Depuis la sortie de son premier album en solo en 2004, après avoir été bassiste de Hole et des Smashing Pumpkins, la jolie québécoise Melissa Auf Der Maur avait un peu disparu des radars pour se consacrer à la photographie. En France on la connaît surtout pour « le grand secret » single en duo avec Indochine et « Taste You » la seule chanson en français de son répertoire. L’année 2010 a marqué son retour avec un nouvel album l’excellent « Out of our minds » (chronique à venir) et une tournée qui s’est arrêtée mercredi soir dernier au Trabendo.
Le concert du soir commence par une séance de cinéma. Le nouvel album de Melissa s’accompagne en effet d’un moyen métrage, dans lequel joue la belle, d’une demi-heure intitulé « Out of our minds » projeté avant les concerts. Sorte de fable métaphysique, sans aucun dialogue mais sur fond de musique électro, sur le passage de la vie à la mort, sur la déforestation par l’homme, l’absurdité de notre monde actuel et sur le sorte de suicide collectif de l’humanité qui en découle. Les bûcherons sont représentés comme des assassins, des serial killers couverts de sang, les coups de haches résonnent comme des tirs d’armes à feu et les arbres saignent… Ambiance… Vient ensuite les anglais de Birdpen qui pratiquent une new-wave mélancolique, tirant parfois vers la disco et l’électro, avec un engagement physique assez prononcé des membres du groupe.
Après quelques minutes d’attente, le temps pour les roadies de préparer la scène, le groupe fait son entrée en scène, deux guitaristes et le batteur. Parmi les musiciens, on reconnaît Steve Durand, l’excellent et fidèle guitariste rythmique. Melissa fait son entrée en scène tout en mouvements saccadés dans un nuage de talc, gracieuse et belle comme le jour. Par rapport au souvenir gardé de ses passages de 2004, le spectacle bénéficie de moyens beaucoup plus importants. L’aspect visuel a été soigné. Le groupe est vêtu de costumes de scène assortis, des visuels sont projetés sur un rideau de toile blanche tiré derrière la scène. Grâce à son français exotique mais parfait, la connexion s’établie facilement avec le public. Le concert commence avec les pulsations cardiaques de « The Hunt », l’instrumental qui ouvre le dernier album et il ne faut pas plus de deux minutes pour que tout ce beau petit monde « headbangue » et s’agite dans tous les sens. Melissa est particulièrement bien accompagné, outre le susnommé Steve Durand, le batteur est efficace et carré et le guitariste soliste, dont j’ignore malheureusement le nom, se révèle plutôt doué et créatif. Sur certains titres comme « Out of our minds », l’excellente « I need I want I will », « Real a lie » la formule fait un malheur, le groupe emporte tout sur son passage. Au chant Melissa séduit et sa voix semble s’envoler au dessus de la mêlée. Sur le duo avec Glenn Danzig « Father’s grave » l’énergie baisse un peu d’un cran car Melissa se retrouve seule sur scène, le titre étant interprété en play-back orchestre. La chanson étant très personnelle (elle traite du décès de son père) Melissa tenait absolument à l’interpréter. On gagne alors en émotion, qui est à son comble, ce que l’on perd en fureur rock. Alors que l’horaire est dépassé, Madm revient pour deux rappels dont l’inattendue reprise des Doors « When the music is over ». Le concert s’achève donc sur ces paroles magnifiques « Music is your special friend »…
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