dimanche 16 septembre 2007

Control d’Anton Corbijn




Les amateurs de rock le savent, le photographe/vidéaste néerlandais Anton Corbijn est un important acteur (après les musiciens) du monde de la musique de ces vingt dernières années. Une grande partie du gratin est passé devant son objectif : U2, Depeche Mode (il a également réalisé deux de leurs concerts sortis en DVD), REM, Nirvana, Tom Waits et, notre sujet du jour, la Joy Division (le cliché ornant la couverture du CD « Peel Sessions » est de lui). Il était donc presque naturel pour Corbijn de réaliser le film qui leur est aujourd’hui consacré. Naturel mais pas forcément gagné d’avance puisque il s’agit du premier film d’Anton. D’emblée il impose des choix esthétiques audacieux pour un biopic rock, genre qui fait florès par les temps qui courent. A l’instar de ses photos, le métrage est filmé dans un noir et blanc somptueux. Ensuite, réduire Control à un film rock est réducteur. La joy division n’est presque qu’un prétexte, en dehors du personnage principal, le chanteur Ian Curtis (interprété par Sam Riley) c’est à peine si on voit les trois autres membres du groupe (le bassiste Peter Hook, le guitariste Bernard Sumner et le batteur Stephen Morris). Le film décrit le rêve puis la chute brutale d’un jeune homme (Ian Curtis est mort à 23 ans en 1980). Pourtant, les amateurs de rock à tendance new-wave en auront pour leur compte. Corbijn a insisté pour que les acteurs apprennent leurs instruments et jouent « pour de vrai » devant les caméras lors des scènes de concerts. Quant à Sam Riley il s’en sort avec les honneurs, retrouvant la voix et intonations, pourtant uniques, de Ian Curtis. A un tel point qu’il est regrettable que la bande originale du film ne soit pas sortie. Précisons que Riley a chanté dans un groupe de rock avant de se tourner vers le théâtre, même s’il avoue avoir tout appris de la joy division à l’occasion du tournage (tant mieux pour lui). Cet immense groupe a donc eu le film qu’il méritait. « Control » n’est pas qu’un biopic rock de plus, mais un drame intimiste porté par un réalisateur ayant une connaissance intime de son sujet.



Pour voir la bande annonce cliquez ici.

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