vendredi 7 août 2009

Cadillac Records de Darnell Martin


Réalisé par la jeune réalisatrice Darnell Martin, « Cadillac Records » a pour toile de fonds la scène blues de Chicago après-guerre et en particulier sur le label Chess. La sortie française du film en salle a été purement et simplement annulée mais grâce à mon super pote Mister J, qui a toujours un œil qui traîne sur les écrans outre-Atlantique, j’ai pu voir le film malgré tout. Le film a des qualités cinématographiques certaines, les acteurs sont attachants et la musique n’y est, ma foi, pas si mauvaise que cela même si tout cela est bien en dessous de l’intensité dramatique qui se dégageait de Black Snake Moan (de Craig Brewer). Ainsi servi avec le plateau télé, Cadillac Records nous a permis de passer une soirée sympa. Le défaut principal du film c’est son genre cinématographique : le docudrame. Ce n’est ni une fiction, ni un biopic mais un peu les deux à la fois. La recette est simple, on prend des personnages réels, des situations fictives et on mélange le tout jusqu’à obtenir un espèce de grand n’importe quoi en guise de résultat. Pratiquement tout ce que raconte le film est pure fiction : de l’absence de Phil Chess (le cofondateur du label avec son frère Leonard) aux relations ultra-tendues entre Howlin Wolf et Muddy Waters en passant par la mort de Leonard Chess et à l’amourette entre ce dernier et Etta James, le film enchaîne les libertés avec la véritable histoire et sert le tout comme des faits avérés. Tout cela prend de telles proportions que Marshall Chess se réserverait, paraît-il, le droit de porter l’affaire devant les tribunaux et Etta James (décrite ici comme une prostituée avec une belle voix) et Chuck Berry seraient absolument furieux. Etta James aurait promis de botter les fesses de Beyoncé (qui l’interprète dans le film) et Chuck Berry aurait « chargé son fusil »… Quoi qu’il en soit, après Dreamgirls, voici un nouveau ratage : un film divertissant mais incapable de saisir le véritable esprit du Blues. Décidément, Hollywood, et ses coupes de champagne rosé bues au bord de la piscine, sied bien mal au blues…
Et un grand merci à Mister J pour la projection privée...



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