L’année 2012 aura été porteuse d’un petit miracle, dans le
domaine qui nous concerne s’entends : Garland Jeffreys a sorti un nouvel
album ! Intitulé « The king of in between », ce dernier est le
premier depuis une éternité (1997) mais également le meilleur depuis bien plus
longtemps encore soutenant aisément (à l’exception d’un bonus track faiblard et
inutile) la comparaison avec les grands classiques des années 70. Pour fêter la
chose, Garland Jeffreys a donné un magnifique concert dans la superbe salle du
divan du monde, prolongeant encore un peu ce magnifique printemps soul dans la
capitale. Entouré de son nouveau groupe de quatre membres : batterie,
basse, guitare et clavier (tous excellents musiciens), Garland Jeffreys a joué
un set aussi métissé que lui qui a touché à différents styles, du rock au
reggae en passant par la soul, le jazz ou le blues, tout au long de sa
carrière. Soit une bonne énergie rock totalement euphorisante (« Wild in
the streets » ; « Coney Island Winter ») et une bonne dose
de groove langoureux (magnifique reggae « I may not be your kind »)
avec un détour obligé par le blues (« ‘Til John Lee Hooker calls
me »). Bizarrement vêtu d’une chemise ornée de têtes de morts, alors qu’il
chante « I’m alive », Garland a de prime abord donné quelques signes
d’inquiétudes, un peu de difficultés à placer sa voix sur le premier titre, pas
très juste, et essoufflé dès la moitié du morceau d’ouverture… Avant de
rassurer tout son monde. Il faut dire que sur scène il se dépense sans compter,
bondissant un peu partout, comme le jeune homme qu’il est encore un peu. L’ovation
fût telle que le groupe a du revenir par deux fois sur scène pour les rappels.
Le concert s’est terminé sur une note folk, rajoutant au passage une corde à
son arc, avec « Matador », seul moment ou Garland a joué de la
guitare. Un retour des plus réussi…
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