samedi 30 mai 2015

Super Furry Animals : « Mwng » (Réédition)



15 ans après les faits, on se demande encore quelle mouche a bien pu piquer la bande de Gruff Rhys. Petit rappel des faits. En l'an 2000 les Super Furry Animals ont sortis trois albums qui ont dans l'ensemble plutôt bien marchés, au point d'en faire de serieux outsiders sur la scène britannique. C'est alors que sort « Mwng » disque qui a la particularité d'être chanté dans leur langue maternelle : le gallois (pour la petite histoire, il s'agît d'ailleurs de la meilleure vente de tous les temps pour un album chanté dans cette langue). Un sacré risque pris par le groupe, celui de se couper de son public qui, dans sa grande majorité, ne comprends pas un traitre mot à ce qui se trame ici : Ymaelodi A'r Ymylon ! Et pourtant, petit miracle comme seule la musique peut nous en procurer, la magie opère. Réalisé avec les moyens du bord et un budget dérisoire, le groupe mené par Gruff Rhys se concentre sur l'essentiel : les chansons. Il y a, en effet, comme une évidence mélodique qui de se dégage de cette effort, très riche et très varié sur le plan musical. « Drygioni » ouvre les débat de manière assez nerveuse, une attaque punk, toute guitares dehors qui ne dépasse pas la minute trente. On tape tout de suite dans le dur avant de prendre le contrepied total avec la jolie comptine folk « Ymaelodi A'r Ymylon » et ses harmonies vocales digne des Beach Boys. L'enchaînement qui arrive touche au sublime : « Y Gwyned lau », sorte de torch song nocturne agrémentée d'une trompette jazzy du plus bel effet : magnifique ! C'est ensuite que déboule le joyau caché de l'album « Dacw hi », superbe chanson power pop portée par un riff de guitare inoubliable, le groupe s'élève alors au niveau de Big Star, c'est dire ! Bien loin d'être une tentative celtique hasardeuse, « Mwng » est au contraire une occasion rêvée pour les Super Furry Animals de rendre hommage aux groupes solaires et lumineux qui ont écrit l'histoire de la pop. Peu importe que l'on ne comprenne pas un mot cela n'empêche nullement d'en saisir les nuances et les émotions. « Mwng » est la preuve éclatante que la musique est un langage universel.




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