The Prestige. Derrière ce patronyme se cache un quatuor
parisien dont le premier album, Black Mouths, est sorti il y a un peu moins d’un
an. Le Prestige a la « bouche noire » c'est-à-dire qu’il a enregistré
son album en totale réaction aux modes musicales ambiantes. Plutôt que
d’investir dans des logiciels et autres gadgets, The Prestige s’est retranché
dans une vieille chapelle normande, a branché ses amplis et s’est jeté la tête
la première dans le grand bain du rock sans se poser plus de questions que
cela. Le groupe en est ressorti deux semaines plus tard avec un album
absolument effarant. Mélangeant les influences, The Prestige a gardé du punk
une attaque brute et viscérale et du métal la lourdeur et les voix gutturales.
Le tout est parsemé d’inspirations 1970s (la psychédélique « Pluie »)
et de quelques claviers vintage (Mellotron) ou baroques (orgues, piano désaccordé)
afin d’adoucir (un peu) le tout. Malgré l’adrénaline ambiante (les trois
premiers titres du disques sont sous très haute tension) qui ne baisse jamais
vraiment et l’impression de chaos qui en découle, une écoute attentive relève
de nombreuses finesses comme autant de manière de faire du bruit. Le disque
fonctionne suivant une dynamique très particulière faite de montées et de
descentes, de calmes et de tempêtes le tout servi sur une base rythmique assez
complexe. Un très bel album qui a le mérite de remettre l’humain au centre du
débat. Question de prestige…
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