l'année nous
avait fait connaissance avec Cécile Delaurentis, jeune chanteuse
recrutée par Marc Collin dans le cadre de son projet neo trip hop
Bristol. Quelques semaines plus tard et la jeune musicienne est de
retour avec un premier EP sous son nom propre. Six titres et Cécile
s'impose comme un jeune talent à suivre. L'EP s'ouvre avec
« Sparrow », plutôt orientée trip hop, rappelant que la
jeune femme a probablement du retenir quelques leçons de sa
collaboration avec Marc Collin. Bien loin de se cantonner à un seul
style, Delaurentis ne tarde pas à naviguer ensuite vers d'autres
rivages, l'acoustique « The Angel », dans un grand voyage
musical maintenant le cap vers une mélancolie contagieuse. Un ep à
l'atmosphère sombre mais douce, entre chien et loup, où le chant
plaintif de Cécile nous prend par la main et nous guide.
vendredi 10 juillet 2015
Leo Bud Welch, La Maroquinerie, 8 juillet 2015
(c) Aubrey Edwards |
Agé de 83 ans, Leo Bud Welch est l'un
des derniers maîtres du Mississippi Blues encore parmi nous. Autant
dire que sa venu dans la petite salle de la Maroquinerie a tout de
l'événement immanquable. Il est environ 21h30 lorsque la silhouette
voûtée par les années de Leo fait son apparition sur la gauche de
la scène avant de rejoindre sa chaise posée au milieu de la scène,
sa guitare Les Paul rose à paillette, décorée de stickers à son
nom, sous le bras. D'emblée il apparaît que si Leo accuse le poids
des ans, ces derniers n'ont aucune prise sur sa dextérité musicale.
Son clair, Leo balance les notes et de suite, la maroquinerie prends
des airs de juke joint, le public, composé en majorité de vieux
hippies, réagit immédiatemment sifflant, criant, exhortant Leo à
qui mieux-mieux. Ce dernier prie d'euphorie se lève alors de sa
chaise pour une rare tentative de duck walk à la Chuck Berry. Leo
balance ses accords avec une grande précision rythmique, c'est net,
carré et surtout très puissant : quel swing dans la main
droite ! Des vieilles scies mille fois entendues comme « sweet
home Chicago » ou « Got my mojo working » en
ressortent transfigurées, rajeunies, même si Welch semble parfois
un peu esseulé. Une section rythmique pour dynamiter encore plus
l'ensemble aurait été la bienvenue... Quant à la voix de Leo,
profonde et érraillée, elle respire le vécu. Il ne fait aucun
doute que son chant vient réellement de l'intérieur. Sur la fin de
son deuxième set, Leo a été rejoint par ses invités à la
deuxième guitare. On passera rapidement sur Faris, très décevant,
pour s'attarder sur le jeune Marceau qui a fait des miracles à la
six cordes. Ce dernier envoie ses notes avec beaucoup d'assurance et
prends visiblement beaucoup de plaisir un énorme sourire barrant son
visage. La connexion avec Welch prends sans peine, les deux musiciens
se complétant parfaitement et esquiveront quelques pas de danse pris
dans la chaleur du moment. C'est alors que notre voisine de la fosse
sautera les fusibles, hurlant et sautant, avant de nous présenter
ses plus plates excuses, désignant du doigt le jeune guitariste :
« C'est mon fils ! ». Voilà une note guillerette et
mignonne parfaite pour clotûrer cette chouette soirée.
jeudi 9 juillet 2015
Eurockéennes de Belfort 2015.
C'est devenu au fil du
temps l'un de nos petits rituels de l'année, nous voilà de retour
aux Eurockéennes de Belfort, pour la quatrième année consécutive.
Un véritable plaisir de retrouver le superbe site du Malsaucy, sa
plage, ses étangs, le bar du boulot dans le sous bois avec vue sur
l'étang de la Veronne, le tout situé au pied des Vosges. Une
édition caniculaire, aride, sèche et poussièreuse où la bouteille
d'eau bien fraîche et la crème solaire ont été nos meilleurs
alliées du week-end. Affolé par le thermomètre, qui régulièrement
dépasse les 40°, on s'est d'abord demandé ce que l'on était venu
faire dans cette galère. Les doutes se sont envolés dès notre
entrée sur le site, le demon de la musique avait repris le dessus...
Vendredi 3 juillet
2015 : On se prend un petit coup de chaud d'entrée avec la soul
vintage à souhait de St. Paul & The Broken Bones qui se place
dans la droite lignée du meilleur des productions Daptone. Dynamique
et plein de groove, cuivres rutilants, le groupe met bien en valeur
la voix extraordinaire du chanteur Paul Janeway. Ce dernier, blanc
comme un linge, growle comme James Brown : incroyable ! Sur
les derniers titres la guitare prend plus de place délivrant
quelques riffs biens sentis apportant une orientation garage rock pas
désagréable du tout à la revue soul. Une belle découverte pour
commencer le week end ! Direction ensuite la petite scène
intime du club loggia où l'on retrouve la Française Laetitia
Sheriff. Trio atypique (batterie et deux guitares) Laetitia et son
groupe ravive la flamme d'un rock anglophile dans notre hexagone.
Suivant les configuration on pense à Placebo (deux guitares bien
énervées) ou à Pink Floyd grâce aux synthés vintage.
Charismatique et pleine d'énergie, Laetitia possède de plus un joli
grain de voix. Un jeune talent à suivre. On change drastiquement
d'ambiance ensuite avec le Ghanéen King Asiyoba : la diversité
c'est le grand plaisir de ces gros festivals d'été ! Armé de
son kologo (une guitare traditionnelle à deux cordes) King Asiyoba
délivre une musique essentiellement rythmique accompagné par une
armée de percussionnistes, la transe n'est pas bien loin. C'est
alors que déboule sur la grande scène la première tête d'affiche
de cette année, Royal Blood, tout auréolé du succès remporté par
son excellent premier album. On compare souvent les Anglais aux White
Stripes et autres Black Keys sous prétexte qu'il s'agît d'un duo.
Le raccourci est un peu facile car dans les faits Royal Blood délivre
un rock, certes bluesy, mais beaucoup plus lourd que ses congénères
Américains. Cela marche à la perfection sur le tube imparable
« Figure it out » malheureusement le reste du répertoire
manque parfois un peu d'impact dans sa transposition scènique. En
outre le line up est étonnant puisque simplement constitué d'une
basse et d'une batterie (heavy mais pleine de groove). L'utilisation
de boucles dans le fond et d'une multitude d'effets sur la basse
donne cependant l'illusion parfaite d'une guitare. Excellent groupe
néanmoins auquel il faut juste laisser le temps de se construire un
répertoire solide. On reste ensuite sur la grande scène pour
retrouver Ben Harper. Après une petite escapade en compagnie du
bluesman Charlie Musselwhite, Harper retrouve son groupe fétiche,
les innoncent criminals. Situé au croisement de différentes
musiques qui nous sont chères, blues, rock, folk et reggae, Harper
nous plonge dans une ambiance langoureuse et séduisante au groove
soyeux grâce aux percussions chaudes et à l'excellent bassiste aux
interventions toujours judicieuses. Certains de ses plus vieux fans
seront cependant déçus par l'aspect mécanique de sa prestation.
Après vingt ans de carrière, Harper a perdu en intensité et en
fraîcheur ce qu'il a gagné en professionnalisme (à l'américaine).
Alors que la nuit tombe (mais pas la température) la scène du club
loggia prends des allures de dancefloor déchaîné avec le quatuor
bisontin Cotton Claw. Aligné derrière leur pupitre (une disposition
qui rappelle C2C), chacun derrière son pad, les quatres membres de
Cotton Claw balancent le son, entre électro et hip hop, tout en
s'agitant en rythme, histoire d'assurer le show : dansant !
On termine cette première soirée en compagnie des français de The
Do. Après des débuts plutôt marqués par le folk, le duo a
effectué un spectaculaire virage électro pop sur son deuxième
effort salué par la critique. Comme pour se débarrasser d'une
formalité, le groupe entame directement avec son tube « on my
shoulders » dans une version piano électrique/voix bien
différente du reste de son set. Les trois musiciens de complément
font ensuite leur apparition en arc de cercle derrière la chanteuse
Olivia. L'utilisation d'une batterie électronique mêlée à la
basse donne un son très mat, comme en sourdine, particulièrement
attrayant, c'est la meilleure configuration pour ce groupe (du moins
celle que l'on préfère). D'une manière générale, la pulsation
rythmique tient un rôle capital dans cette nouvelle formule du do,
chacun étant équipé de petits pads, en sus des claviers,
complétant le beat binaire et bestial de la batterie électronique.
La chanteuse Olivia rayonne de beauté et de charisme, la connexion
avec le public est intense. Son grain de voix fragile et cristallin
caresse les compositions. Un très beau set pour finir la soirée...
Samedi 4 juillet :
Un petit tour par la scène de la plage s'impose pour bien commencer
l'après-midi en compagnie de Forever Pavot, formation à cheval
entre le rock psyché et la musique de film, le tout exhalant un fort
parfum des 60s. Emile groove derrière ses claviers vintage bien
soutenu par une batterie et des percussions funky, excellent !
Le set à peine fini, alors que l'on déménage le matériel, le dj
Jonathan Toubin débarque sur l'avant scène avec sa caisse de 45
tours sous le bras, histoire de ravir le public de quelques perles
60s bien senties. Un bon moment. Vint ensuite Grunge, trio au nom
follement original, l'ancien projet de Guillaume Brière (The Shoes)
et de Anthonin Ternant (The Bewitched Hands). Lookés 90s, affublés
de casquettes portées à l'envers, le trio plagie allègrement
Nirvana, mêmes plans, mêmes accords... Bien exécuté dans une
veine nostalgique mais difficile de prendre tout ça au sérieux...
Quelque temps après sur la grande scène déboule Seasick Steve,
accompagné de son fidèle batteur et de sa collection de guitares
bricolées. Toujours aussi efficace dans un style rock blues minimal
mais bien envoyé. Dommage cependant que son set se renouvelle aussi
peu. Profitant d'une collaboration avec le festival nippon summer
sonic, c'est alors une tripotée de formations japonaises que l'on
voit prendre d'assaut le site du Malsaucy. On commence par la
révélation The Bawdies, quatuor vintage à mi-chemin du mersey beat
et de la scène mod matiné de soul music (leur reprise de Ray
Charles est pour le moins renversante). Bouillants d'énergies les
quatre musiciens bondissent dans tous les sens, exhortant le public,
c'est le plus gros pogo du week end ! Le chanteur hurle a qui
mieux mieux, les influences anglaises et américaines sont
parfaitement digérées pour un rendu original. The Bawdies, notre
premier coup de cœur du week end ! Toujours sur la scène du
club loggia vient ensuite les très intriguants Bo Ningen. La musique
est difficile a décrire on y entends un peu de métal, des
réminiscences post rock psychédéliques et autres joyeusetés punk.
Les morceaux sont plutôt longs avec énormément d'échos sur les
guitares, le chant est assuré en japonais. On n'est pas trop sur non
plus de l'identité sexuelle des musiciens (à part le batteur qui
arbore une barbe). Les cheveux longs, drapés dans des combinaisons
de couleurs (rouge, bleue etc...) façon Bioman masquant les formes
on ne sait pas trop si l'on a affaire à des hommes ou des femmes.
Pas dénué de qualités cependant mais vraiment très bizarre. Une
formation probablement plus appréciable dans un autre contexte. Un
petit mot pour finir sur le concert d'Etienne Daho qui pour
l'occasion a mis une dose de guitare rock et de synthés new wave
dans sa musique. Les vieux tubes résonnent ainsi de manière fraîche
et originale et c'est tout un pan de notre jeunesse qui défile
devant nos oreilles. Tout de noir vêtu, Daho possède une façon
bien à lui d'incarner différents styles allant jusqu'à la « Disco
queen ». Et pourtant c'est toujours bien son style inimitable
que l'on reconnaît d'emblée. Classique mais surtout classe et
élégant.
Dimanche 5 juillet :
Les gros festivals ont cet avantage, il y en a un peu pour tout les
goûts les amateurs de gros son iront s'abreuver chez les Australiens
hardcore de Parkway Drive puis des punks de Slaves. Pour notre part,
d'humeur plutôt paresseuse on penchera plutôt pour le blues
africain de Songhoy Blues et la soul de Sinkane. On commence donc
avec les Maliens du quatuor Songhoy Blues passé sous les fourches
caudines de Damon Albarn. Le cocktail est assez efficace : ce
qu'il faut de musique ternaire mâtiné d'influences Africaines avec
ce que cela suppose d'hypnotisme. Le public réagit plutôt bien et
on a tôt fait d'être noyé dans un nuage de poussière soulevé par
les pas de danse des spectateurs. On est comme dans un écran de
fumée. Il se passe quelque chose d'intense avec le public qui
reprend en cœur le refrain de « Petit Métier » alors
que les musiciens quittent la scène. Emouvant. Direction ensuite le
magnifique site de la plage pour la soul de Sinkane. Grâce à une
formule à deux guitares, Sinkane traîne sa soul sur un terrain
psychédélique ce n'est pas pour rien que les chanteur et batteur
arborent des tee-shirts du Grateful Dead. Puis la musique prend un
tour jazzy et funky voire même rock grâce aux interventions
sauvages du guitariste au look de surfeur (plutôt approprié pour un
musicien évoluant sur la plage). Pas mal du tout, on apprécie ce
moment ! Il était temps ensuite de s'adonner aux joies du rock
n'roll et en l'espèce on est plutôt bien servi par le garage/stoner
des Eagles of Death Metal. Groupe venu du désert californien mené
par l'extravagant Jessie Hughes, EODM joue un rock sauvage et violant
évoquant ce qu'il faut de blues. Si les influences 70s font
pleinement partie du patrimoine (cf. la reprise de « Stuck in
the middle with you ») celles ci sont rendues avec une rage
typique du 21ème siècle. Le set se termine par un duel de guitares,
Flying V d'un côte, Gibson ES 335 blanche demi-caisse de l'autre,
assez jouissif quoiqu'un peu longuet. On applaudie quoi qu'il en
soit. Un petit quart d'heure de battement, soit le temps nécessaire
pour traverser le site et retrouver notre plage chérie pour profiter
des Alabama Shakes. Magnifique formation, que l'on avait découvert
ici même il y a trois ans, menée par l'impressionnante chanteuse
Brittany Howard, les Alabama Shakes trempent dans la tradition Blues,
soul et rock typiquement sudiste. La section rythmique attaque le
groove dans un genre particulier, tout en sourdine et au ralenti, où
chaque note revêt une importance capitale, impressionnant ! Le
terrain ainsi balisé laisse ainsi toute latitude au guitariste pour
explorer différents idiomes du blues au punk en passant par la soul.
Un orgue aussi discret que cardinal rajoute une petite couche de
groove par dessus, l'affaire est emballée avec beaucoup de soin et
on est conquis. A n'en point douter, avec son deuxième effort
« Sound & Color » la troupe quitte le cercle des
simples revivalistes 70s pour entrer dans celui, beaucoup plus fermé,
des nouveaux classiques. Excellent. On termine enfin notre week end
de marathoniens du son avec Electric Wizard. Ames sensibles
s'abstenir. En vingt ans de carrière Electric Wizard est devenu une
référence du doom métal. Soit un genre de métal, lourd,
hypnothique, progressif et fondamentalement malsain, Black Sabbath
constituant la référence ultime du genre. Pour mieux illustrer le
propos, le quatuor anglais joue sous un écran géant sur lequel est
diffusé des vidéos SM et de bondage vintage issus d'on ne sait quel
film clandestin des 70s. Le groupe est célèbre pour n'utiliser que
du matériel des années 1960 et 1970 et refuse tout apport
technologique moderne : voilà une formation qui sait jouer !
Le martèlement sourd de la batterie et les riffs lourds nous
vrillent le cerveau alors que dans la chaleur moîte de la nuit les
premiers éclairs font leur apparition dans le ciel, ce qui ma foi
semble tout indiqué pour illustrer le concert de ces chantres de
l'apocalypse. C'est alors que le chanteur Justin Osborne salue la
foule d'un définitif : « See you in hell » !
In hell, peut-être pas, mais l'année prochaine ça on l'espère !
mardi 7 juillet 2015
Leo Bud Welch le 8 juillet à la Maroquinerie
Le bluesman du Mississippi Leo Bud Welch, qui à 83 ans vient de sortir son deuxième album, sera à la Maroquinerie demain soir pour présenter ce nouvel effort. Faris, musicien touareg, assurera la première partie, bâtissant un pont imaginaire et musical entre le désert Africain et le delta du Mississippi. Le temps d'une soirée la Maroquinerie sera transformée en juke joint, la soirée s'annonce torride !
83-Year-Old Mississippi Bluesman Leo "Bud" Welch from Foster Visuals on Vimeo.
jeudi 2 juillet 2015
Six Organs Of Admittance : « Hexadic »
Décidément, il était écrit que
jamais Ben Chasny ne fera les choses comme tout le monde. Déjà,
avec son autre groupe, une machine redoutable nommée les Comets on Fire, Chasny et co avaient réussi une fusion improbable, le trait
d'union manquant entre Pink Floyd, Nirvana et Sonic Youth. Vous
imaginez le truc ? Il n'est d'ailleurs pas interdit de penser
que Avatar (2006), le dernier album en date des Comets on Fire fait
partie des disques les plus importants de la décennie 2000. Ayant
bien du mal à imaginer la suite, les Comets on Fire sont (pour
l'instant) réduit au silence. Ce qui laisse toute latitude à Chasny
pour s'occuper de son projet personnel : Six Organs of
Admittance. Bien loin des canons habituels du rock, ce nouvel album Hexadic est complètement fou. D'inspiration free, la
batterie bat la mesure dans son coin alors que la guitare explore des
sons et des textures inusitées, le plus souvent suivant un mode
instrumental et saturé. Au mieux expérimental, mais le plus souvent
erratique, Hexadic est un objet bizarre, conceptuel,
redéfinissant les frontières du rock noisy. Arrivé à ce niveau il
n'est même plus question de chansons, couplets et refrains devenant
des notions désuètes dans l'esprit torturé de Chasny. Album culte
en devenir chez les amateurs de bizarreries avant-gardistes et de sensations fortes.
mercredi 1 juillet 2015
Kissinmas : « Definitely »
Après le remarqué « Regrets
EP » (chronique ici) sorti il y a déjà quatre ans, Kissinmas
est de retour avec un premier album en bonne et due forme. Biberonné
au rock anglais depuis le début, Kissinmas trouve peu à peu sa
signature sonore sur ce premier long entre guitares insicives et
arrangements cold (« Your only love ») et new wave/pop
aux claviers (« Old wave »). Remarquablement produit, le
disque fourmille d'une impressionnante richesse sonore et
d'arrangements nets et précis (« Love song »,
« Obsession »). Indéniablement, l'album possède une
saveur, un goût fort en bouche et le groupe brille en délivrant de
petites pépites pop dansantes que l'on retient facilement (« This
shower ») riche en hooks mélodiques. Ainsi, le groupe évite
l'écueil de la production datée ou kitsch propre aux groupes
émulant les années 1980 réservant une place de choix aux guitares
dans le mix. Cette classification années 80 serait trop
réductrice pour le groupe par ailleurs amateur de rock n'roll et de
guitares saturées. Si cette décennie constitue une influence
certaine pour le groupe (« Say it »), ce dernier paie
également son tribut aux Beatles (« Cliché ») et brille
également dans un registre garage/Mersey beat (« Ocean beach
break », « Can't you see ») qui ravira tous les
amateurs de rock n'roll nerveux. C'est cette grande diversité
d'ambiances qui fait le charme de l'album. Hélàs, un regret, le
disque est trop long, 17 titres, c'est beaucoup. Pas évident en
effet de garder l'attention de l'auditeur sur la longueur. Une
mission dont s'acquitte imparfaitement l'album qui n'aurait pas
souffert d'être plus court.